« Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie » (Jacques Prévert)

28 août 2025

« Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie » (Jacques Prévert)

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Après Pompéi, la maison natale de Léonard de Vinci

(PHOTOGRAPHIES : M. M.)

(TEXTES : WIKIPEDIA)

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Les paysages toscans typiques alentour, semblables à ceux du XVe siècle, sont une source d’inspiration importante de nombreux dessins de paysages et de l’œuvre artistique de Léonard de Vinci.

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La naissance de Léonard de Vinci, le , dans cette maison où il passe son enfance, est issue d’une tradition ancienne incertaine mais acceptée par l’historien Emanuele Repetti (it) dans son Dizionario geografico fisico storico della Toscana. Les armoiries au-dessus de la fenêtre, d’or, à trois pals de gueules avec un lion casqué comme support, sont celles de la famille de son père Piero da Vinci (1427-1504) (importante famille de notables propriétaires fonciers de la région).

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« Comment la peinture surpasse toute œuvre humaine, par les subtiles possibilités qu’elle recèle : L’œil, appelé fenêtre de l’âme, est la principale voie par où notre intellect peut apprécier pleinement et magnifiquement l’œuvre infinie de la nature ; l’oreille est la seconde et elle emprunte sa noblesse au fait qu’elle peut ouïr le récit des choses que l’œil a vues. »

— Léonard de Vinci, Carnets (Ms. 2185)

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Le , ce lieu symbolique de la relation entre l’artiste et sa ville, transformé en espace didactique (et prétendue maison natale) ouvre ses portes au public après une restauration minutieuse grâce au mécénat d’IBM italia. Le complexe muséal modernisé invite à mieux connaître l’histoire de ce personnage, ses liens intimes avec Vinci et le territoire du Montalbano, source d’inspiration de nombreux dessins de paysages et d’études léonardiennes.

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Afin de reproduire tous les effets de lumières et d’ombres qu’il observe dans la nature, Léonard cherche à perfectionner sa technique de peintre. Sur des panneaux de bois (de cyprès, de poirier, de sorbier, de noyer ou le plus souvent de peuplier) préparés de Gesso puis de blanc de plomb, il trace un dessin presque invisible ; après plusieurs autres étapes, il met les formes en couleurs à l’aide de glacis et pose en particulier les ombres. Ces couches sont constituées de médiums huileux à peine colorés : le peintre obtient alors des aplats presque transparents qui lui permettent de modeler les ombres et les lumières ou de façonner des formes visibles à travers un vague voile brumeux. C’est ce que Léonard appelle dans ses écrits le « sfumato », technique qui donne un léger flou à ses contours à l’image de la réalité visible dans la nature et qui lui permet également d’évoquer les légers mouvements de ses modèles. Ici aussi, la Sainte Anne, La Joconde et le Saint Jean Baptiste, sont considérés par les critiques d’art comme les sommets de ce procédé.

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La maison natale de Léonard de Vinci (casa natale di Leonardo da Vinci, en italien) est une maison-musée de style casa colonica, du hameau italien Anchiano, à 3 km au nord-est de Vinci, et 40 km à l’ouest de Florence, en Toscane en Italie. Lieu de naissance de Léonard de Vinci (1452-1519), un musée lui est dédié depuis 2012.

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Léonard de Vinci est né dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 avril 1452 entre neuf heures et dix heures et demie du soir. La tradition établit cette naissance dans une petite maison de métayer du petit village toscan d’Anchiano, un hameau voisin de la ville de Vinci ; mais peut-être est-il né à Vinci même3. L’enfant est le fruit d’une relation amoureuse illégitime entre Messer Piero Fruosino di Antonio da Vinci, notaire âgé de 25 ans et descendant d’une famille de notaires, et une jeune femme de 22 ans dont on ne connaît que le prénom, Caterina, par les documents de l’époque.

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À cinq ans, en 1457, Léonard rejoint la maison de sa famille paternelle à Vinci. Pourvue d’un petit jardin, la maison est cossue et se trouve au cœur de la ville, juste à côté des murailles du château. Ser Piero a épousé la jeune fille d’un riche cordonnier de Florence, âgée de 16 ans, Albiera degli Amadori, mais elle meurt très jeune en couches, en 1464. Ser Piero se marie quatre autres fois. Des deux derniers mariages naissent ses dix frères et deux sœurs légitimes. Léonard semble entretenir de bonnes relations avec ses belles-mères successives : ainsi Albiera porte une affection particulière sur l’enfant1. De même, qualifie-t-il dans une note la dernière femme de son père, Lucrezia Guglielmo Cortigiani, de « chère et douce mère ».

