« Soulèvement d’une partie de l’armée du Maroc » : la tentative de coup d’État militaire du samedi a été annoncée le soir même à Figueres par le journal de Gérone L’Autonomista, mais c’est seulement à partir du lendemain qu’elle a suscité des réactions armées. Dans la ville, 76 personnes, militants et militaires d’extrême-droite, ont été tuées par des miliciens antifascistes appartenant aux syndicats ouvriers (beaucoup de ces miliciens n’étaient pas de la ville mais venaient de Gérone et surtout de Barcelone).
Le est arrivé à Figueres le premier groupe de volontaires des Brigades internationales venus combattre pour la défense de la République (500 hommes arrivant en train depuis Paris). Le , la mairie de la ville (qui était aux mains des secteurs les plus radicaux socialistes et libertaires) a autorisé la démolition de l’église paroissiale Sant Pere. Les travaux ont commencé immédiatement et ont porté sur un total de 1 200 m2 : le clocher, le presbytère et le transept ; seule est restée debout la nef gothique (car les crédits accordés pour la démolition de l’église étaient épuisés).
En juin 1937 s’est achevée la construction du bâtiment actuel de la mairie. Le a eu lieu le premier bombardement de Figueres. Des avions de l’Allemagne nazie ont lâché quelque 30 bombes sur la ville, heureusement sans faire aucune victime. Trois jours plus tard se sont produits les deuxième et troisième bombardements : le deuxième a eu lieu à midi et les avions allemands qui y ont participé ont jeté leurs bombes sur le Parc Bosc et le Passeig Nou ; la troisième attaque aérienne, qui s’est produite l’après-midi, a été le fait de l’aviation fasciste italienne, qui après avoir lancé sa charge destructive sans cibler d’objectifs, est rentrée à sa base de Son Sant Joan à Majorque ; ces deux attaques du 23 janvier ont fait 16 morts.
Du au , Figueres a été bombardée 18 fois. Ces attaques aériennes ont fait au total 281 morts : 76 en 1938 et 205 en 1939 (pour cette année-là seulement en un mois et sept jours) et ont détruit 560 maisons.
Le ont eu lieu dans la ville les adieux aux volontaires des Brigades internationales avant leur départ pour l’étranger. Le , le président du gouvernement espagnol, Juan Negrín López, a ordonné le transfert du gouvernement à Figueres. La nuit du , la ville est devenue le siège des Cortes républicains ( assemblée nationale ) et la capitale de la République. La session du Parlement, qui a été nocturne, s’est déroulée au château de Sant Ferran ; 62 députés, sur un total de 473, y ont assisté.
Le est passée par Figueres une marée humaine de 150 000 personnes qui partaient vers la France ; ce jour-là, la ville et le château ont été bombardés cinq fois et il y a eu 82 victimes. Les jours suivants, le fleuve humain qui traversait Figueres en direction de la France ne s’est pas tari (par exemple, le 4 février, quelque 100 000 personnes sont passées par la ville).
Le 5 février, on a appris à Figueres le départ pour la France du président de la République espagnole Manuel Azaña Díaz, du président de la Generalitat ( gouvernement ) de Catalogne Lluís Companys i Jover, du président du gouvernement basque José Antonio Aguirre i Lecube et d’autres membres du gouvernement central et des gouvernements autonomes ; le soir, les rues de la ville se trouvaient totalement désertes, car une bonne partie de la population avait quitté Figueres pour fuir les bombardements quasi constants, cependant que le reste des habitants étaient dissimulés au sous-sol des maisons ou dans les refuges antiaériens (à Figueres, il y avait 15 refuges publics ; en 2013, on a redécouvert celui de la plaça del Gra, qui pouvait abriter 200 personnes)19. Le , à 8 h du soir, une énorme explosion s’est produite au château de Sant Ferran, des milliers de tonnes de pierres ont volé en l’air (certaines à plus d’un kilomètre de distance), un large pan de rempart a disparu, ainsi que la monumentale porte principale, de style néoclassique ; les auteurs de cette terrible explosion ont été les artificiers de l’armée républicaine, qui ont détruit une grande partie de la poudrière de la forteresse pour qu’elle ne tombe pas entre les mains des franquistes.
