Du courage individuel au courage collectif

Liminaire de L’1Dex :

Et voici le troisième TM publié à L’1Dex, sur le courage, rédigé par Noa Lugon Moulin, sous la responsabilité professorale de Marie-Hélène Papilloud, professeure de philosophie et de français au Lycée-Collège des Creusets à Sion. Une note maximale de 6 sur 6 a également été signifiée à l’étudiante. Vous y découvrirez, les lecteurs réguliers de L’1Dex l’auront par eux-mêmes assimilé, la notion essentielle de vis comica.

(PAR NOA LUGON MOULIN)

Introduction

« Le juste milieu entre la lâcheté et la témérité » [1], c’est ainsi qu’Aristote définissait le courage. Cette vertu est l’une des quatre vertus cardinales théorisées par le philosophe grec durant l’Antiquité. Par la suite, ce concept sera l’objet d’étude de nombreux penseurs et philosophes. Aujourd’hui, selon le dictionnaire Larousse, le courage est défini comme : « une force de caractère qui permet d’affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles »[2] .

Cynthia Fleury, philosophe moderne, s’est également penchée sur ce sujet. Mon travail se base sur son ouvrage La Fin du Courage [3] dans lequel nombre de ses réflexions sur le courage sont proposées. Cette notion est en lien avec tous les autres travaux de Fleury qui s’intéresse aux relations entre les individus et la collectivité. Le courage est important du fait qu’il représente une solution pour sauver le système démocratique en crise, selon Fleury.

Alors même qu’il demeure une vertu valorisée et admirée, nous constatons, selon elle, une perte de courage. Les enjeux de ce dernier sont nombreux dans notre société. A commencer par les enjeux politiques, puisque, selon Cynthia Fleury, il s’agit de ce qui permet un équilibre entre les individus et le collectif dans une démocratie en perte de vitesse. En effet, selon la philosophe française, le système démocratique est en danger. Il convient par conséquent de trouver un moyen de le sauver.

Par ailleurs, les enjeux du courage sont également sociétaux et éducationnels. Il conviendra en effet de montrer dans ce travail l’importance du courage dans la société, qui a pour mission de revitaliser le système dans lequel elle vit.

Nous nous pencherons pour débuter sur ce qu’est le courage en analysant quelles sont les influences et sources de Cynthia Fleury ainsi qu’en considérant les différents aspects qui le constituent. Par la suite, nous verrons quelles sont les finalités du courage avant de nous poser la question : En quoi le courage est-il à la fois une vertu individuelle et collective ? Nous terminerons ce travail en examinant comment le courage doit passer de l’individu au collectif.

1.   Cynthia Fleury

1.1.      Qui est Cynthia Fleury ?

Cynthia Fleury est une psychanalyste et philosophe française qui naît à Paris le 7 février 1974. L’auteure tient à garder le silence autant sur son enfance que sur sa vie privée en tant qu’adulte. Elle fait la connaissance de la psychanalyse à 17 ans, lorsqu’elle commence une analyse, sans souhait de devenir elle-même analyste, ce qu’elle deviendra plus tard. Puis, en 2000, Cynthia Fleury soutient sa thèse, La métaphysique de l’imagination[4], à l’université Paris-Sorbonne, sous la direction de Pierre Magnard. Ce travail signe le début d’une série d’ouvrages philosophiques.

 Lorsqu’elle était jeune, elle rêvait d’une vie de recherche et d’écriture loin du monde. Cependant, malgré ce souhait Cynthia Fleury est devenue enseignante et raconte que ce « don de l’enseignement » est venu en pratiquant. Elle s’est obligée à enseigner, par souci d’obligation et de responsabilité.[5] Nous verrons à ce propos l’importance de l’éducation plus tard dans ce travail, lors du transfert du courage individuel au courage collectif.

 Aujourd’hui, elle exerce de nombreuses activités en parallèle. Pour commencer, elle enseigne la philosophie politique à l’American University à Paris ainsi qu’au Conservatoire des Arts et Métiers également à Paris. Ensuite, elle dirige la chaire de philosophie de l’hôpital Sainte-Anne également à Paris, couplée avec la chaire humanité et santé[6]. En plus de ces nombreuses heures d’enseignement, elle a écrit plusieurs ouvrages de philosophie et donne beaucoup de conférences, ce qui lui permet d’être en contact avec d’autres personnes que des étudiants.

De plus, elle est devenue le plus jeune membre du CCNE (comité consultatif national d’éthique) en 2013. Ce comité, dont les valeurs sont la dignité humaine, la tolérance, la liberté, l’égalité ainsi que la justice, met en lumière les questions éthiques soulevées par les progrès des sciences sur la santé et sur la société. Il permet d’apporter aux dirigeants un avis, un éclairage éthique sur le progrès après une réflexion basée sur les éventuels risques et bénéfices de cette évolution.[7]  Selon Cynthia Fleury, le CCNE est un endroit où l’on peut débattre librement de sujets extrêmement importants et où l’on peut discuter de ce qui fait que les hommes bâtissent cette société. Elle est également l’un des membres fondateurs du réseau international des femmes philosophes[8]. Finalement, elle fait partie du collectif Roosevelt, né en 2012 durant l’élection présidentielle en France et qui vise à éviter l’effondrement économique et à créer une nouvelle société.  Il visait également à encourager le président, François Hollande à rapidement agir lors de son entrée en fonction[9]. Elle exerce par ailleurs, la psychanalyse, elle reçoit des patients et est également membre de la cellule d’urgence médico-psychologique du SAMU.

Toutes ces activités lui permettent une vision la plus globale possible de la société dans laquelle elle vit, mais également de la relation entre les individus et cette société. Cynthia Fleury a cependant choisi de ne pas s’engager politiquement, au sens de politicienne.

1.2.       Quels sont ses champs de recherches ?

Le fil conducteur des travaux et réflexions de Cynthia Fleury est la relation entre l’individu et le collectif, la société ainsi que les outils de régulation démocratique. En effet, l’exercice de la psychanalyse lui permet d’être au plus proche des êtres. Elle a de ce fait souhaité devenir psychanalyste afin de « sonder de façon plus directe la parole de l’individu »[10]. D’autre part, ses recherches en philosophie politique lui permettent une vision d’ensemble sur la société et sur la manière dont les individus agissent entre eux. C’est pourquoi, elle a analysé la démocratie. Elle en a principalement examiné les failles, ce qui fait que ce système dysfonctionne ainsi que le rôle de chaque individu dans le fonctionnement du système. Elle a à ce propos, publié en 2005 Les pathologies de la démocratie[11]. Cependant la question qui l’intéresse n’est ni le peuple, ni le pouvoir, c’est “le creux” qui se trouve entre les deux, les conditions pour faire advenir un peuple et un pouvoir légitime. Selon l’histoire, il y a deux manières de concevoir la démocratie[12]. La première possibilité est de concevoir la démocratie par la vertu, c’est ce qui s’est produit en France lors de la Révolution Français en 1789, c’est-à-dire que le système démocratique est dans ce cas basé sur les droits de l’Homme. La seconde est une conception par la confrontation des intérêts particuliers, qui est très visible dans les démocraties très libérales[13], telles que les Etats Unis par exemple. L’avis de Cynthia Fleury sur ces deux conceptions de la démocratie, est que la conception par la vertu est impraticable car il est impossible de toucher directement le collectif, il faut demander à chaque individu d’être vertueux, travailler sur ce qui forme le tout et non sur l’ensemble directement. Elle ne peut donc pas fonctionner. La conception par la confrontation des intérêts particuliers est quant à elle insuffisante pour que le système fonctionne suffisamment bien. [14] Pour l’auteure, l’état de la démocratie est par conséquent inquiétant, car les individus utilisent la démocratie pour avoir des droits par exemple mais ne la nourrissent pas en retour. Il convient donc de repenser le courage afin de sauver le système démocratique.

Le courage trouve alors sa place dans ses réflexions sur les outils de régulation démocratique ainsi que sur la relation entre l’individu et le collectif, car pour Cynthia Fleury, le courage est la vertu qui fait l’interface entre l’individu et le collectif. C’est lui qui peut sauver la démocratie. Cependant il est nécessaire de passer par une phase de courage individuel avant de parvenir à un acte courageux du collectif. Nous verrons donc dans ce travail, en quoi le courage est la vertu à même de fonder une nouvelle éthique qui peut revivifier la démocratie. Cela revient à se demander en quoi le courage est-il à la fois une vertu individuelle mais également collective. Nous répondrons à ces questions grâce à un ouvrage de référence : La fin du courage, publié en 2011, et qui s’inscrit dans la suite de la pensée de Cynthia Fleury, après Les pathologies de la démocratie, publié en 2005.

2.   Le courage

2.1.       L’éthique des vertus

Afin de saisir au mieux la notion de courage, il convient de présenter le contexte dans lequel il s’inscrit : l’éthique des vertus, et plus précisément l’éthique du courage.

