SION JO 2026. Vers une légitime branlée (214)

Osons la déculottée donnée au CIO, la trifouillée méritée, la légitime branlée.

Si l’on suit le dernier sondage de la RTS, on se dirige vers cet extraordinaire résultat, le Valais qui dit merde au CIO, à la corruption, à la politique des petits copains, à l’incompétence et à la démesure. L’1Dex n’y aura pas été pour rien.

Mais sachons relever les mérites de celui qui apparaît peut-être comme le grand vainqueur de ces joutes peu vertueuses, Cyrille Fauchère. L’UDC a donné une conférence de presse ce matin et le municipal sédunois fut une nouvelle fois convaincant :

« Signez en bas …

Cyrille Fauchère, député, conseiller municipal et (co -)président de   l’UDCVR

 

Le sondage organisé par les médias valaisans a laissé apparaître que 63% des Valaisans ne faisaient « pas du tout » ou « pas vraiment » confiance aux CIO. Cet avertissement sans frais adressé à nos autorités aurait dû inciter les promoteurs des Jeux olypmpiques à fournir des garanties que les citoyens sont en droit d’attendre dans la conduite d’un tel projet, mais il n’en est rien.

Lors de l’émission Infrarouge du mercredi 16 mai dernier, à la question adressée à M. Christophe Dubi sur la responsabilité de la ville hôte, un méandre de réponses aura permis à celui qui incarne le soi-disant renouveau du CIO de ne pas répondre à cette question. Les Sédunois l’auront néanmoins appris dans les colonnes d’un quotidien régional, dans lequel le directeur exécutif des Jeux olympiques réaffirme que « ce ne sont pas les Jeux du CIO mais ceux de la ville qui les organise » et complète en précisant que « la responsabilité revient aux organisateurs » (NF 16.05.2018). Cette affirmation pourtant régulièrement contredite par le conseiller d’Etat Frédéric Favre et le Président de Sion, qui s’entêtent à répéter que les collectivités publiques n’organiseront pas les JO, a de quoi laisser les Valaisans perplexes et le citoyen se trouve dès lors bien dépourvu devant ce message contradictoire.

A cela s’ajoute une originale ligne de défense des promoteurs des JO qui est de dire que ce sera une association ou une SA qui se chargera de leur organisation. Cela pourrait rassurer un tant soit peu si le vice-président de la candidature, et accessoirement conseiller d’Etat à 70%, n’avait pas affirmé devant le Parlement que « l’entité juridique doit encore être constituée » et que « les détails du contrat seraient décidés dans les prochaines mois ». Alors que les bulletins de vote ont déjà été délivrés, on serait en droit d’attendre des autorités publiques élues des clarifications, mais ce ne sont que principes contractuels approximatifs et autres promesses aventureuses.

Il en est de même pour les garanties financières que les citoyens valaisans, et les Sédunois en particulier, exigent, tel que laisse apparaître comme première préoccupation le sondage MIS Trend. Alors que l’onéreuse propagande nous promet 0 dette, voilà que le conseiller d’Etat Favre a la langue qui fourche devant le Parlement en affirmant que le budget opérationnel n’a jamais été déficitaire « de manière marquée » du jeudi après-midi 17 mai 2018 4:06:08). Voilà donc qu’un déficit est possible ! Cette affirmation n’est pas une surprise pour l’UDCVR, mais le message change une nouvelle fois puisque le projet passe de 0 dette à « pas de déficit marqué ». Pour couvrir cet éventuel déficit, on nous promet là encore monts et merveille : tout d’abord 215 millions de la Confédération, somme dont nous ne possédons aucune garantie puisqu’elle doit être validée par les Chambres fédérales. On se souvient de la position de la Chambre du peuple vis-à-vis d’un vote national ! Ensuite, c’est le mirage des bonnes résolutions de l’agenda 2020 qui est censé faire économiser au projet 200 à 300 millions. Paris 2024 est en train de faire la triste démonstration que nombre de coûts sont sous-évalués au moment de la candidature et qu’ils émergent au moment de la concrétisation du projet. La récente polémique sur les possibles coûts sécuritaires cachés dans le canton de

Berne nourrit ici une suspicion qui n’encourage pas à la sérénité. Enfin, l’assurance perte de gain d’une hauteur de 300 millions aura fini d’achever le faible capital-confiance que certains avaient encore dans les promoteurs du projet. Les principes d’une telle assurance souscrite par l’association ou la SA, dont seront parties prenantes la commune de Sion et le canton, n’ont pas été soumis aux services de l’Etat et la finalisation du contrat interviendra, selon les dires du conseiller d’Etat Favre, dans les prochains mois. A ce jour, on ne connaît ni le nom de l’assurance, ni le montant de la prime. On ignore également qui sera chargé de la payer, alors que le conseiller d’Etat Favre reconnaissait devant le Parlement que cette prime n’était pas comptabilisée dans le budget opérationnel. Ainsi, à la veille de la votation, le seul élément connu est que l’organisation des JO peut générer une dette et que toutes les garanties financières dont on nous abreuve ne sont ni clairement définies, ni assurées.