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Léonard n’est pas élevé par ses parents : son père réside principalement à Florence et sa mère s’occupe des cinq autres enfants qu’elle a eu après son mariage. Ce sont donc plutôt son oncle Francesco de 15 ans son aîné et ses grand-parents paternels qui assurent son éducation. Ainsi son grand-père Antonio, oisif passionné, lui donne le goût de l’observation de la nature, lui répétant constamment « Po l’occhio ! (« Ouvre l’œil ! ») ». De même, sa grand-mère Lucia di ser Piero di Zoso est très proche de lui : céramiste, elle est peut-être la personne qui l’initie aux arts. Par ailleurs, il reçoit une éducation assez libre avec les autres villageois de son âge où il apprends notamment à lire et à écrire.

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En outre, les incessantes retouches sur les contours et les compositions sont également à l’origine de ce non finito qui caractérise l’œuvre de Léonard. Si la technique du sfumato permet tant de modelages et de recherches de l’ombre parfaite, les temps de séchage de la peinture à l’huile n’en restent pas moins longs et rallongent considérablement le temps de gestation de l’œuvre.

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Léonard de Vinci (italien : Leonardo di ser Piero da Vinci, dit Leonardo da Vinci), né le à Vinci (Toscane) et mort le à Amboise (Touraine), est un peintre italien et un homme d’esprit universel, à la fois artiste, organisateur de spectacles et de fêtes, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain.

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Depuis sa formation à l’atelier de Verrocchio, Léonard est un grand amateur de comédie et de poésie burlesque, il aime le théâtre et la fête, le divertissement, les merveilles et les automates sont pour lui le terrain fabuleux de nouvelles inventions et d’inspirations pour ses recherches. Dès lors il prend part à l’élaboration de plusieurs décors de théâtre et de spectacles organisés par ses commanditaires : pour Laurent de Médicis, à Florence, il participe à des décorations de fêtes et s’occupe de la conservation d’œuvre antiques, à Milan, en , à l’aide de ses machineries, il crée la mise en scène des Fêtes du Paradis au château des Sforza auprès desquels il est « ordonnateur des fêtes » en , à Florence encore, il dessine les plans d’un Lion mécanique qui est envoyé à Lyon pour le couronnement de François Ier auprès de qui il termine sa vie en organisant spectacles et mariages.

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Il retrouve enfin sa région natale et Florence : nous est parvenu un document bancaire indiquant qu’il a retiré 50 ducats d’or de son compte le . Il semble qu’il soit d’abord hébergé par moines servites de la ville au couvent de l’église de la Santissima Annunziata dont son père est un des procurateurs et qui bénéficie de la protection du marquis de Mantoue. Il y reçoit d’ailleurs la commande d’un retable représentant une Annonciation et destiné à décorer le maître-autel de l’église. Filippino Lippi, qui a pourtant déjà signé un contrat dans ce sens, s’est retiré pour le maître, mais ce dernier ne produit rien.

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En , Léonard est de nouveau établi à Florence : il se réinscrit à la guilde de Saint-Luc — la corporation des peintres de la ville. Il entame alors le portrait d’une jeune femme florentine nommée Lisa del Giocondo. Le tableau est commandé par le mari de celle-ci et riche commerçant de soie florentin Francesco del Giocondo. Le portrait connu depuis sous le nom de La Joconde, sera achevé vers . Alors que Léonard se détourne des demandes de la duchesse d’Este, l’acceptation de cette commande suscite les interrogations des chercheurs : peut-être est-ce la conséquence du lien de connaissance personnelle entre Francesco del Giocondo et le père de Léonard.

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Cette ferme médiévale de style casa colonica, est implantée en milieu rural, sur un vaste domaine de collines vallonnées de vignoble du Chianti (région) (productrice de chianti (DOP)), et d’oliveraie du Monte Albano, de la Villa del Ferrale, de la seigneurie des seigneurs Masetti.

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En septembre 1515, le nouveau roi de France François Ier reconquiert le Milanais lors de la bataille de Marignan. Le suivant, Léonard assiste à Bologne à la rencontre entre le pape Léon X et le roi français. À l’exemple de son devancier Louis XII, celui-ci demande au maître de s’installer en France. Toujours fidèle à Julien de Médicis, Léonard ne répond pas à cette invitation. Néanmoins, le marque un tournant dans sa vie puisque Julien de Médicis, malade depuis longtemps, meurt, le laissant sans protecteur immédiat. Constatant le manque d’intérêt d’un quelconque puissant italien, il choisit de s’installer dans le pays qui le réclame depuis longtemps

 

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L’étude de la lumière et la maîtrise de son rendu sont parmi les grands sujets qu’aborde Léonard dans ses recherches picturales. C’est, pour lui, un moyen d’atteindre la parfaite retranscription de la nature et de donner une impression de mouvement. Après ses premières études de draperies qu’il mène déjà à l’atelier de Verrocchio, Léonard éprouve le besoin d’étudier les théories consacrées à l’optique. À Florence, pendant ses années de formation, il étudie le traité d’Alhazen, les recherches de Roger Bacon, John Peckham et Vitellion. Ces lectures lui permettent de comprendre la théorie de l’intromission] : l’œil est passif et il reçoit l’image et non l’inverse, comme l’annoncent Platon et Euclide. Vers , il écrit dans ses notes ses expériences sur l’ombre et la lumière et les dessins qu’il y adjoint illustrent comment les ombres, directes et indirectes, se forment sur des corps opaques.