Prise en elle-même l’éthique est définie comme « la morale, l’ensemble des prescriptions admises à une époque et dans une société déterminée, l’effort pour se conformer à ces prescriptions, l’exhortation à les suivre »[15]. La vertu est quant à elle définie comme « La disposition permanente à vouloir accomplir une sorte déterminée d’actes moraux »[16].  Selon Aristote, les vertus cardinales sont la justice, la tempérance, la sagesse, ainsi que le courage. Cependant, elles ne sont pas innées, mais doivent être enseignées puis apprises en suivant un modèle par exemple.[17]

L’éthique des vertus prend racine dans l’antiquité, avec Aristote, principalement dans son ouvrage Ethique à Nicomaque. Il s’agit de l’un des trois grands courants de la branche de l’éthique. L’éthique des vertus constitue en effet une alternative aux deux autres conceptions de l’éthique : le conséquentialisme ainsi que le déontologisme. L’éthique conséquentialiste met l’accent sur les conséquences de nos actions afin de déterminer si ces dernières sont bonnes. Une action est bonne si elle entraîne des conséquences positives. Dans l’éthique déontologique, la moralité d’une action est définie par le devoir et à l’obligation de cette action.[18]

L’éthique des vertus juge, elle, une action en fonction des motivations qui poussent l’agent à effectuer l’action, elle discerne la « bonne manière d’agir ». Les motivations sont-elles bonnes ou mauvaises ? S’agit-il de vertus ou de vices qui ont mené l’action ? Dans cette conception de l’éthique, c’est l’individu dans toute sa complexité qui entre en jeu. Les émotions ainsi que la personnalité sont impliquées. C’est l’agent qui doit effectuer un travail sur lui-même afin d’effectuer des actes bons. Ainsi, la valeur morale de ses actes dépend de l’attitude du sujet au moment de l’exécution de l’action : par exemple, si une action est réalisée à contre-cœur, elle n’est pas morale. En opposition avec cette conception, dans l’éthique conséquentaliste, même si une action est réalisée à contre-cœur mais qu’elle a des conséquences positives, l’action sera jugeée comme bonne.

Pour Cynthia Fleury, il est nécessaire de refonder une « éthique du courage ». [19] Les sujets doivent porter des valeurs morales et activer des vertus en vue d’actes courageux. Il est nécessaire qu’ils aient conscience du pouvoir qu’ils ont et qu’ils aient le souci du collectif, de la démocratie. Si les sujets ont le souci d’eux-mêmes ainsi que du collectif, alors les motivations de leurs actes courageux seront morales. L’éthique du courage s’inscrit par conséquent dans l’éthique des vertus, elle détermine si une action peut être considérée comme courageuse. Il est cependant nécessaire de fonder une « éthique collective du courage »[20], car il faut passer de l’action isolée à l’action collective, c’est cela qui fera avancer et changer les choses dans le domaine politique par exemple.

Pour Cynthia Fleury, les deux vertus principales de l’éthique du courage sont la parrêsia et l’adoxia : « Adoxia et parrêsia, les vertus de l’homme courageux »[21]. Tout d’abord la parrêsia[22] est « en deux mots, le courage de la vérité », quant à l’adoxia, elle décrit « la mauvaise réputation, la pauvreté, le dépouillement dont se réclament les cyniques »[23]. Le courageux ne cherche pas à plaire aux autres, il cherche la « capacité d’être au plus près de soi-même »[24]. Cela signifie que le courageux doit être prêt à dire la vérité, mais également à en accepter les conséquences.

Le « dire vrai » est la vertu du parrêsiaste, c’est-à-dire l’une des deux vertus de l’Homme courageux. Il faut oser dire la vérité, prendre ce risque et mettre en adéquation nos idées et nos mots. Cependant, cela peut mettre la relation avec l’autre en danger si cela affecte sa condition ou si ses idées diffèrent des nôtres. De plus, il faut de l’autre côté être prêt à entendre la vérité et l’accepter. Cet échange est ce que Cynthia Fleury nomme « le jeu parrèsiatique », qui est selon elle l’un des moyens pouvant sauver la démocratie. Ce système politique pourrait être sauvé si l’un accepte de dire la vérité, à savoir les dirigeants, tandis que l’autre, le peuple, accepte de l’entendre, tout en sachant qu’elle peut être en désaccord avec la sienne. Néanmoins, le pouvoir doit également être prêt à entendre et recevoir ce que le peuple pense et dit. Il s’agit de ce dialogue et de cette relation qui sont recherchées par la philosophe, qui espère pouvoir créer une « éthique du courage ». Nous sommes cependant actuellement dans une « parodie du goût de la vérité et du souci de soi-même »[25]. Il s’agit cependant pour Cynthia Fleury d’un passage obligatoire pour retrouver une forme de stabilité dans le système et sauver la démocratie. Une éthique de la discussion est par conséquent nécessaire pour protéger la démocratie.

2.2.       Les influences de Cynthia Fleury pour ses travaux sur le courage

De nombreux philosophes et auteurs se sont intéressés à la notion de courage. Nous allons nous pencher sur la conception de cette notion chez Nietzsche et Jankélévitch, qui ont influencé Cynthia Fleury. Ce sont deux philosophes ont vécu des temps différents. La notion de courage est cependant demeurée au centre de certaines de leurs réflexions.

2.2.1.    Friedrich Nietzsche

Dans son ouvrage Ainsi parlait Zarathoustra paru entre 1883 et 1885, Nietzsche met en scène les phases de l’esprit humain grâce à trois métaphores qui représentent les trois étapes du processus de développement de l’esprit. Le but est d’atteindre l’étape du surhomme, représenté par l’enfant. Ce surhomme a la capacité de s’individuer[26] et est par conséquent courageux. Le chemin parcouru par l’esprit d’un Homme, imaginé grâce à ces métaphores, survient lors de l’âge adulte, c’est-à-dire lorsque l’âge de l’enfance a été dépassé, bien que certains aspects de l’enfance soient conservés. [27]

Dans son œuvre, le philosophe compare le premier stade de l’esprit humain au chameau : l’esprit de l’Homme est courbé sous les valeurs qu’il a emmagasinées jusque-là et qu’il croit justes. Ces valeurs, qui lui ont été apportées par l’éducation ainsi que l’instruction, l’aliènent. Par la suite, le chameau se transforme en lion, à ce moment-là, l’esprit humain est conscient des valeurs qui l’enferment, un travail de déconstruction et de démolition de ces valeurs est donc nécessaire. L’humanité a connu cette phase au moment de l’avènement des Lumières, à partir du XVIIIe siècle.  Finalement, le lion devient un enfant, qui représente le surhomme. L’enfant sait d’où il vient, il connait ses vies antérieures mais il est innocent, c’est-à-dire qu’il est dépourvu du ressentiment, de la jalousie, de la haine, etc.[28] Cela lui permet de garder les qualités propres à l’enfance tout en étant adulte. L’émerveillement en est un exemple :  le surhomme peut s’émerveiller devant tout, comme un petit enfant, il questionne tout et remet tout en question. Nous pouvons également exemplifier cela avec la créativité, le génie créateur d’un enfant qui ne copie ou ne répète rien, il créé tout. [29]

L’enfant nietzschéen correspond à l’Homme individué de la pensée de Cynthia Fleury, puisqu’il est capable de vivre pleinement dans la réalité. L’enfant joue avec cette réalité et dans cette action, il vit pleinement le réel, sans chercher à le fuir ou à s’évader. Pour l’enfant ou pour l’Homme individué, le monde est un objet de création qui permet de s’ouvrir à l’intensité de la vie.

Ainsi, le lien entre la pensée nietzschéenne et celle de Cynthia Fleury peut être établi, en comparant l’enfant à l’Homme individué.

2.2.2.    Vladimir Jankélévitch

Vladimir Jankélévitch est l’une des principales, si ce n’est la principale influence, de Cynthia Fleury pour ses travaux sur le courage. La vertu du courage sera l’objet privilégié de ses recherches.  Il publie en 1949 Le traité des vertus dont le second tome décrit toutes les vertus d’après le philosophe franco-russe. Selon lui, le courage est la vertu de laquelle tout commence, c’est la vertu de laquelle toutes les autres vont découler et qui rend « les autres vertus efficaces et opérantes »[30].  Une vertu est définie comme « La disposition permanente à vouloir accomplir une sorte déterminée d’actes moraux »[31]. La responsabilité d’agir qui définit le courage permet de construire le sujet. Pour lui, le courage n’est jamais acquis, il reste toujours à prouver au moment de l’action. Il définit deux principaux types de courage :

Tout d’abord, le courage est une occasion à saisir. L’occasion et « l’instant-limite » font l’objet de nombre de ses travaux : être courageux consiste à saisir une opportunité qui se présente durant un instant, c’est ce qu’il nomme une « apparition disparaissante » et l’instant doit coïncider avec l’action. Cela consiste à vivre, or, pour lui, il faut agir pour vivre. [32]

