JAMAIS ASSEZ VIEUX POUR FAIRE CHIER LE MONDE !

(PAR PJ INVESTIGATIONS)

ANARS FOREVER   Antoine, Mimile et Pierrot are back avec toutes leurs dents (enfin peut-être…) dans le 5^e tome des « Vieux Fourneaux ». Au (grand) cœur de cette nouvelle intrigue, les migrants, les réfugiés syriens et le mouvement anarchiste « Ni yeux ni maître » qui passe à la vitesse supérieure. Un pur régal de chez délice !

Joie et béatitude: Mimile se frotte ses moustaches soignées, il part au Stade de France assister à un match de rugby. Antoine, qui devait l’accompagner, se retrouve contraint et forcé de garder sa petite-fille avec son abruti de fiston qu’il n’encadre guère. Sophie, mère de la chtite Juliette, a organisé le traquenard familial. Pierrot, lui, finit au poste après une manif très inspirée de faux exilés fiscaux devant l’ambassade de Suisse.

En sept pages, le tandem Wilfrid Lupano (scénario) et Paul Cauuet (dessins) posent les bases de leur tome 5 des « Vieux Fourneaux » qui déclare ses protagonistes « Bons pour l’asile ». C’est parti pour un nouveau tour et ça trépide !

Coup de cœur titanesque

Wilfrid Lupano sait humer à grandes narines affutées, affinées, les airs de nos temps. Dès sa naissance, la série des « Vieux Fourneaux » a chopé des thématiques porteuses voletant des luttes syndicales à la guerre d’Algérie, de la mort des abeilles au Big Pharma avec une visite inspirée des ZAD. Jusqu’alors, chaque tome tournicottait autour d’un personnage majeur (Antoine, Mimile, Pierrot ou Sophie). Ce cinquième se paie le luxe de les brasser en un énergique melting pot où les migrants servent de fil conducteur. Les anars de « Ni yeux ni maître » leur viennent en aide de la plus ingénieuse des façons que je ne te divulgâcherai pas ! Le temps de cette trame, tu ne peux qu’avoir un coup de cœur titanesque pour Fanfan, vénérable danseuse à la retraite, axe très porteur de cet album. Et puis voilà. Cela se dévore trop vite, l’intrigue progresse entre humour subtil, ose quelques gags plus énormes, infuse de la tendresse (beaucoup) mâtinée de splendides émotions.  Ce tome 5 à peine fermé bondit la frustration. Parce que nom de dieu sans maître, des mois et des mois de poireautage infini s’annoncent avant une nouvelle livraison.

 Joël Cerutti

PS: Tu le sais, « Les Vieux Fourneaux » a été adapté cette fin d’été au cinéma dans un très honnête film qui mélangeait des intrigues des tomes 1 et 3… Petit reportage sur le tournage avec les deux créateurs Lupano et Cauuet.

Les Vieux Fourneaux, tome 5, Bons pour l’asile, 56 pages, Editions Dargaud.