Ce message de responsabilité d’une collectivité publique, malheureusement ici d’irresponsabilité, est catastrophique : le canton et la ville n’organisent rien, ce sera une SA. Ainsi, si des pertes devaient être enregistrées, ce seront les entreprises qui en pâtiront puisqu’une SA n’est responsable qu’à hauteur de son capital. Quel message inique à l’égard du monde de l’entreprise. De plus, toutes les réserves dont on fait l’apologie ne sont pour l’heure que théoriques, alors que les déficits de précédentes éditions sont quant à eux avérés.

Ce projet olympique, dont on essaie de nous convaincre des bienfaits, ressemble plus à une arnaque dans un papier cadeau. Chaque citoyen qui a expérimenté un jour la signature d’un contrat connaît les montants pour lesquels il s’engage et les éléments contractuels. Ici, cela s’apparente plus à un contrat de bail que l’on signe d’abord et dont on nous dira ensuite le montant, les modalités de paiements et si les charges sont incluses au non. Tout cela, pour financer le CIO qui est assuré d’encaisser plusieurs milliards grâce aux seuls éléments rentables du projet que sont les droits TV et le sponsoring. »

 

Le CIO, Christian Constantin, Frédéric Favre, Christophe Darbellay, Jean-Michel Cina, Marcel Maurer, Philippe Varone, Pirmin ZurbriggeN, Christophe Spahr, Chantal Bournissen, Romaine Jean n’ont pas entendu le silence de la Planta après « The winner is … Torino ». Pas sûr qu’ils comprendront, si le NON l’emporte, le ras-le-bol du Valais intelligent.

Mais, ici, à L’1Dex, on est presque triste. Un peu comme Recrosio qui, contacté,  nous a dit : « J’aimerais que ça continue, la Planta, les conneries, et tout le reste ». Du pain béni qui s’en irait déjà trop vite. Mais le Valais est plein de ressources. Pas sûr que nous soyons de sitôt au chômage !

Mais, surtout, à vous qui, comme moi, soutenez avec conviction le NON, ne vous reposez pas sur vos lauriers. Seuls, devant le but vide, ne manquez pas le goal. Assommez le CIO et ceux qui nous ont poussés vers cette galéjade.

Oui, osons ensemble mettre une branlée à ceux qui n’ont rien vu venir !

Bonjour à tous ceux qui pensent qu’un mot dans le titre est un peu trop vulgaire ! A ceux-ci, je demande qu’ils consultent Le Robert Dictionnaire historique de la langue française, édition 1998, page 505, le mot « branler » se situant entre « brandevin » et « branle-bas », ce qui doit enchanter l’opportuniste et humoriste Fred, s’il  n’est pas trop paresseux !

 

L’1Dex, après réflexion, a chois le NON. Quelques-uns lui en sauront gré et voudront  le soutenir !

Stéphane Riand

Licencié en sciences commerciales et industrielles, avocat, notaire, rédacteur en chef de L'1Dex (1dex.ch).

Une pensée sur “SION JO 2026. Vers une légitime branlée (214)

  • 23 mai 2018 à 4 h 16 min
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    Dans l’émission « Mise au Point » de la RTS du dimanche 20 mai dernier :

    A la question du journaliste à Philippe Varone : le scénario suivant est dans tous les esprits : un oui au niveau cantonal mais un nom de le ville de Sion ?

    Voici ce que répond Philippe Varone, le président élu de tous les sédunois :

    « C’est une possibilité, on avisera le moment venu, la décision des sédunoises et des sédunois n’est pas prépondérante pour la suite du projet. Politiquement, c’est gênant, il faudra que le conseil municipal se réunisse et prenne une position par rapport à la poursuite ou non de la mise à disposition de son nom pour la cadidature, mais avec où sans le sédunois, le projet continuera sa route. »

    Dès lors je me pose la question suivante : Est-ce que Philippe Varone se fout royalement de la gueule des Sédunoises et des Sédunois ? Une telle réponse d’un président à ses citoyens , n’ayons pas peur des mots : c’est carrément prendre leurs avis pour de la merde !

    Comment imaginer une seule seconde pouvoir continuer à aller contre la volonté populaire en cas du refus de la ville de Sion ? Philippe Varone s’entête de plus en plus dans son déni, entrainé par Frédéric Favre.

    Frédéric Favre, le nouveau superman qui fonce la tête baissée dans le bac à sable en voulant imposer à tout prix, envers et contre tous, les JO 2026 à la population valaisanne qui n’en veut pas : un cadeau pour les jeunes dit-il : avez-vous compris Frédéric Favre que les jeunes n’en veulent pas de votre cadeau empoisonné ? Jusqu’à quand voulez-vous rester dans le déni ?

    Comment encore vous croire Frédéric Favre ? : vous nous racontez des histoires et balivernes qui ne tiennent pas la route et jamais vous n’avez encore répondu franchement à la question essentielle qui vous a été à maintes reprises posée : qui paiera la facture finale en cas de déficit ???

    Non Frédéric Favre, vous n’êtes plus du tout crédible et le Canton du Valais n’a plus besoin d’un conseiller d’état qui vit dans le déni et qui n’écoute pas le peuple !

    Non, Non et encore Non.

    Roland Rey Sion

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