Ensuite, il définit le courage comme une nécessité de l’engagement. Jankélévitch naît en 1903 et décède en 1985, il a par conséquent vécu les deux guerres mondiales du 20ème siècle. Durant la Seconde Guerre Mondiale, alors qu’il enseignait la philosophie dans une université, il fut victime des lois antisémites et s’est donc fait révoquer de sa place d’enseignant. Par conséquent, il devra vivre la période d’Occupation sous plusieurs identités et s’engagera dans la Résistance, il est ainsi descendu dans la rue pour manifester. Il s’oppose sur ce point à Jean-Paul Sartre qui a affirmé « Nous n’avons jamais été aussi libre que sous l’occupation allemande ». Jankélévitch exclut de continuer de penser et de philosopher en acceptant ce qui se passe. Pour lui, il est nécessaire de se révolter et de manifester contre le régime allemand. Jankélévitch est donc un philosophe de l’engagement. « La morale et l’existence ne font qu’un »[33] c’est-à-dire que pour exister, il est nécessaire de s’engager. Il définit l’attitude morale comme un devoir urgent qui « engage à l’instant même chacun de nous comme une personne irremplaçable »[34]. Cependant c’est l’effort qui est nécessaire, le résultat final est secondaire. Dans cette optique, la volonté se trouve au centre de la pensée de Jankélévitch. Par cette définition du courage, qui consiste à oser les actions qui vont avec notre pensée, ses deux ennemis sont les activistes qui font pour faire ainsi que les frivoles qui font semblant de faire. [35]

La pensée de Fleury rejoint celle de Vladimir Jankélévitch, car la philosophe pense également que l’individu se construit sur des actes courageux, c’est le principe d’engagement et d’individuation qui fera l’objet de ma réflexion plus tard.

2.3.       Quelles sont les caractéristiques du courage ?

Pour commencer, la notion de courage est relative aux valeurs portées par une certaine époque et un certain contexte culturel. Le courage étant défini, assez intuitivement, comme l’effort nécessaire pour dépasser la peur[36], dépend du chemin parcouru par le sujet. Par exemple, au Moyen Âge, le courage était défini par l’acte héroïque, c’est-à-dire une activité qui demande une force physique ainsi que mentale fortement valorisée qui apparait par conséquent comme méritoire, d’un combattant luttant pour sa patrie[37]. Cette même « vision achiléenne »[38] du courage a pu être observée dans un contexte plus proche du nôtre : lors des guerres mondiales durant le XXème siècle par exemple. Aujourd’hui, la vision du courage a passablement évolué. Par exemple, les personnes faisant un métier dévalorisé sont parfois vues comme résistantes et courageuses d’accomplir de telles tâches. [39]

Selon Cynthia Fleury, le courage s’articule autour de plusieurs aspects[40], qui doivent tous être mobilisés afin qu’il advienne. Le courage n’est pas une vertu innée, il nait de la peur ou du découragement[41], Cynthia Fleury croit par conséquence à la perfectibilité de l’Homme. Il s’agit d’une vertu qu’il est nécessaire de développer. De plus, il y a toujours à faire, ce n’est pas parce que nous avons accompli un acte courageux que nous serons toujours courageux. Il faut continuer et non se satisfaire de ce qui a été accompli. En effet, le courage d’un sujet ne se mesure pas à ce qu’il a accompli, mais par ce qu’il est prêt à accomplir et par ce qu’il reste à faire. Certains sont courageux uniquement dans certaines situations, dans un certain contexte, mais le vrai courage est « sans intermittence »[42]. Il faut être courageux dans n’importe quelle situation ; un sujet ne peut se dire courageux, il doit l’être dans le moment présent. De plus, le sens est fondamental lors d’un acte courageux, il est nécessaire pour le sujet de savoir pourquoi il fait ses actions, quelles valeurs il défend[43]. C’est dans ce sens-là que le courage s’inscrit dans l’éthique des vertus

Le premier aspect qui constitue le courage est le sens de la peur. Celle-ci est naturelle : il est impossible pour un Homme de ne jamais avoir peur. Cette dernière est liée à la force de l’obstacle qui la constitue : plus l’obstacle est important, plus la peur ressentie par le sujet sera grande et par conséquent le courage nécessaire pour surmonter l’obstacle également. La peur est un obstacle se dressant toujours devant le courage et qui parait infranchissable, elle peut cependant, la plupart du temps, être dépassée. En effet, les valeurs qui nous poussent à réaliser un acte courageux doivent dépasser cette peur. Il est cependant nécessaire de la prendre en compte, « Le courageux n’est donc pas celui qui ignore la peur. Ce serait pourtant plus simple : il suffirait pour être courageux de ne pas éprouver la peur, de l’occulter, de la nier, de l’enfouir je ne sais où. »[44]. Pourtant, être conscient de la peur permet de l’examiner avec jugement et discernement, car il existe des situations où le courage consiste à renoncer ; en effet, le courageux mesure le risque et n’est pas le téméraire qui fonce sans réfléchir : « De même qu’il y a des peurs justifiées, il y a des courages indignes, des courages qui sont des insouciances ou des intempérances […] Il y a de faux courageux qui sont en réalité des « impudents ». Le vrai courageux sait ce dont il doit avoir peur. « On juge le courage d’un homme à ses peurs, celles qu’il sait éviter et celles qu’il sait garder. »[45]

Le second aspect du courage consiste à vivre dans l’instant présent, dans l’à-propos. A ce sujet, Cynthia Fleury affirme : « Ne pas savoir profiter de l’occasion, vivre l’instant présent, voilà l’autre nom du manque de courage »[46]. Ainsi, seul le présent est possible lors d’un acte courageux, on ne peut en effet pas le repousser, il faut le réaliser ici et maintenant. Il est cependant possible de laisser un moment entre la décision et le passage à l’acte, il est possible de temporiser.[47]

En outre, il faut de la volonté, car il suffit de vouloir pour pouvoir si l’on s’en donne les moyens. C’est à ce moment-là que s’ouvrent à nous toutes les possibilités : « Le courage relève de la décision pure »[48]. La volonté reste la plus évidente preuve de courage : nous souhaitons agir et cela prouve que nous ne sommes pas dans la fuite de notre peur par exemple. Quand nous voulons, nous enclenchons un moteur, qui permettra ensuite les actions ; la volonté est donc le premier élément de tout courage. A la suite du vouloir, il faut agir et donc commencer, « Le courage est ainsi une affaire de seuil, de saut. »[49].

En plus de tous ces aspects déjà cités, le courage est par-dessus tout pour Cynthia Fleury le « dire vrai », c’est-à-dire la parrêsia, il faut en effet voir le courage de dire la vérité. Cette vérité n’oblige que lui-même, c’est-à-dire qu’il doit uniquement avoir le courage de la vérité pour lui-même et non pour les autres.  De plus, le parrêsiaste doit être en adéquation avec ce qu’il vit, l’ethos et ce qu’il dit, le logos. Les politiciens, par exemple, n’ont cependant pas souvent le courage de dire cette vérité, car ils risquent une rupture avec l’opinion de la majorité. Seul un politicien courageux peut donc changer quelque chose et avoir un réel impact sur le collectif.

Le courage peut être individuel mais doit également être collectif :  il fait le lien entre le sujet, ce qui est singulier et propre à chacun, et ce qui se passe dans le collectif, la société. Cependant, un acte courageux peut isoler le sujet, et donc ne pas immédiatement aider le collectif ; en effet pour être courageux, il faut risquer la rupture, l’isolement et la solitude, et c’est d’ailleurs ce qui peut pousser à rester dans le découragement. Toute action courageuse sera toutefois bénéfique par la suite pour le collectif.

Finalement, lorsqu’on initie un acte courageux, il nous faut être conscient qu’il n’y aura probablement pas de victoire, de réussite au bout. La clé du courage se trouve dans l’acte et non dans le résultat. Il est primordial de ne pas se laisser décourager, malgré le peu de résultats obtenus. Nous verrons ainsi dans ce travail comment l’individu doit, dans un premier temps réaliser ce travail afin de devenir courageux, puis dans un second temps, comment il transmettra ce courage afin que le courage devienne un acte collectif.

2.4.       Le découragement, ennemi du courage

Nous pouvons, grâce à cette définition du courage, affirmer qu’il s’agit d’une vertu qui n’est pas simple à développer, quels sont par conséquents les ennemis de cette vertu ?

Le découragement est le principal ennemi du courage ; c’est un sentiment de lassitude, que l’auteur compare, dans la préface de l’œuvre, à l’érosion « Chaque individu connait cette phase d’épuisement et d’érosion de soi »[50]. Cet état peut arriver lorsqu’on fait face à la finitude de la vie, à un manque de sens ou à la corruption. Par exemple lorsque les principes démocratiques sont bafoués. Cet état peut également survenir lorsque le sujet réalise que les actes courageux ne donnent pas de réels résultats, car, comme expliqué précédemment, c’est le chemin qui importe, et non l’arrivée. En outre, c’est parfois le prix à payer pour un acte courageux, qui peut, par exemple, engendrer la solitude du sujet, qui est la cause du découragement. Cependant, le coût du manque de courage est souvent largement supérieur à celui d’un acte courageux. En effet, au niveau individuel, la personne risque d’être passive dans sa propre vie, elle vivra une vie malade et non vivante. Dans le cas d’un manque général de courage, il y a un risque d’effondrement de la société. Si nous laissons se défaire les acquis démocratiques en les consommant sans les réinventer, la société démocratique sera malade.