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Dans ses portraits, et notamment ceux impliquant une Madone, Léonard a pour principe de représenter le mouvement au prisme de l’émotion, c’est-à-dire l’instant éphémère pendant lequel un mouvement est en lien avec une émotion. Ainsi, dans le tableau La Madone à l’œillet, Marie tend à l’Enfant un œillet, symbole de son sacrifice futur : Léonard de Vinci saisit l’instant où Jésus est sur le point de saisir la fleur, c’est-à-dire d’accepter son destin, tandis que sa mère esquisse un sourire symbolisant cette même acceptation

« Une figure ne sera louable que si elle exprime avec le geste les passions de son âme. »

— Léonard de Vinci, Traité de la peinture VIII.

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Au-delà de l’amitié, Léonard garde sa vie privée secrète. De son vivant, ses capacités extraordinaires d’invention, son « exceptionnelle beauté physique », sa « grâce infinie », sa « grande force et générosité », la « formidable ampleur de son esprit », telles que décrites par Vasari, ont attisé la curiosité. De nombreux auteurs ont spéculé sur les différents aspects de la personnalité de Léonard. Sa sexualité a souvent été l’objet d’études, d’analyses et de spéculations. Cette tendance a commencé au milieu du XVIe siècle et a été relancée au cours des XIXe et XXe siècles, notamment par Sigmund Freud.

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Léonard de Vinci a eu beaucoup d’amis qui sont reconnus dans leurs domaines respectifs ou ont eu une influence importante sur l’Histoire. Il s’agit notamment du mathématicien Luca Pacioli avec qui il a collaboré pour un livre, César Borgia au service duquel il a passé deux années, Laurent de Médicis et le médecin Marcantonio della Torre. Il a rencontré Michel-Ange dont il a été le rival et a témoigné une « connivence intime » avec Nicolas Machiavel, les deux hommes ayant pu développer une étroite amitié épistolaire. Parmi ses amis, se trouvent également Franchini Gaffurio et Isabelle d’Este. Léonard semble ne pas avoir eu d’étroites relations avec les femmes, sauf avec Isabelle. Il a fait un portrait d’elle, au cours d’un voyage qui le mena à Mantoue, qui semble avoir été utilisé pour créer une peinture, aujourd’hui perdue. Il était également ami de l’architecte Jacopo Andrea da Ferrara jusqu’à son assassinat.

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Léonard de Vinci est formé à Florence par Andréa del Verrocchio à nombre de techniques et de notions diverses comme l’ingénierie, la machinerie, la mécanique, la métallurgie et la physique4. Le jeune homme est également initié à la musique, il étudie des notions d’anatomie superficielle, de mécanique, des techniques de dessin, de gravure, l’étude des effets d’ombre et de lumière et, surtout, étudie le livre de Leon Battista Alberti De Pictura qui est le point de départ de ses réflexions sur les mathématiques et la perspective. Tout cela permet de comprendre qu’à l’instar de son maître et d’autres artistes de Florence, Léonard rejoint la famille des polymathes de la Renaissance.

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Pour comprendre le fonctionnement de la nature, l’observation simple sans méthode des phénomènes ne suffit pas, inlassablement Léonard observe et analyse les phénomènes en utilisant la démonstration et le calcul mathématiques. Cette méthode prend pour point de départ les modèles mathématiques qu’Alberti utilise dans la recherche de la perspective et Léonard étend cette dernière à tous les phénomènes observables (l’éclairage, le corps, la figure, l’emplacement, l’éloignement, la proximité, le mouvement et le repos). L’attrait que les mathématiques et la géométrie exercent sur le peintre trouve vraisemblablement son origine dans l’école platonicienne qu’il découvre probablement au contact de Luca Pacioli auteur de Divina Proportione dans les années . Ses carnets témoignent durant ces années d’une grande activité de recherches en mathématiques et en géométrie. Il découvre également Platon qui, dans son Timée, établit une relation entre les éléments et les formes simples : terre/cube, feu/pyramide, eau/icosaèdre, air/octaèdre. De ce fait, pour Léonard, l’espace appelé à être reproduit sur un tableau est parcouru de points, de lignes et de surfaces mathématiquement quantifiables et mesurables changeant leurs propriétés à chacune de leur position ; ce faisant, la peinture devient une science totale de la vision par laquelle Léonard développe notamment d’autres aspects de la perspective et de l’usage de l’ombre et de la lumière.

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Léonard s’éteint brusquement le au Clos-Lucé. Ce que Gorgio Vasari décrit comme un « paroxysme final, messager de la mort » de Léonard est probablement un accident vasculaire cérébral aigu.

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Autres musées :

 

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