Anthony Crettex distribue les hosties au Théâtre Indocile à Sion
Après cinq mois d’étude à Avignon chez Jérôme Ferrari, Anthony Crettex, l’inoubliable Bourgeois Gentilhomme de la troupe du collège des Creusets, revient en ses terres valaisannes avec ses camarades de classe, Aliocha, le Parisien, Léa Crevon du Mans et Vladimir de Belgique, sous la houlette de Sandrine Viglino.
Accompagnent les spectateurs un magicien sourd, une cantatrice désaccordée, un dragueur impénitent et formateur et une panosse qui a égaré son accent valaisan, tous amènant vers le régional de l’étape, Anthony Crettex, le Louis de Funès de Ravoire.
Absolument extraordinaire dans sa mise en valeur de Molière, Anthony Crettex me convainc encore moins sur les réseaux. Et c’est avec l’espoir de retrouver Monsieur Jourdain que je me suis rendu au Théâtre Indocile dans la banlieue industrielle des Sionistes. Et je n’ai pas été déçu. Anthony, par la grâce de textes bien ciselés, a été magnifique. Et c’est avec entrain que je me suis vu gober des hosties lancées par un as du frisbee, que je me suis agenouillé devant le corps du Christ célébrant la disparition d’un jeune humoriste mis en valeur par un mécréant du crematoriun. Travestissant l’intention du spectacle, je dirai aux fainéants qui ont préféré bouffer des chips devant un match de Premier League qu’ils ne sauront pas le lien étroit qui relie Anthony Crettex à la Colombie et à la Migros.
Anthony Crettex maîtrise son corps à merveille, est un as des mimiques bien pesées et capte son public avec le souci d’emporter les rires de la salle. Régional de l’étape, le comédien valaisan a conquis le coeur de son pays, celui-là même qui transforme les croissants en chamois, et lorgne vers Paris avec le désir secret de pouvoir surprendre ces Parisiens qui ne savent compter que jusqu’à soixante-neuf.
En s’appuyant sur des textes aux ressorts narratifs percutants, Anthony Crettex a le talent et la volonté pour construire un futur qui sera à la hauteur du travail qu’il fournira.
Viva El Colombiano !