Grâce à son point de vue de psychanalyste, Cynthia Fleury a pu observer que chaque découragement est différent, car nous vivons tous dans un milieu, une famille différente et nous avons chacun notre propre histoire. Cependant il y a certains aspects du découragement qui sont identiques chez tous, et qui sont influencés par une époque et une société.[51] Certains pensent que le découragement consiste en un passage obligatoire dans une vie, comme une étape initiatique qui permettrait ensuite de retrouver le courage. Dans cette optique, nous pouvons donc penser qu’il est possible de reprendre courage uniquement une fois que nous avons connu le découragement. Le sujet peut connaitre la valeur du courage et savoir à quel point ce dernier est important uniquement quand il en a connu son absence. De fait, le courage le plus fort se trouve aux plus proches frontières du découragement, qui est donc un ennemi mais qui peut également être un tremplin pour reprendre courage. Ainsi, le courage peut être perçu de deux manières : la première comme un objectif à atteindre lors d’une phase de découragement, et la seconde comme un outil, qui permettrait de sortir du découragement.

Selon Cynthia Fleury, en ce moment, l’ensemble de la société, tant au niveau individuel qu’au niveau collectif manque de courage ; nous sommes dans une phase de découragement. Le courage n’a toutefois pas complètement disparu, il est en effet encore présent mais il est difficile pour notre société de passer du courage individuel au courage collectif, donc il ne porte pas nécessairement ses fruits, il faut construire une « éthique du courage » qui s’inscrit dans l’éthique des vertus.

3.   Les finalités du courage 

Dans le cas de la démocratie, selon l’auteure, l’objectif principal du courage est de protéger le système des perversions qu’il a lui-même créées. Par exemple, nous avons tendance à penser que le système dépasse les individus, nous subissons la pression de ce système notamment dans le monde du travail[52]. Cynthia Fleury est très critique sur l’état actuel de la démocratie, notamment en France.

3.1.       La démocratie et ses dysfonctionnements

Le terme de « démocratie » naît déjà avant J.C. et désigne une forme spécifique d’organisation d’une cité[53]. Cependant, la démocratie en tant que système politique prend ses racines en Grèce durant l’antiquité. Son arrivée en France se fera plus tard, lors de la remise en question du pouvoir absolu de droit divin qui mènera à la Révolution française. Selon la définition du Larousse, la démocratie est un « système politique, une forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté émane du peuple » ou « Un état ayant ce type de gouvernement »[54]. Le peuple est par conséquent guidé par des lois qu’il a lui-même édictées sur le principe « d’amour de l’égalité ». Les deux principes sur lesquels se base la démocratie sont : la séparation des pouvoirs ainsi que le suffrage universel. De plus, les valeurs principales de ce système sont le respect des libertés individuelles ainsi que des droits de l’Homme. Il s’agit d’un système idéalisé par notre société occidentale. En effet quasiment tous les états actuels se disent démocratiques car ce système est « l’idéalité normative ». [55]

Nous avons aujourd’hui dépassé la période d’installation de la démocratie, nous sommes dans le moment « d’incarnation et du vécu »[56]. Cependant, malgré ce que l’on pourrait penser, cette époque ne demande pas moins de courage que la phase de révolte contre les systèmes autoritaires telle que la monarchie de droit divin par exemple, ainsi que la phase d’installation du système.

Selon l’auteure, la démocratie a connu deux phases en France. La première qui fut pensée entre autres par Rousseau et Montesquieu consiste en un acte politique ayant permis de construire la vertu, le pilier de ce système. La seconde phase est la preuve de celle-ci. Cette phase théorisée par Tocqueville montre le début des travestissements des principes ainsi que le début des effets pervers engendrés par les principes démocratiques. Par exemple, la liberté, le principe d’autolimitation est l’un des piliers de la démocratie. Cependant le peuple a engendré la volonté de liberté au sens de toute puissance, ce qui est impossible dans une société où les gens vivent ensemble.

Pour Cynthia Fleury, la troisième étape de la démocratie doit être une phase d’éthique du courage[57], qui permettra de la sauver. [58]

3.2.       Les finalités du courage pour l’individu et le collectif

Tout d’abord, au niveau individuel, le courage permet aux individus de garder leur intégrité personnelle, de rester des individus et donc par-dessus tout d’éviter l’aliénation, qui est selon Fleury trop présente de nos jours. L’aliénation est un mécanisme inconscient auquel nous participons. Il y a aliénations lorsqu’un pouvoir soumet un sujet qui contribue à promouvoir ce pouvoir[59]. Sans conscience, nous continuons à alimenter ce pouvoir qui nous esclavagise et nous devenons étrangers à nous-mêmes[60]. En effet, selon Cynthia Fleury, les travailleurs d’aujourd’hui sont aliénés et manquent de courage, ils s’adaptent aux conditions, par exemple de travail, ainsi qu’au milieu, au lieu de se rebeller. Ils sont conscients des dysfonctionnements mais ne font rien pour les résoudre, selon Cynthia Fleury « Leur mot d’ordre : l’adaptation et pas la rupture » [61]. L’étape du courage individuel est alors nécessaire avant de la dépasser et de continuer. A ce propos elle affirme : « Chacun pour sauver la cité doit être son propre chef »[62]. Ce concept est l’individuation, chacun doit devenir un individu, c’est-à-dire devenir courageux.[63]

Par la suite, au niveau collectif, le but du courage est de garantir la survie de la démocratie, du pouvoir de celle-ci, et la liberté, permise par ce système. Il est nécessaire que le courage passe de l’individu au collectif pour qu’il soit durable : sans ce transfert, le système ne peut être sauvé. Il est ainsi essentiel que les individus courageux transmettent et apprennent aux autres le courage. Le courage nécessite en effet un enseignement, une transmission, c’est une vertu qui doit se travailler, il est essentiel de la faire passer du statut de vertu possible au statut de vertu réelle et révélée. Après cette phase, la collectivité pourra protéger et encourager les courageux. Nous entrons alors dans un cercle vertueux : les courageux apportent au collectif et ce dernier encourage les courageux[64]. Cependant, au niveau politique, le courage est régulièrement instrumentalisé et utilisé ; par exemple, lors de discours politiques, tous les politiciens disent « oser le changement », cependant peu d’entre eux osent finalement une réelle rupture par peur de la réaction de la population et donc de ne pas être réélus par exemple. De ce fait, le mot « courage » perd de sa valeur aux yeux des citoyens, car il est rattaché à trop peu d’actions qui avaient été promises.

Le courage est donc une alternative aux conceptions par la vertu et par la confrontation des intérêts particuliers puisqu’il propose une démocratie basée sur l’éthique du courage que nous avons précédemment présentée.

4.   L’individuation

L’individuation constitue le cœur de mon travail, il s’agit d’un chemin, qui doit être parcouru par un individu afin d’entrer dans un cercle vertueux, de dépassement de lui-même. Cela lui permettra de développer davantage son courage individuel en premier lieu et par conséquent de se nourrir lui-même, mais également de nourrir le collectif dans un second temps. Nous pouvons par conséquent dire que l’individuation se présente comme un remède aussi bien pour l’individu que pour la société.

Afin de mieux comprendre ce qu’est l’individuation ainsi que sa nécessité, il convient de définir la notion opposée : l’individualisme. D’après le Larousse, l’individualisme est défini comme « une doctrine qui fait de l’individu le fondement de la société et des valeurs morales »[65] ou comme « une initiative favorisant l’initiative individuelle, l’indépendance et l’autonomie de la personne au regard de la société »[66]. Selon Cynthia Fleury, « L’individualisme contemporain est une individuation pervertie »[67]. Selon un individu individualiste, il est possible de devenir autonome sans liens sociaux ou avec des liens sociaux utilisés à son profit uniquement. [68]Alors qu’un individualiste est centré sur lui-même, replié sur lui, un sujet individué « déploie et assure un socle, une assise, qui lui permet d’entrer en relation avec ce qui l’entoure »[69].  Le travail effectué par le sujet individualiste est uniquement réalisé pour lui-même, tandis que le travail réalisé par un sujet individué sert au collectif, le sujet s’ouvre aux autres et à la réalité.

Par définition, l’individuation est le fait de devenir un individu, « un irremplaçable ». S’individuer est, pour Cynthia Fleury, synonyme de devenir courageux. Ce processus permet d’être conscient et d’agir dans sa propre vie sans rester passif ni aliéné : il s’agit d’une « construction de son propre destin »[70]. Si le sujet ne s’individue pas, il restera dans une forme d’irréalité, de virtuel et de peur. Un Homme est défini par ses tentatives d’individuation, autrement il reste en dehors de sa propre vie. Il s’agit d’un processus et d’un travail qui se réalise sur toute la vie d’un sujet et permet de voyager entre le passé et le futur, « Elle est circulation dans le temps historique, entre le passé qui nous structure et le futur qui nous inspire. »[71]. Une fois le sujet individué, il doit mettre en adéquation ce qu’il vit et pense avec ce qu’il dit, puis mettre en adéquation ce qu’il dit avec la manière dont il agit. Il doit prendre le risque de dire la vérité et de d’accomplir les actes qui vont avec. Il est par conséquent nécessaire d’être courageux à la base, pour effectuer son individuation. Le courage est par conséquent à la racine de l’individuation mais en découle aussi : un cercle vertueux d’augmentation de soi est par conséquent créé.

