Elon Musk pour une droite fascisante mondiale

On assiste aujourd’hui, avec quelques nuances selon les pays, à une alliance entre les pays d’extrême droite, fascisants ou non, et l’oligarchie capitaliste. Cette alliance répond aux aspirations de larges secteurs des classes ouvrières et des classes moyennes qui ont le sentiment, justifié ou non, d’avoir raté le train de la prétendue mondialisation heureuse. Les partis de gauche classique, ou modérée, ont cessé de s’opposer à l’avancée de l’extrême droite, préférant s’en accommoder en s’adaptant aux nouvelles donnes.

Elon Musk, homme le plus riche du monde (430 milliards de dollars en décembre 2024, 150 milliards de bénéfices supplémentaires en un an), utilise son immense fortune pour promouvoir le fascisme dans le monde entier. En Europe, il ne soutient pleinement qu’un seul parti, l’AfD (Alternatif für Deutschland). « Seul ce parti peut sauver l’Allemagne », a-t-il affirmé postulant ainsi que l’Allemagne devait être « sauvée ». La candidate du parti à la chancellerie, Alice Waidel, a répondu avec enthousiasme: « Vous avez parfaitement raison ! », ajoutant que « la socialiste [l’ancienne chancelière Angela] Merkel a ruiné notre pays » et que « l’Union européenne soviétique » détruisait l’Allemagne.

L’AfD, fondée il y a 11 ans, est un parti anti-immigrés et anti-réfugiés. Björn Höcke, chef du parti dans le Land de Thuringe, a été reconnu coupable d’utilisation de mots d’ordre nazis et, selon une décision de justice, peut être qualifié de fasciste. Höcke et d’autres membres dirigeants ont banalisé les crimes du Troisième Reich et appelé à la fin d’une culture de la « honte » vis-à-vis de l’Holocauste. En 2018, le chef de l’AfD, Alexander Gauland, a qualifié Hitler et les nazis de « simple crotte d’oiseau sur plus de mille ans d’histoire allemande réussie ». Il est fier des performances des soldats allemands durant les deux guerres mondiales, demande la fermeture des frontières de l’Allemagne et de l’Union européenne. A noter qu’il a perdu son immunité parlementaire pour des raisons de soupçons de fraude fiscale.

En novembre 2024, Trump a reçu dans sa résidence de Floride Nigel Farage, le chef du parti d’extrême droite britannique Reform UK. Farage a expliqué qu’ils s’étaient réunis pour « sauver l’Occident ». C’était un minimum. Farage a déclaré avoir beaucoup appris de Trump. En revanche, il n’a guère évoqué la possibilité d’un don de 120 millions d’euros à son parti, ce qui représenterait le don le plus le plus considérable dans l’histoire de la politique britannique.

Du côté italien, Musk a rencontré à plusieurs reprises Giorgia Meloni, la présidente du Conseil des ministres transalpin. Elle préside le parti des Frères d’Italie (pas de soeurs ?) depuis dix ans, ainsi que le Parti des conservateurs et réformistes européens. Elle a mené le début de sa carrière politique sous l’égide de Silvio Berlusconi. Son père fut condamné en 1995 pour trafic de drogue. En matière de politique familiale, elle est traditionnaliste, ce qui ne l’a pas empêché de concevoir un enfant hors mariage. Dans le domaine du football, elle a longtemps soutenu le Lazio de Rome, dont les liens avec l’extrême droite sont historiques, avant de se ranger derrière la bannière de l’AS Roma.

Le président argentin d’extrême droite Javier Milei (qui se définit comme anarcho-capitaliste) a été qualifié par Trump de modèle politique. Raison pour laquelle il fut le premier président rencontré par Trump après la victoire de ce dernier. Pour Javier Milei, Musk va « sauver l’humanité». Trump a dit vouloir s’inspirer de Milei en ce qu’il vise à démanteler les services publics, à réduire au minimum la protection des travailleurs et à supprimer les réglementations sur l’exploitation par les entreprises.

Le penchant de Musk pour l’extrême droite fascisante a vraisemblablement pris sa source dans son enfance dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. Il n’est pas surprenant que Musk se revendique du mouvement Dark MAGA (Make Amerika Great Again), un mouvement prônant le retour de Trump, mais dans une version plu violente que la première, dans un esprit de vengeance.

L’extrême droitisation des grands capitalistes est le signe qu’ils ne sont pas prêts à lâcher la moindre parcelle des énormes richesses dont ils ont spolié les États et les peuples.

Les dix personnes les plus riches du monde – neuf Américains plus Bernard Arnaud (200 milliards de dollars) – détiennent 1 600 milliards de dollars, somme supérieure au PIB de la plupart des pays. Il faut s’attendre de leur par à une Troisième Guerre mondiale contre les peuples avec des classes politiques entièrement vouées au service de ces riches, qui n’hésiteront pas à utiliser des méthodes de plus en plus fascistes pour assoir et augmenter leur pouvoir.