Verbiergate. Qui ne dit mot consent
Après avoir révélé le scandale des constructions illicites de Bagnes, Julien Wicky dans Le Nouvelliste de ce 15 juillet 2025 démonte les actes et comportements de la Commune de Val de Bagnes envers l’employé communal illicitement licencié pour avoir respecté scrupuleusement les devoirs inscrits dans son cahier de charges. Gabriel Luisier n’était pas alors un lanceur d’alerte alarmant les médias mais était simplement un fonctionnaire respectueux des devoirs de sa charge. Et c’est précisément parce que la Commune de Bagnes, sous la présidence de Eloi Rossier, assisté du secrétaire communal Frédéric Perraudin, un ancien ami de l’Ours du Châble, ne voulait rien savoir des pratiques illégales communiquées que le conseil communal en séance du 10 novembre 2015 a décidé de se mettre hors-la-loi. Et c’est ainsi que Gabriel Luisier a été ostracisé, puis décapité.
Un long combat a suivi la séquence initiale. Parmi les étapes du processus, Gabriel Luisier a été confronté à des mensonges en cascades, à des fautes lourdes du cher du service cantonal des affaires intérieures et communales, Maurice Chevrier, à des chicanes dilatoires, à des tentatives de diversion du Conseil d’Etat, aux ralentissements ordinaires de procédures, à des violations massives du droit d’être entendu et à des silences administratifs nauséabonds.
Et c’est ainsi qu’après avoir entendu au petit matin pendant soixante minutes le 11 février 2025 Gabriel Luisier en pleine forme et transparent dans la formulation de son argumentation et dans la fourniture magistrale des pièces à conviction, le Conseil communal de Val de Bagnes a osé prendre une décision proprement ubuesque le 4 mars 2025. A cette occasion, le dommage accordé à Gabriel Luisier, globalement énoncé a été réduit à peau de chagrin, moins de 10 % de ce qui avait été discuté avec un médiateur externe choisi par le président. De plus, l’argumentation était fondée sur des mensonges si crasses, si grossiers, dont celui de l’existence de condamnations pénales prononcées à réitérées reprises contre Gabriel Luisier, dont le casier judiciaire est vierge (sic !). La réaction nécessaire fut le dépôt d’une nouvelle plainte et dénonciation pénale. Le Nouvelliste fait état d’atteintes à l’honneur, notamment la calomnie. Mais la vérité impose de dire que les destinataires de la plainte pénale, tous présumés innocents, seront confrontés à des délits autrement plus graves que ceux fixés aux articles 173 et suivants du code pénal suisse : escroquerie, faux dans les titres, gestion déloyale des intérêts publics, corruption, abus d’autorité…
Dans le même temps où il n’y a aucun doute quant à la victime des actes illicites, la Commune de Val de Bagnes finance les avocats des organes de la commune et ignore le mandataire de Luisier. Pour la seule procédure pénale, la consultation des livres communaux permet de dire que ces hommes de loi certainement très compétents ont reçu via la commune plus de 150’000 francs d’honoraires.
Comme le dit l’Ours du Châble, toujours sans activité lucrative, la question devient : la commune de Val de Bagnes va-t-elle engager des actions en justice pour récupérer les honoraires versés en faveur de son ancien président et de son ancien secrétaire communal ? Et comment qualifierait-on l’hypothèse dans laquelle la corporation de droit public n’entreprendrait aucun démarche dans ce sens ?
Effectivement, je peux confirme cette opinion : le scandale des constructions illicites de Bagnes est sans doute l’affaire politico-judiciaire la plus grave et la plus honteuse à laquelle a été, est et sera confrontée la classe politique et judiciaire de la République et Canton du Valais.
Par bonheur, Monsieur Luisier est un homme solide, tenace, sincère. Il mérite notre admiration. Bravo!