La démocratie, appelée « état de droit » fonctionne avec l’individuation « comme un ruban de Möbius »[72]. La démocratie, par les valeurs qu’elle porte, offre un cadre et les conditions idéales pour l’individuation.[73] A ce propos, Fleury a affirmé « Les irremplaçables, c’était pour moi au début les démocrates »[74]. Cependant, l’état de droit peut durer uniquement s’il est « revitalisé, réinventé, réformé par les sujets libres »[75]. Le problème de l’entropie démocratique, définie comme l’état de désorganisation d’un système est qu’il y a de moins en moins de sujets libres qui nourrissent la démocratie qui court ainsi à sa perte si rien ne la nourrit en retour. En revanche, les sujets individués ne sont plus « des obstacles à la consolidation démocratique »[76].

Comme déjà relevé dans ce travail, il est impossible de travailler directement sur le collectif, cependant il est possible de travailler sur les individus qui alimenteront ensuite le collectif en passant par exemple par l’éducation. Il est donc nécessaire que chacun ait le souci de soi mais également de la démocratie, du collectif, ce qui requiert une volonté d’individuation aboutie[77]. Il s’agit d’un double travail à effectuer pour le sujet : tout d’abord sur lui-même, elle est dans ce sens-là comparable au « Connais-toi toi-même » socratique, puis vis à vis du réel, du monde. C’est précisément la vertu du courage qui permet une transformation de l’objet, ici le réel, en concrétisant le processus d’individuation.

L’individuation est possible grâce à trois forces qui doivent chacune être présentes : le pretium doloris, la vis comica ainsi que l’imaginatio vera. Ces forces sont complémentaires et s’opposent : une sorte de tension est nécessaire afin de les faire tenir ensemble et coexister. Le courage, doit amener à un état d’équilibre qui peut également être appelé « le bonheur ». En effet, si l’une d’entre elles est prédominante, par exemple le prix de la douleur, le sujet vit une vie de souffrance et non d’équilibre menant au bonheur. L’explication de ces trois forces se base principalement sur l’ouvrage « Les irremplaçables » de Cynthia Fleury, publié en 2015 aux édition Gallimard ainsi que sur le chapitre « L’épistémologie du courage, une équation à trois entrées : imaginatio vera – pretium doloris – vis comica » de son œuvre La fin du courage.

4.1.       L’imaginatio vera[78]

L’imaginatio vera, c’est-à-dire l’imagination vraie se différencie de l’imaginaire et du fantasme ; c’est un moyen d’accéder au réel et de le transformer concrètement et non pas une fuite dans l’utopie et dans les chimères. Il s’agit de cette imagination vraie qui nous intéresse dans le cadre de ce travail. Le principe sur lequel se base cette force et le fait qu’il ne faut pas attendre l’instant espéré qui est par nature manquant : le temps ne donnera jamais cet instant, mais le faire advenir « Imaginer le réel sans le fuir »[79]. Le sujet doit par la suite être conscient de l’irréversibilité du temps afin de saisir l’instant le moment venu afin d’aller vers une forme de liberté.  Il est par conséquent nécessaire d’avoir la « connaissance de l’instant ». Cependant il ne s’agit pas d’imaginer l’impossible, une utopie, mais quelque chose de possible afin de le réaliser et faire un pas de plus vers l’individuation. Cependant, imaginer une réalité qui peut être atteinte, n’est que la première étape vers les réalisations. Après avoir imaginé ce réel, il faut dépasser la phase d’imagination afin d’avancer vers une phase de dire véridique : il faut exprimer, avant de parvenir aux actions qui incarnent des valeurs.  

4.2.       Le pretium doloris[80]

Le prix de la douleur représente ce que l’Homme est prêt à payer et à endurer ainsi que les risques qu’il est prêt à prendre pour accéder au Réel, c’est-à-dire pour voir les choses telles qu’elles sont sans masque qui les adoucit ou les rend plus agréables. Ces risques nous montrent également la valeur de ce qui existe et du souci de soi[81] pour avoir un accès à la réalité. Un sujet individué ne mène pas une vie sage, il court toujours un certain type de risque, et endure toujours des difficultés qui lui permettent une vision de la réalité qui n’est pas un mensonge, un masque, un travestissement de cette dernière, ou une vision falsifiée et idéalisée. En revanche, il ne s’agit pas de prendre des risques inconsidérés qui mettent la vie de l’individu en danger. Lorsqu’un moment de la vie est douloureux il s’agit d’une étape vers la considération vraie du réel et il n’y a aucun moyen d’y échapper, mis à part l’abandon. Cependant, cela serait le contraire de l’individuation, car on ne connaitrait pas le prix de la douleur de cette épreuve. Il faut par conséquence faire face à cette épreuve et l’endurer afin de ne pas se mentir sur la nature de la réalité. Par ailleurs, la douleur peut venir d’un acte courageux qui n’a point eu de résultat, c’est connaitre ce prix qui rend l’individu encore plus courageux et le pousse à devenir individué.

4.3.       La vis comica[82]

Aussi appelée force comique, la vis comica est littéralement la capacité à provoquer le rire. Il s’agit cependant ici d’une force permettant une distance entre l’individu et le réel. Cette force a une capacité d’autodéfense, c’est-à-dire qu’on ressent la difficulté du réel, mais le rire le rend, par conséquent plus facile à affronter. Cependant, la vis comica va au-delà de ces considérations générales : elle pose une distance entre le sujet et la réalité grâce à l’ironie qui « amortit le coup du réel » et le rend supportable en le dédramatisant. Il ne faut cependant pas prendre cette distance pour un masque qui cacherait la réalité et qui serait alors une fuite, car il y a tout de même une confrontation mais transformée. Elle est en effet en quelque sorte sublimée par le rire et ses effets. Cette sublimation permet au sujet d’éviter une éventuelle terreur. L’ironie constitue ainsi une possibilité de sortir du mensonge, en affrontant la réalité avec un recul qui permet une analyse critique du Réel et de son absurdité[83], la vis comica permet de dénoncer, dévoiler une vérité, un aspect du réel. Cela permet par conséquent de diriger le sujet vers une forme de liberté en le libérant des chaines de l’aliénation. L’ironie requiert une certaine forme d’intelligence pour être utilisée ainsi que décelée. Un sujet individué a le pouvoir de déceler les manipulations et incohérences d’un régime démocratique par exemple et de les dénoncer par la suite.  Prenons le cas des caricatures aujourd’hui, qui sont un parfait exemple de l’utilisation de la vis comica. Ces dessins nous montrent une réalité qui est souvent un problème ou un dysfonctionnement du système. Cependant grâce à ces objets qui provoquent le rire, nous percevons la réalité avec une distance de recul qui permet de mieux comprendre ce qui se passe. Il faut cependant faire attention de ne pas prendre ces dessins au premier degré, puisqu’ils sont une forme de moquerie. Il est par conséquent nécessaire d’utiliser l’intelligence d’un sujet individué dont nous avons parlé précédemment

5.   Du courage individuel au courage collectif

Par la suite, un sujet individué et courageux peut accomplir des actes en accord avec ses principes et valeurs. Il ne suffit en effet pas de penser une nouvelle réalité, ni de la dire, il faut la réaliser avec des actions concrètes. Le sujet individué doit par conséquent encourager les autres sujets à effectuer ce travail d’individuation. Cela constitue le transfert du courage de l’individu à la société. Nous verrons dans cette partie de mon travail comment peut-on réaliser ce transfert ?

5.1.       L’éducation[84]

L’éducation est le principal moyen pour transférer le courage de l’individu au collectif. Elle permet de réaliser le « processus démocratique », Fleury affirme : « Il n’y a pas de projet démocratique sans projet éducatif »[85]Cependant, lorsque nous parlons ici d’éducation, il ne s’agit pas de l’évaluation par des notes, de l’importance d’apprendre par cœur des connaissances, des bons ou mauvais résultats, mais d’une éducation qui permet aux sujets de penser par eux-mêmes, d’ouvrir leur esprit, de devenir responsables. Dans ce sens, l’éducation dite traditionnelle est critiquée par certains, car si nous ne la questionnons pas, elle peut devenir une forme d’aliénation. En effet, si tous les sujets ont appris les mêmes connaissances et la même manière de penser, alors ils sont aliénés par le système éducatif s’ils ne remettent pas en cause ce modèle. Prenons pour exemple, l’éducation des enfants en Allemagne sous le régime nazi qui leur inculquait des valeurs choisies par le troisième Reich. Ils n’étaient alors pas libres de penser. Leur système de pensée avait été choisi pour eux et ils ne le questionnaient en aucun cas. Ils étaient par conséquent aliénés par le système. Or, L’éducation doit permettre le développement de l’individu et donc l’individuation. Les individus sont amenés à devenir des irremplaçables par cette éducation, « L’irremplaçabilité se définit comme une responsabilité construite avec l’autre et destinée à assumer le déploiement de la personnalité propre »[86]. Cependant ce n’est pas une éducation centrée sur l’individu qui mènerait à une toute puissance.

