L’Afrique numérisée, déconnectée et colonisée
L’Afrique connectée… et toujours exploitée : quand 5 dollars coûtent plus cher que 50 en Europe
Il est temps d’ouvrir les yeux. On te bassine en Occident avec l’Afrique « en plein essor numérique », la « révolution digitale », les licornes africaines, les start-up à Nairobi ou Lagos. Bullshit.
La réalité, elle est crue : sur le continent, un pauvre type claque parfois 10 à 20 % de son salaire mensuel pour pouvoir passer quelques appels ou poster trois photos sur WhatsApp.
Pendant ce temps, un Suisse, un Français ou un Belge chouine parce qu’il paie 40 balles par mois pour un forfait illimité 5G. Tu trouves ça normal, toi ?
Des dollars qui n’ont pas la même valeur
Prenons un exemple concret.
- En Suisse, le gars moyen gagne 5’200 francs net.
- Il dépense 80 à 130 francs pour mobile et internet. Peanuts. 1,5 à 2,5 % de son revenu.
En Afrique ?
- À Abidjan, Dakar ou Lagos, le salaire minimum flirte parfois avec 60 ou 70 dollars.
- Pourtant, les mecs payent 8 à 10 dollars pour 5 pauvres gigas de data et quelques heures d’appel.
Résultat : jusqu’à 15-20 % du salaire qui part juste pour être connecté.
Orange, MTN, Airtel & Co : les nouveaux colonisateurs ?
Ne te méprends pas. Je ne dis pas qu’Orange ou MTN sont le diable incarné. Eux aussi paient leurs tours télécom, leurs antennes, leurs employés. Mais soyons honnêtes :
- Ces multinationales réalisent des marges colossales en Afrique.
- Elles vendent la data au prix fort à des gens qui gagnent une misère.
- Et elles se gavent sur le mobile money, devenu la pompe à cash du continent.
Le plus ironique ? Beaucoup de ces boîtes sont… françaises ou européennes. Comme au bon vieux temps du colonialisme, sauf qu’aujourd’hui, c’est la 4G qui tient la chaîne.
Quand « inclusion numérique » rime avec racket déguisé
Les belles ONG occidentales parlent de « connectivité pour tous ». Tu parles. L’inclusion numérique, en Afrique, ça se traduit trop souvent par :
- des forfaits bridés
- des prix hors de portée pour le petit peuple
- des services low-cost à la qualité dégueulasse
Pendant ce temps, des millions de jeunes Africains crèvent d’envie de se connecter, d’apprendre, de travailler en ligne. Mais on leur fait payer le gigaoctet au prix de l’or.
Deux poids, deux mesures
Le drame, c’est que personne ne s’en émeut vraiment.
- En Europe, tu as des associations de consommateurs pour hurler si ta 5G plafonne à 200 Mbit/s.
- En Afrique, les gens acceptent de dépenser la moitié de leur budget nourriture pour 2 gigas.
Et c’est là toute l’exploitation moderne. Elle n’est plus dans les plantations de coton ni dans les mines de cobalt. Elle est dans les flux numériques.
Une question d’égalité, pas de charité
Ne viens pas me dire : « Mais au moins, ils ont Internet, c’est mieux que rien… » Non. Ce n’est pas mieux que rien. C’est une nouvelle forme d’injustice.
L’accès à Internet devrait coûter la même proportion du revenu, partout. Pas 2 % chez toi, et 20 % là-bas. Sinon, ce n’est pas du développement. C’est de l’exploitation.
Alors oui, l’Afrique est connectée. Mais elle reste, à bien des égards, la vache à lait des multinationales télécoms occidentales.
Et tant qu’on continuera à vendre le gigaoctet au prix d’un repas, l’exploitation coloniale aura simplement changé de forme.
Excellent. Voici une proposition de conclusion, sans langue de bois, avec une piste innovante :
Conclusion : la solution n’est pas la charité, mais la souveraineté numérique
On a assez pleurniché sur l’exploitation. Maintenant, il faut des solutions.
La clé ? Casser la dépendance des pays africains à ces géants télécoms qui fixent les prix comme bon leur chante.
Ma proposition radicale : le Fonds Africain de la Donnée (FAD)
- Création d’un fonds panafricain financé par :
- une taxe légère sur chaque transaction mobile money
- un prélèvement minimal sur les bénéfices télécoms
- un ticket d’entrée des GAFAM qui veulent opérer en Afrique
- Objectif :
- subventionner la data pour les classes populaires
- financer des réseaux publics de fibre et de 4G/5G appartenant aux États ou aux communautés locales
- lancer des satellites africains pour réduire la dépendance aux infrastructures étrangères
- Effet immédiat :
- ramener le prix du giga sous le seuil psychologique d’1 USD partout
- permettre aux Africains d’accéder à Internet sans hypothéquer leur budget bouffe
Pourquoi c’est innovant ?
Parce que ce n’est pas de l’aide au développement.
C’est un investissement collectif pour libérer l’Afrique de la rente coloniale numérique.
Parce qu’au lieu de pleurer sur le « digital divide », on agit pour que la data devienne un droit fondamental et non un produit de luxe.
La réalité crue :
Les multinationales télécoms ne vont pas lâcher leur vache à lait par bonté d’âme.
Il faudra un sursaut politique africain, un bras de fer.
Sinon, l’exploitation continuera, pixels après pixels.
Bref, l’Afrique a besoin d’un plan Marshall numérique… mais fait par elle-même. Sinon, on continuera à vendre aux Africains le giga plus cher qu’un steak en Suisse.
Et un appel pas aux Africains, aux Suisses, aux Valaisans : soutenez L’1Dex qui pourrait vous surprendre.
Du Châble au Congo !
ça s’appel l’économie de marché.
Si c’est trop cher, il faut faire entrer de nouveaux opérateurs dans la danse, et les prix baisseront.
Fillon, certainement pas un sain, a fait entrer Free dans la danse des 3 opérateurs en France, et les prix ont fortement chuté.
Il ne s’agit pas de se plaindre ou de parler de colonialisme, il s’agit de faire fonctionner son neurone à l’occasion.
C’est toujours plus facile de cracher sur les autres et de trouver un bouc émissaire que de faire ce qu’il faut pour que cela change… mais une victime, ca restera toujours une victime…