La nuit de ce même jour du 8 février, les troupes « nationales » ( fascistes du général Franco ) sont entrées dans la ville. La guerre était finie pour les Figuerencs.
Le Musée Dali
Pour les fans de Dalí, ce théâtre/musée est un must lors d’une visite dans sa ville natale. Allez lui rendre hommage au théâtre, où il est enterré dans une crypte en dessous de la scène, ou optez pour une visite nocturne pour voir une superbe sélection de ses oeuvres.
Je vous emmène visiter le musée Dali à Figueras, lieu unique et extraordinaire qui vous plongera durant quelques heures dans les méandres du cerveau torturé et génial du maître espagnol.
Conception du musée
L’idée du musée fut donnée par Ramon Guardiola Rovina qui était avocat qui aimait aussi l’art. Devenu maire de Figueras en 1960, il était gêné de voir que la ville n’avait rien fait pour le fils de la ville. Il proposa à Dali le projet de la rénovation du musée. Or Salvador Dalí refusa de seulement le rénover, et imposa de le reconstruire entièrement sous ses ordres et d’en faire un musée pour ses œuvres.
Construction du musée
Beaucoup de temps a été nécessaire pour réaliser le projet. Des voisins ne voulaient pas du musée dans leur quartier. Et il y a eu des problèmes financiers. Finalement, le , le gouvernement approuva le projet et le 13 octobre les travaux commencèrent. L’inauguration officielle eut lieu le .
Un succès immédiat
Dès l’inauguration, le Théâtre-musée Dali fut très apprécié du public et devint le deuxième musée le plus visité en Espagne après le musée du Prado de Madrid.
Dalí a choisi ce théâtre pour trois raisons : la première, parce qu’il est un peintre éminemment théâtral ; la seconde, car ce théâtre se trouve juste devant l’église où il a été baptisé et la troisième, parce que c’est dans la salle du vestibule du théâtre que s’est tenue sa première exposition de peinture.
Inauguré en 1974, il est construit sur les restes de l’ancien théâtre municipal de Figueras détruit à la fin de la guerre civile. Il offre un large éventail d’œuvres qui décrivent la trajectoire artistique de Salvador Dalí i Domènech (1904-1989), depuis ses premières expériences artistiques et ses créations s’inscrivant dans le surréalisme, jusqu’aux œuvres des dernières années de sa vie.
Le théâtre-musée Dalí a été conçu par Salvador Dalí comme une œuvre d’art à part entière. Tout y a été réalisé et dessiné par l’artiste afin d’offrir au visiteur une véritable expérience où il pénètre dans un monde captivant et unique.
La combinaison d’images, sculptures, meubles, décorations et tout genre de curiosités fait que dans beaucoup de salles les murs et les plafonds sont complètement couverts d’énormes peintures murales : certaines sont des compositions originales tandis que d’autres sont des agrandissements de peintures célèbres.
L’espace Dali-bijoux
La collection de bijoux de Dali présentée au musée est le résultat de son ambition et de son excentricité, un incroyable surréalisme. On peut dire que c’est un maestro ou un ingénieur de l’orfèvrerie.
Il utilise du platine, des diamants, rubis, saphir, topaze, quartz, émeraude et d’autres pierres précieuses, perle, corail et métal noble.
Le tombeau du maître
La pierre tombale de Salvador Dalí.
Contre sa volonté (il voulait être enterré dans le château de Pubol), Dali fut inhumé dans le théâtre du musée Dali le , deux jours après sa mort. Son corps embaumé repose sous le dôme, au milieu du musée.
Sur la pierre tombale, il est inscrit :
SALVADOR DALÍ i DOMÉNECH
MARQUÈS DE DALÍ DE PÚBOL
1904 – 1989
L’exhumation de Salvador Dali
Salvador Dali a été exhumé le pour faire un test de paternité car une femme, Pilar Abel, a prétendu être sa fille. Il a fallu quatre heures pour le sortir de la crypte. Il a été transporté au funérarium de Madrid. Le test a révélé que la femme qui prétendait être sa fille ne l’était pas en réalité.
Salvador Dali, lors de sa mort, a été parfaitement embaumé et, lors de son exhumation, on a pu constater qu’il était resté intact, il avait même encore sa moustache de 10 h 10 comme il le souhaitait.