Le travail d’un élève lors du processus d’éducation est de saisir un instant afin d’atteindre « un peu de temps à l’état pur »[87], ce que l’enseignant permet, et il s’agit aussi de sa mission qui est d’ « ouvrir le temps, transformer cette simple heure en rencontre sensorielle, existentielle, informationnelle »[88]. Grâce à cela, le sujet pourra saisir un instant de la réalité, entrer en contact avec l’objet et ainsi commencer le processus d’individuation à son tour. C’est grâce à l’éducation que surviennent « les prémices de l’individuation »[89]. Par ailleurs l’éducateur doit également servir de modèle pour l‘élève

L’éducation est le meilleur moyen pour que l’éthique des vertus se mette en place, les espaces éducatifs, tels que la maison et la famille, ou encore l’école doivent créer les conditions idéales du présent, mais aussi de l’avenir. Dans ce sens, l’enseignement traditionnel peut être questionné sur certains points, notamment sur la mise en concurrence des élèves qui peut survenir avec le système de notes. Les discussions collectives durant lesquelles les individus peuvent chacun exprimer leur avis, en pensant par exemple, à comment concrètement améliorer certains aspects du réel qui les entoure, constituent l’une des trois forces par lesquelles passe l’individuation : l’imagination vraie. En ce sens, « l’éthique de la discussion » citée dans la partie sur l’éthique des vertus prend ici sa place.

En affirmant que l’éducation permet de transférer le courage de l’individu au collectif, Cynthia Fleury pense que l’Homme est perfectible, c’est-à-dire qu’il peut s’améliorer, développer ses vertus. L’Homme n’est ainsi pas mauvais par nature, mais il est nécessaire de développer ses vertus afin de progresser vers une meilleure version de lui-même.

Dans cette idée de perfectibilité de l’Homme, la philosophe française se place dans la lignée de Rousseau qui propose une théorie sur l’éducation qui découle de la croyance en la perfectibilité de l’être humain. Selon Rousseau, l’Homme est naturellement bon mais perverti par la société, il cherche par conséquent à élaborer une éducation qui permettrait à l’Homme de se retrouver au plus près de sa condition initiale, c’est-à-dire au plus près de la nature. Ainsi, la pensée de Rousseau se place également dans la continuité de l’éthique des vertus.

Le problème de l’éducation est remis au centre du débat philosophique dans l’Emile ou De l’éducation publié en 1762 qui s’inscrit dans la continuité du Contrat social qui repense la place de l’Homme dans la société.

Le contexte éducatif dans lequel s’inscrit cette réflexion est un contexte que Rousseau récuse, dans lequel l’enfant est un moyen de forger des adultes qui entrent dans les normes de la société. Les enfants étaient en effet façonnés afin de devenir prêtre, enseignant, dirigeant, c’est-à-dire faits pour rentrer dans une case de la société. Selon Rousseau, l’éducation doit servir à former « l’homme et la femme dans leur essence-même »[90] ainsi qu’à préserver leur nature, qui est à l’origine parfaite. « Former des hommes et des femmes dans leur essence même » est ce qui peut être appelé individuation par Cynthia Fleury. Le but de l’éducation est par conséquent le même pour le philosophe des Lumières que pour Cynthia Fleury.

Rousseau pense une éducation dans laquelle l’enfant est actif, il est en partie responsable de son éducation et il est par-dessus tout libre. Le rôle de l’éducateur est par conséquent différent de son rôle dans l’éducation traditionnelle. L’éducation que propose Rousseau est appelée « éducation négative »[91] car l’éducateur ne doit que très peu intervenir. « L’enfant est au centre du processus éducatif »[92] et s’éduque en réalisant des expériences ainsi qu’en observant et non en écoutant les connaissances débitées par son éducateur comme dans l’éducation traditionnelle et refuse ainsi les opinions et la morale prédéfinies. Il refuse l’aliénation afin de devenir un sujet libre et individué. Cela demande une certaine motivation de la part de l’enfant puisque c’est lui qui doit fournir le travail. Cela rejoint le travail d’individuation selon Cynthia Fleury, car le sujet doit décider d’effectuer ce travail sur lui-même, de questionner l’acquis afin de ne pas rester confortablement assis au milieu de préjugés. Cependant, malgré son devoir d’intervenir le moins possible dans les expériences de l’éduqué, l’éducateur ne reste pas complètement passif, il doit protéger l’enfant contre les influences de la société, les préjugés ainsi que la corruption. Il doit pouvoir se développer sans être influencé par la société et sa morale qui le rendent mauvais et le corrompent. Le rôle de l’éducateur est par conséquent semblable au rôle de l’éducateur dans la conception de l’éducation de Cynthia Fleury, puisqu’il doit créer un espace dans lequel l’individuation peut se faire, il accompagne. L’éducation rousseauiste repose ainsi essentiellement sur l’expérimentation ainsi que l’observation, et non sur l’apprentissage de théories, de textes et l’étude de livres. [93]

5.2.       Le courage collectif

Comme expliqué précédemment, il est impossible d’agir directement sur le collectif, de rendre directement le collectif courageux, il faut donc impérativement rendre les individus courageux afin qu’ils deviennent tous ensemble un collectif courageux. Le courage collectif peut se mettre en place grâce à l’individuation, mais aussi grâce à l’éducation, puisque grâce à elle les sujets deviennent des individus, c’est-à-dire des êtres courageux qui vont pouvoir alimenter le collectif. De ce fait, une éthique du courage pourra être créée, qui revitalisera la démocratie. A ce propos, Cynthia Fleury affirme, « Il n’y a pas de projet démocratique sans projet éducatif »[94]. Afin de sauver le système démocratique, les individus doivent par la suite s’engager concrètement afin de réaliser des actions réelles. En effet, un individu seul ne peut changer les choses dans une société car il n’aura pas assez de force, tandis que si les individus se mettent ensemble pour améliorer le système, leurs actions auront plus de poids et par conséquence plus de résultats. C’est pour cette raison que chacun doit avoir le souci de soi, chaque individu doit savoir qu’il peut être « le pion » d’un mouvement collectif pouvant aboutir. Le courage collectif passe par conséquent par le courage individuel et donc par l’individuation, Fleury a à ce propos affirmé : « Un individu qui n’a pas travaillé à faire émerger une juste individuation ne se souciera pas de préserver la démocratie »[95]. Il est impératif que les sujets soient conscients de leur pouvoir et qu’ils ne souhaitent pas laisser agir les autres.

5.3.       Le courage politique[96]

Le courage politique est un aspect central du travail de la philosophe française, puisqu’au-delà du courage, elle s’intéresse à la démocratie, plus précisément à sauver ce système. Ecrire et penser le courage politique reste une tache très compliquée et « la définition du courage politique est un acte politique en tant que tel »[97]. Dans son ouvrage La fin du courage, Cynthia Fleury affirme : « Et c’est ainsi qu’autonomiser la pensée du politique n’est pas antinomique de la redéfinition du courage politique comme vertu collective et individuelle ».[98] La vertu du courage se pratique au début seul, mais il faut ensuite la pratiquer et la fabriquer collectivement afin qu’elle soit la plus efficace. Il faut donc « créer un régime politique de vertu »[99]. Le courage collectif passe par conséquent en partie par le courage politique, qui peut encourager telles ou telles actions en fonction des valeurs qu’il porte.

Il faut autonomiser le politique de la morale religieuse, il reste cependant primordial de garder du sens. C’est ici l’un des plus grands défis aujourd’hui afin de préserver le système démocratique car de nombreuses personnes perdent le courage car elles ne trouvent plus de sens.

Dans son ouvrage, Cynthia Fleury porte l’accent sur de nombreux contre-exemples du courage politique, qui créé une illusion d’un régime politique. En effet, le jeu parrèsiate que nous avons présenté précédemment n’est souvent pas mis en place en dépit des nombreux moyens de communication de notre époque, qui peuvent justement donner une impression de dialogue véridique avec les dirigeants. Elle affirme à ce propos : « Derrière l’hypercommunication, le manque de transparence sur l’action politique demeure »[100]. Selon elle, l’unique but de nombreux leaders politiques est uniquement d’asseoir et de renforcer leur pouvoir en plaisant et en divertissant le peuple.

