SION JO 2026. DE L’ART D’ÊTRE PRÉSIDENT DE TOUS LES SÉDUNOIS (185)

Plusieurs personnes, pas si éloignées que ça du Grand-Pont, me disent que, tout bien pesé, Philippe Varone, le Président de Sion, est opposé aux Jeux Olympiques. Il verrait même d’un bon oeil un échec bien net de la candidature le 10 juin. Info ou intox ?

 

Un homme politique qui veut vraiment durer au-delà d’une seule législature doit être caméléon. Son discours doit donc s’adapter à toutes les configurations possible. Et Philippe Varone, et ses proches en politique, qui connaissent un peu les Sédunois, savent l’inexistence en ville d’un enthousiasme pour ce projet qui file du très mauvais coton. Alors ils préparent le terrain mouvant en catimini.

 

Prenez par exemple la dernière conférence de presse. Certains la lisent comme un acte voulant faire peser sur le vote des Sédunois en faveur des JO. On aurait voulu faire comprendre aux habitants de la capitale que Sion ne risquait rien dans l’aventure, si ce n’est un million de francs pour la candidature. On pourrait lire autrement cette péripétie. Pressentant un NON dans sa ville, le président pourra dès le 11 juin rappeler à ses électeurs qu’il a toujours eu le souci des finances, puisqu’il n’est jamais tombé dans le piége que voulaient lui tendre ensemble Cri Cri d’amour, le Conseil d’État, Swiss Olympic, les Vaudois et leurs moutons. Il apparaîtra tel l’homme qui n’a pas eu froid aux yeux, mais qui a su ne pas s’abaisser à foncer tête baissée dans un projet abracadabrantesque. C’est tout gain pour lui.

 

Certes, il n’aura pas été parfait. Je pense à ce moment d’égarement, celui-là qui m’a définitivement convaincu de dire NON alors qu’il proposait un OUI, ce moment où il a affirmé, en compagnon de route de Frédéric Favre, que les Jeux de 2026 allaient dégager un bénéfice d’exploitation. Perdre sa crédibilité en un coup de pinceau, ce n’est pas la marque de fabrique de Varone. Il a dû, ce jour-là, s’apercevoir que ce n’était pas toujours bon de suivre aveuglément la ligne du PLR, qui pouvait le conduire dans des zones très risquées.

 

Dans les soupers privés en ville, en ces lieux où ne rôdent pas, croit-il, les informateurs de L’1Dex, son discours se fait de plus en plus « langue de bois », puis, parfois, plus désinhibé, c’est-à-dire du genre « vivement le 11 juin », pour qu’on me laisse tranquille avec cette fadaise à laquelle j’ai presque été contraint. C’est vrai que pour un politique dire que l’on soutient CC, c’est aussi inconfortable que d’avouer qu’on lit L’1Dex.

 

En parlant des Jeux et de leurs supporters les plus impénitents, Varone rêve que tout ça soit à jamais jeté au Rhône. Mais comment a-t-on pu être berné à ce point par le CIO et par les Vaudois ? Comment a-t-on pu accepter avec tant de candeur être manipulé par CC l’infiltré ? Il faut donc abdolument aujourd’hui éviter tout risque d’un OUI – le bon sens reprenant du poil de la bête – et ne pas craindre, même sans le hurler sur les toits, de laisser passer des messages indiquant aux citoyens qu’ils peuvent déserter le camp du OUI pour rejoindre dans les urnes celui, plus sage, du NON.

 

Mais il y a des choses qu’un homme politique ne dira jamais. Il aime qu’on le lui dise sans qu’il ne soit dit qu’il les partage avec son interlocuteur. Et c’est la raison pour laquelle Philippe Varone est comme un poisson dans l’eau, qu’il rencontre sur la rue de Gravelone une institutrice qui lui dit sa colère d’envisager des Jeux en Valais alors qu’il y a tant à faire autrement, ou qu’il prenne le café dans un team-room avec une femme d’entrepreneur qui lui raconte la promesse faite par son amant de lui offrir une montre Chopard si le OUI s’impose.

 

Être président de tous les Sédunois, c’est tout un art !

 

Bonjour à tous ceux qui commettront l’erreur de ne point aller voter !

 

Post Scriptum : savez-vous, chers amateurs des vins de chez Varone, que je suis le créateur de la marque « La Traversine » ? Vous ne me croyez pas ? Interrogez donc le président, vous verrez, ici, à L’1Dex, on est toujours cash !

Stéphane Riand

Licencié en sciences commerciales et industrielles, avocat, notaire, rédacteur en chef de L'1Dex (1dex.ch).

2 pensées sur “SION JO 2026. DE L’ART D’ÊTRE PRÉSIDENT DE TOUS LES SÉDUNOIS (185)

  • 11 mai 2018 à 15 h 30 min
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    Certains ont mal compris : la montre Chopard n’est pas pour le présidente mais pour l’amante de l’entrepreneur. Qu’on lise, bon dieu, correctement L’1Dex !

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