SION JO 2026. ARROGANCE – HUMILITE : 42 – 58 (220)

Édith de Vouvrille, qui croit que Christophe Darbellay se désintéresse des manques du Service cantonal de la jeunesse, dont il a la charge, sachant que je ne lis plus Le Matin, m’a envoyé ce mercredi matin un article de Éric Felley. J’y ai donc lu que l’un des meilleurs observateurs de la vie politique en Valais est convaincu que l’échec programmé de Sion JO 2026 a été causé par l’arrogance des responsables nos institutions. Les citoyens, selon ce journaliste, vont rejeter les Jeux pour les mêmes motifs qu’ils ont exclu Oskar Freysinger du gouvernement.

Le moins que l’on puisse dire, hormis la corruption larvée incluse à l’intérieur du CIO, est que nos autorités, au lieu d’afficher dès le début des « hostilités », leurs incertitudes, ont tenté de convaincre en démontrant qu’ils avaient pensé à tout et que la Cité pouvait leur faire confiance. Mais le citoyen, subitement, s’est dit à lui-même : « attends un petit moment, patron, je vais faire quelques vérifications et te poser quelques questions ». Il y a par exemple ce haut cadre de l’administration cantonale qui s’est rendu à la présentation du projet olympique à Hérémence. Il est redescendu le soir en plaine et avait pris sa décision : « non, je ne veux pas prendre le risque que mes petits-enfants aient à sssumer nos folies de grandeur ». Ce qui l’avait convaincu ? L’incapacité d’un membre du comité d’organisation de répondre à de simples questions financières ou budgétaires. La messe, pour lui, était dite. Ce manque d’humilité dans la manière de présenter le projet apparaît même dans la manière professorale qu’a Frédéric Favre de répondre à ses auditeurs en plaçant ses doigts des deux mains les uns en face des autres, prêt à professer la seule juste parole devant être reçue dans la dévotion par ses interlocuteurs.

Certains des initiants ont passé de l’arrogance à la morgue, ce qui a engendré des confrontations de moins en moins sereines sur les réseaux sociaux, une incapacité même des hommes politiques et des dominants, cheffe de la communication incluse, de saisir la ténacité de l’opposition : « mais comment se pourrait-il que les citoyens puissent ne pas suivre notre immense sagesse, à nous qui ne voulons que le bien du Valais ? » Ces importants ont cru qu’il ne s’agissait que de salves de snipers isolés. Alors, ces braves chefs de notre cité ont foncé seuls contre le mur, convaincus que la foule serait à leur côté au moment où il faudrait convaincre Berne de leur distribuer ces millions si doux.

Et, cerise sur le gâteau en ce moment historique où il eût fallu faire d’un peu de décence, Cri Cri d’amour donne carte blanche au journaliste Rebetez et, le plus naturellement du monde, fait comprendre à son interviewer que Ferrari n’est pas Porsche, qu’il a distribué pendant des années lui-même son obole au FC Sion (500’000 fr. par mois) et que le manager de Zidane connaît son numéro de portable. Un grand moment de convivialité, de fraternité et … d’humilité.

Je vous le dis, ces mecs, ils ont tout fait juste.

Ne les ratons pas.

Bonjour à tous les mauvais perdants !

 

Post Scriptum : j’ai expérimenté en sport la défaite et la victoire. Je me réjouis de voir par moi-même comment les vainqueurs sauront conserver leur dignité et comment les perdants admettront la supériorité de leurs adversaires. C’est pas donné à tout le monde d’être bons dans les deux cas de figure.

Stéphane Riand

Licencié en sciences commerciales et industrielles, avocat, notaire, rédacteur en chef de L'1Dex (1dex.ch).

Une pensée sur “SION JO 2026. ARROGANCE – HUMILITE : 42 – 58 (220)

  • 24 mai 2018 à 14 h 06 min
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    Sion 2026 Quelques causes d’un échec annoncé :
    Liste non exhaustive, subjective et amendable

    1. Le départ de l’idée du projet : les milieux immobiliers prétendent assainir Tamoil !
    2. Le départ des « locomotives » :
    Constantin/Fringer et Rochat/Panamapapers
    3. Les bavures et maladresses : hélico au Cervin, casquettes, livre de l’excellent Philippe Dubath mais du sulfureux Constantin : auto-goal
    4. La situation générale morose en Valais : le chômage est bas mais les appartements vides font peur. Et quelques budgets de la vie quotidienne en Valais ont dû être rabotés, amputés, maltraités.
    5. Les lacunes et incertitudes du projet, malgré le travail considérable du Conseiller d’Etat Frédéric Favre
    6. La question sensible du porte-monnaie : Constantin n’a jamais dit :
    « Il n’y aura pas de déficit et, s’il devait malgré tout avoir un déficit,
    je l’épongerai ! »
    7. L’utilisation maladroite des sportifs : Ramon Zurbriggen et Theo Gmür
    8. Le CIO (sans compter la FIFA de Blatter et des autres) :
    On ne se refait pas une virginité du jour au lendemain !
    9. Les mauvais souvenirs : larmes amères versées sur la Planta
    10. (Le FC Sion de l’initiateur, qui a perdu la Coupe,
    qui a dû se battre contre la relégation,
    et l’incessante valse des entraîneurs ?)
    11. …….

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