Tous ces contre-exemples montrent comment le courage politique est falsifié. En effet, le besoin de pouvoir de ces leaders est confondu et masqué derrière la recherche du bien collectif. Ce phénomène participe par conséquent à la destruction du système démocratique. Les dirigeants ne dirigent pas le pays selon l’éthique des vertus, les motivations qui les poussent à agir ne sont pas morales, elles ne vont pas servir au collectif mais visent uniquement assouvir leur soif de pouvoir. A ce propos, Fleury dit : « Au niveau politique, le problème n’est pas celui de la disparition du courage, mais son instrumentalisation. »[101]. Dans ce sens, il est primordial de refonder une « éthique du courage » au niveau politique. Pour ce faire, il est nécessaire que les dirigeants aient réalisé le processus d’individuation auparavant. Ils pourront également créer un programme qui viserait une éducation individuante afin de fonder une société basée sur le courage, qui revitaliserait la démocratie.

Conclusion

L’éthique des vertus ainsi que l’éthique du courage forment le cadre dans lequel les réflexions de Cynthia Fleury s’inscrivent. La philosophe et psychanalyste française s’intéresse au rapport entre les individus et le collectif ainsi qu’au système démocratique. Cynthia Fleury est par ailleurs relativement inquiète et critique sur l’état de la démocratie, c’est pourquoi elle propose le courage, plus particulièrement le fondement d’une « éthique du courage », comme solution afin de préserver ce système. Le courage est défini comme une vertu qui n’est jamais acquise et qui doit toujours se travailler, une personne ne peut se dire courageuse uniquement par ce qu’elle a accompli, mais par ce qu’elle est prête à accomplir.

De fait, chacun doit devenir un sujet, un individu dans un processus qu’elle nomme l’individuation. Cela nécessite du courage, cependant le sujet devient un irremplaçable et devient un être courageux. Il s’agit par conséquent d’un cercle vertueux. Le processus d’individuation passe par trois forces : l’imaginatio vera, le pretium doloris ainsi que la vis comica. Il faut par la suite transférer ce courage au collectif. En effet, seul, le courage individuel est insuffisant. Le courage collectif permet de revivifier la démocratie qui garantit le cadre social et politique dans lequel les individus peuvent s’épanouir. Cela est notamment possible grâce à l’éducation. Le courage doit passer dans la politique, puisque c’est là que les choses peuvent changer concrètement.

Le constat de départ de Fleury est que nous vivons une époque de découragement, notamment depuis la période post-covid. En effet, le manque de sens ainsi que l’incompréhension ont amené un découragement chez une partie de la population. Par ailleurs, certaines personnes sont découragées par les politiciens qui ne tiennent leurs promesses et aucun changement n’est réalisé. De plus, certaines populations ne se sentent pas écoutées par leurs dirigeants qui mettent en place un système et des règles qui ne leurs conviennent pas. Tous ces aspects mènent à un découragement global et la démocratie meurt petit à petit. Une question qui touche les individus et le collectif demeure désormais : Comment sortir de ce découragement et reprendre courage ?

Afin de retrouver du sens et du courage, l’une des solutions est de s’investir concrètement en réalisant de petites actions qui répondent à nos valeurs que nous portons chacun à notre échelle. Il ne faut pas compter sur les autres pour améliorer notre condition et changer ce qui nous déplait. Nous sommes chacun les acteurs de notre propre vie et nous ne devons pas compter uniquement sur les autres. De cette manière, s’engager dans une association locale, s’engager en politique pour défendre ses idées, participer à l’éducation des prochaines générations afin de les éduquer au courage constituent des actions courageuses que nous pouvons tous accomplir. Il faut cependant avoir des objectifs atteignables afin d’avoir la possibilité d’atteindre des résultats concrets et de ne pas continuer dans le découragement. En effet, un jeune adolescent ne peut rêver d’être le dirigeant de son pays dans l’année afin de changer ce qui dysfonctionne selon lui. Cependant, il ne doit pas s’arrêter là, il peut s’engager autrement. Il peut par exemple commencer par s’engager politiquement dans sa région afin d’avoir déjà un impact. Nous devons être conscient que nous pouvons tous avoir un impact. Par la suite, il faut que les personnes au pouvoir dirigent uniquement pour les intérêts de la population et non de manière parfois égoïste pour satisfaire une soif de pouvoir.

S’engager dans l’éducation est selon moi ce qui est le plus important. Il est nécessaire d’apprendre le courage aux enfants mais aussi aux autres qui nous entourent, dans le but de former cette « éthique du courage ». Il faut apprendre aux sujets à penser librement et à ne pas se laisser aliéner. Dans ce sens, une éducation axée sur la discussion autour de différents sujets permet un développement de l’esprit critique. Il faut encourager l’engagement puisque nous sommes chacun les acteurs de ce monde.

Nous avons aujourd’hui tendance à vouloir fuir le réel, à ne pas affronter la réalité et ses difficultés. Nous fuyons dans les réseaux sociaux et dans les médias, qui nous proposent une réalité altérée, virtuelle et parfois plus agréable à endurer.  Elle est en effet plus facile à endurer puisqu’elle ne demande ni de payer le prix de la douleur, ni de mettre en œuvre notre imagination vraie ni même encore de nous remettre en question.

Il faut que nous fassions face au réel, que nous nous engagions, et que nous éduquions le collectif au courage. C’est par ces moyens que nous fonderons une éthique du courage qui nous permettra de conserver la démocratie et de la revivifier par des forces renouvelées.


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[1] philomag. (2014, octobre 23). Aristote et le courage. Philosophie magazine. https://www.philomag.com/dossiers/aristote-et-le-courage

[2] Larousse, É. (s. d.). Définitions : Courage – Dictionnaire de français Larousse. https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/courage/19872

[3] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche.

[4] Fleury, C. (2000). Métaphysique de l’imagination. Folio.

[5] abc penser [Réalisateur]. (2021, septembre 6). Qui êtes-vous Cynthia Fleury ? [Vidéo] (ABC Penser). https://www.youtube.com/watch?v=MyV3jLTwt3c

[6] Cynthia Fleury. Chaire de Philosophie à l’Hôpitalhttps://chaire-philo.fr/cynthia-fleury/

[7] Page d’accueil | Comité Consultatif National d’Ethique. (s.d.). Consulté 5 février 2023, à l’adresse https://www.ccne-ethique.fr/

[8] Le réseau international des femmes philosophes est parrainé par l’UNESCO et a pour objectif de réunir des femmes philosophes de toutes les régions et cultures du monde afin de se pencher sur des questions fondamentales de notre société, dans des domaines tels que l’égalité des genres.

UNESCO. (2019, novembre 7). Revue des femmes philosophes. UNESCO. https://fr.unesco.org/themes/transformations-sociales/womenphilosophersjournal

[9] Pauline. (2015, septembre 21). Roosevelt 2012, un collectif citoyen pour changer la donne. Commission Justice & Paix – Belgique francophone. https://www.justicepaix.be/roosevelt-2012-un-collectif-citoyen-pour-changer-la-donne/

[10] Cynthia Fleury : “Etre courageux, c’est parfois endurer, parfois rompre”. (2015, août 30). https://www.telerama.fr/idees/cynthia-fleury-etre-courageux-c-est-parfois-endurer-parfois-rompre,130495.php

[11] Fleury, C. (2009). Les Pathologies de la démocratie (Le livre de poche).

[12] La démocratie sera présentée et définie dans le point 3.1. de mon travail

[13] Une démocratie libérale rejoint le libéralisme politique ainsi que le libéralisme économique

[14] Monnet, V. (2011). Le courage, vertu démocratique. Campus, 102.

[15] Société française de philosophie. (s. d.). Vocabulaire technique et critique de la philosophie. Presses Universitaires de France. p. 305

[16] Ibid p.1201

[17] Éthique des vertus—EREN. (2021, novembre 15). https://www.espace-ethique-normandie.fr/12567/, https://www.espace-ethique-normandie.fr/12567/

[18] L’éthique normative—Commission de l’éthique en science et technologie. (s. d.). Commission de l’éthique en science et en technologie. Consulté 17 août 2023, à l’adresse https://www.ethique.gouv.qc.ca/fr/ethique/quelques-notions-d-ethique/l-ethique-normative/

[19] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche. p.110

[20] Monnet, V. (2011). Le courage, vertu démocratique. 102. https://www.unige.ch/campus/numeros/102/invite/

[21] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche. p.137

[22] Ibid p.135

[23] Ibid p.138

[24] Ibid p.139

[25] Ibid p.146

[26] L’individuation fera l’objet d’une partie de mon développement plus tard.

[27] Le terme « surhomme » a également été utilisé par la régime nazi afin de désigner la race aryenne, en opposition à l’ «Untermensch » qui désigne les races jugées inférieures à la race aryenne. Il est par conséquent primordial de ne pas confondre cette utilisation du terme avec l’utilisation qu’en fait Nietzsche.

[28] Granarolo, P. (2014). Nietzsche, l’enfant, le retour. L’Enseignement philosophique, 64e Année (3), 31‑42. https://doi.org/10.3917/eph.643.0031

[29] L’enfance est-elle ce qui doit être surmonté ? – PhiloLog. (s. d.). Consulté 17 juillet 2023, à l’adresse https://www.philolog.fr/lenfance-est-elle-ce-qui-doit-etre-surmonte/

[30] Jankélévitch, V. (1949). Les vertus et l’amour. Traité des vertus ll, l. « Du courage »

[31] Société française de philosophie. (s. d.). Vocabulaire technique et critique de la philosophie. Presses Universitaires de France.

