«Rives d’exil», un bel hommage à Jules Vallès

…interprété avec sobriété et justesse par Maxime Lamotte, qui incarne Jules Vallès et joué aussi par Marie Paquet (Caroline Rémy dite « Séverine »), ce court-métrage nous permet de nous attacher aux pas de l’écrivain communeux, du 28 Mai 1871 à son retour d’exil en 1881 à Paris.

Car il y eut une désolante voire terrifiante vie de proscrit pour toutes celles et tous ceux qui avaient « osé monter à l’assaut du ciel » : à côté des malheureux expédiés en déportation sur des rafiots immondes aux antipodes, les rescapés de l’épouvantable massacre de la Semaine sanglante fuirent la France pour la Belgique, l’Angleterre, la Suisse ou les nations d’Europe centrale*.

Jules Vallès, lui, se retrouve à Londres où il va faire la connaissance d’une jeune femme ; et de leur liaison va naître une petite fille qui, malheureusement, sera vite frappée par une maladie infantile et décédera.

Désespoir de cet homme, condamné à mort par contumace, loin de ses racines, interdit d’écriture journalistique, et meurtri au coeur dans sa vie personnelle !

Mais son grand chagrin s’atténuera lorsqu’il rencontrera à Bruxelles celle qui devait l’assister et l’accompagner dans la reprise de son activité éditorialiste dans une nouvelle édition du « Cri du peuple » : l’incomparable Séverine.

Céline Léger, qui est une « vallèsienne » de haut niveau, a eu raison de rendre cet hommage au grand écrivain de la Commune.

Et elle l’a fait avec finesse et pudeur. Son petit film qui fait penser à la « Caméra stylo » d’Alexandre Astruc, est le fruit du talent.

Et aussi de l’ amour.

Jean A.Chérasse

* en Hongrie, pour mes deux arrière-grandes tantes (Victoire Tinayre née Guerrier, Ana Babick née Guerrier)