SION JO 2026. LES BELLES ILLUSIONS (246)

(PAR JEAN-JACQUES ZUBER)

 

Ici, on vend de belles illusions, pas cher

L’histoire a pris d’emblée un tour fantasque et parfois délirant. Au début, il s’agissait de construire une ville de 10’000 habitants dans une région déjà saturée d’immeubles plus qu’à moitié vides. La ville aurait été construite sur un territoire imprégné d’hydrocarbures. Mieux: elle aurait été implantée sur un terrain dont le propriétaire n’est pas identifié à ce jour.

Après cette sornette initiale, il était évident que le projet prendrait un tour résolument farfelu, déconnecté de toute parcelle de raison. «Il faut raviver la flamme», nous a-t-on dit. Mais quelle flamme? Ou brûlait donc cette modeste bougie qui aurait représenté l’espoir toujours présent de voir des Jeux olympiques réalisés en Valais?

Le truc a fait pschit après une célèbre expédition au Cervin où l’embrasement d’un tonneau de mazout devait manifester la volonté du Valais d’organiser des jeux écologiques.

Décidément, le projet progressait d’un couac au suivant, puis au suivant, puis au suivant, etc. Il se perdait dans le ridicule des bourdes successives.

Alors que l’étrange machine était au bord de la faillite, un personnage dont la compétence en matière d’entourloupes est reconnue a dit: stop! il faut changer de stratégie. Le peuple n’a besoin que d’une seule chose: rêver. Allez donc, chers missionnaires, allez faire rêver les citoyens.

Eh bien, on a été servi! Il s’est mis à pleuvoir de bonnes nouvelles sur notre canton. Grâce aux excellentes dispositions d’un CIO totalement revenu de ses errements passés, nous allions faire des Jeux à taille humaine, économiques, favorables à l’environnement, rémunérateurs; des jeux qui relanceraient le tourisme dans nos stations et qui feraient connaître le Valais et ses édiles dans le monde entier.

A propos, c’est quoi la taille humaine? Vous avez essayé de vous la représenter? C’est combien de visiteurs, par exemple, combien de compétiteurs, combien de journalistes? Et puis, combien de disciplines peut-on introduire dans une taille humaine?

La taille humaine, ça fait combien de bagnoles qui vont débouler chez nous? Combien de va-et-vient entre les différents sites? Combien de parkings à construire? Combien de routes à élargir? Combien d’aménagements divers et secrets confiés à des bureaux d’études et qu’on ne montrera pas au public avant le la désignation de la ville lauréate? Comme on l’a fait lors de la précédente candidature, pour les Jeux de 2006.

Hélas! certains ne parviennent toujours pas à rêver. Et ça, c’est dangereux, à quelques jours du vote populaire. Alors, tapez plus fort, dites n’importe quoi. Promettez tout, dit le boss.

Eh bien, ça y est. En bons soldats de la cause olympique, ils se lancent dans les balivernes également olympiques, sans aucune retenue. Je vous livre la dernière qui m’est tombée sous les yeux? Les JO permettraient de relancer Swissmetro, le fameux train souterrain à sustentation magnétique. Un projet qui a rendu son dernier soupir en 2009.

Quel sera le prochain bidonnage? J’ai modestement proposé une apparition de la Vierge le jour de l’inauguration. Mais je ne doute pas, chers lecteurs, que vous avez d’autres suggestions à faire aux bateleurs des Jeux olympiques.

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