[32] France Culture (Réalisateur). (2017, août 7). Le courage (No 5). In Avoir raison avec Jankélévitch. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avoir-raison-avec-vladimir-jankelevitch

[33] Dictionnaire des philosophes. (1984). Presses Universitaires de France. p.1336

[34] Ibid p.1336

[35] France Culture (Réalisateur). (2017, août 7). Le courage (No 5). In Avoir raison avec Jankélévitch. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avoir-raison-avec-vladimir-jankelevitch

[36] Nous parlerons plus tard du lien entre la peur et le courage dans la définition du courage.

[37] Héroïsme (A)—L’encylopédie philosophique. (s. d.). Consulté 30 avril 2023, à l’adresse

https://encyclo-philo.fr/heroisme-a

[38] Cynthia Fleury : “le courage est notre force motrice“. (2020, mars 31). La Vie.fr. https://www.lavie.fr/actualite/societe/cynthia-fleury-le-courage-est-notre-force-motrice-2685.php

[39] Cynthia Fleury : “le courage est notre force motrice“. (2020, mars 31). La Vie.fr. https://www.lavie.fr/actualite/societe/cynthia-fleury-le-courage-est-notre-force-motrice-2685.php

[40]  Les aspects seront énumérés puis développés dans la suite des caractéristiques du courage.

[41] France Culture (Réalisateur). (2017, août 7). Le courage (No 5). In Avoir raison avec Jankélévitch. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avoir-raison-avec-vladimir-jankelevitch

[42] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche. p.18

[43] Paradoxalement un acte courageux peut aussi servir à retrouver du sens.

[44] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche p.17

[45]Ibid. p.17-18

[46]Ibid. p.25

[47] Fleury, C. (2014). Le courage du commencement. Études, janvier (1), 57‑66.  p. 62 https://doi.org/10.3917/etu.4201.0057

[48] Fleury, C. (2014). Le courage du commencement. Études, janvier (1), 57‑66.  p. 57 https://doi.org/10.3917/etu.4201.0057

[49] Fleury, C. (2014). Le courage du commencement. Études, janvier (1), 57‑66. p. 57 https://doi.org/10.3917/etu.4201.0057

[50] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche. p.15

[51] Cynthia Fleury (Réalisateur). (2019, janvier 4). L’expérience du découragement : Le courage comme finalité et le courage comme outil. https://www.youtube.com/watch?v=YMW5uYvSnGU

[52] Monnet, V. (2011). Le courage, vertu démocratique. 102.

https://www.unige.ch/campus/numeros/102/invite/

[53] Raynaud, P., & Rials, S. (1996). Dictionnaire de philosophie politique. Presses Universitaires de France. p.127

[54] Définitions : Démocratie—Dictionnaire de français Larousse. (s. d.). Consulté 27 mai 2023, à l’adresse https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/d%C3%A9mocratie/23429

[55] Raynaud, P., & Rials, S. (1996). Dictionnaire de philosophie politique. Presses Universitaires de France. p.127

[56] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Livre de poche. P. 113

[57]Cet aspect a été développé précédemment dans mon travail, au point 2.1.

[58] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Livre de poche. P. 114-117

[59] Cours de philosophie avec Mme Papilloud

[60] Cours de philosophie avec Mme Papilloud

[61] Monnet, V. (2011). Le courage, vertu démocratique. 102. https://www.unige.ch/campus/numeros/102/invite/

[62] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche. p.49

[63] L’individuation sera développée dans la suite du travail.

[64] Université Hommes-Entreprises (Réalisateur). (2013, septembre 9). Cynthia Fleury sur la fin du courage. https://www.youtube.com/watch?v=oGkBbK7cAiE

[65] Définitions : Individualisme—Dictionnaire de français Larousse. (s. d.). Consulté 18 juillet 2023, à l’adresse https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/individualisme/42661

[66] Définitions : Individualisme—Dictionnaire de français Larousse. (s. d.). Consulté 18 juillet 2023, à l’adresse https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/individualisme/42661

[67] Fleury, C. (2015). Les Irremplaçables. Gallimard. P.194

[68] Ibid

[69] Cynthia Fleury : “Etre courageux, c’est parfois endurer, parfois rompre”. (2015, août). Telerama.fr https://www.telerama.fr/idees/cynthia-fleury-etre-courageux-c-est-parfois-endurer-parfois-rompre,130495.php

[70] Cynthia Fleury : “Etre courageux, c’est parfois endurer, parfois rompre”. (2015, août). Telerama.fr https://www.telerama.fr/idees/cynthia-fleury-etre-courageux-c-est-parfois-endurer-parfois-rompre,130495.php

[71] Fleury, C. (2015). Les Irremplaçables. Gallimard. P.185

[72] Ibid

[73] Cynthia Fleury : “Etre courageux, c’est parfois endurer, parfois rompre”. (2015, août). Telerama.fr https://www.telerama.fr/idees/cynthia-fleury-etre-courageux-c-est-parfois-endurer-parfois-rompre,130495.php

[74] Fleury, C. (2015). Les Irremplaçables. Gallimard. P.185

[75] Ibid

[76] Fleury, C. (2015). Les Irremplaçables. Gallimard. P.11

[77] Ibid p.11

[78] Fleury, C. (2015). Les Irremplaçables. Gallimard.

[79] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche. p.85

[80] Ibid

[81] Il est nécessaire que l’individu soit conscient de ce qu’il peut réaliser à titre personnel, qu’il ait le souci de lui-même ainsi que de la démocratie. Il doit se rendre compte de ce qu’il reste à faire et le réaliser.

[82] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche. p.85

[83] En effet, grâce à ce recul pris grâce à l’ironie, le sujet perçoit les dysfonctionnements de l’objet, ici de la réalité dans laquelle il vit.

[84] Fleury, C. (2015). Les Irremplaçables. Gallimard. P.183-191

[85] Cynthia Fleury : “Etre courageux, c’est parfois endurer, parfois rompre”. (2015, août). Telerama.fr https://www.telerama.fr/idees/cynthia-fleury-etre-courageux-c-est-parfois-endurer-parfois-rompre,130495.php

[86]  Fleury, C. (2015). Les Irremplaçables. Gallimard.P.185

[87] Ibid p.189

[88] Ibid p.189

[89] Cynthia Fleury : “Etre courageux, c’est parfois endurer, parfois rompre”. (2015, août). Telerama.fr https://www.telerama.fr/idees/cynthia-fleury-etre-courageux-c-est-parfois-endurer-parfois-rompre,130495.php

[90] Martineau, S., & Buysse, A. (2016). Rousseau et l’éducation : Apports et tensions. Phronesis, 5(2), 14‑22. https://doi.org/10.7202/1038136ar

[91] Ibid

[92] La Philosophie de l’éducation chez Jean Jacques Rousseau – Une postérité contradictoire. (2021, mai 20). S. I. A.M. – Jean Jacques ROUSSEAU. https://jjrousseau.net/emile-ou-leducation-selon-rousseau/la-philosophie-de-leducation-chez-jean-jacques-rousseau-une-posterite-contradictoire/

[93] Martineau, S., & Buysse, A. (2016). Rousseau et l’éducation : Apports et tensions. Phronesis, 5(2), 14‑22. https://doi.org/10.7202/1038136ar

[94] Cynthia Fleury : “Etre courageux, c’est parfois endurer, parfois rompre”. (2015, août). Telerama.fr https://www.telerama.fr/idees/cynthia-fleury-etre-courageux-c-est-parfois-endurer-parfois-rompre,130495.php

[95] Cynthia Fleury : “Etre courageux, c’est parfois endurer, parfois rompre”. (2015, août). Telerama.fr https://www.telerama.fr/idees/cynthia-fleury-etre-courageux-c-est-parfois-endurer-parfois-rompre,130495.php

[96] Fleury, C. (2011). La Fin du courage. Le Livre de poche. p.117-127

[97] Ibid p.118

[98] Ibid p.119

[99] Ibid p.122

[100] Ibid p.124

[101] Monnet, V. (2011). Le courage, vertu démocratique. 102. https://www.unige.ch/campus/numeros/102/invite/

Une pensée sur “Du courage individuel au courage collectif

  • 18 décembre 2023 à 7 h 07 min
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    Ce très bon texte est convaincant. Ses contours créatifs de description sont positivement surprenants (vis comica, instantané d’à propos, dans l’instant). Les références (européennes, tiens) qualifient les lectures qui sous-tendent la rédaction bien rythmée. La conclusion optimiste ébahie (démocratie à l’eau de rose, ‘ségurienne’ ?) s’essouffle un tantinet, mais cela arrive dans l’effort post dialectique de la dissertation. On l’attribuera à l’équilibre de fin, et à la compensation du verdict plus haut d’affadissement des masses populaires et de leurs ´guides‘. J’ai beaucoup appris et je crois ce texte d’humanité ‘humain’. Pas de machination. Toutes mes félicitations. Merci du partage.

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