Un viol léger parce que de « courte durée »

Voici un fil de discussion sur Linkedin …

Steve Claude, pharmacien :

« Un viol «de courte durée» peut justifier une peine plus courte, estime la justice suisse »
(…)
la Cour d’appel de Bâle avait réduit la peine à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis, et six ans d’interdiction de territoire, avançant dans son jugement oral que la victime avait «joué avec le feu» et «donné des mauvais signaux», et que le viol n’avait duré «que» onze minutes, … »

Aussi, il faudra suggérer que c’est mieux de couper le pénis de son agresseur avec une scie en onze minutes, ou mieux à la hache, plutôt qu’avec une lime en 1 heure. Aussi, il faudra faire attention à ne couper « que » onze centimètres depuis le bout afin de voir réduire sa peine.

Par ailleurs, il faudra introduire dans nos superbes lois suisses diverses profondeurs de pénétration lors d’un viol amenant à des peines plus ou moins lourdes.

Bref, comment des juges peuvent-ils se pencher aussi froidement sur des durées de viol ? Conscientisent-ils réellement ce qu’est un viol ? Probablement qu’ils ne peuvent faire qu’interpréter les lois suisses, moyenâgeuses sur le sujet.

Jan Dobrzelewski

Je retire l’ampoule car il n’y a pas de catégorisation possible pour une telle décision de « justice ».

Nathalie Caix, Key Account Manager

Quelle tristesse et quelle humiliation supplémentaire pour les victimes!

Roberto Vilar

Pathétique et inquiétant

Stéphane Koch, Digital Strategy Advisor

Comme à l’habitude… ce n’est pas le code pénal qu’il faut réviser, c’est la mentalité des juges qu’il faut changer… et ça ce n’est pas gagné…

Stéphane Riand, avocat

Pour certains, c’est déjà perdu, c’est même la déroute, en mode France-Gibraltar 14-0. Et doit surgir ce point de vérité où un procureur doit quitter le banc de l’accusation pour rejoindre celui de l’accusé. Et oui, ce n’est pas le code pénal que l’on doit changer, c’est l’article 312 CP qu’il faut savoir appliquer. Mais qui veut regarder le plafond et observer sa couleur blanche et ne pas la nommer noire. Je recommande à ceux pour qui les faits sont encore décisifs de lire Géraldine Muhlmann, Pour les faits.

Claude Schwartz, chirurgien orthopédique

Les juges seraient ils des ejaculateurs précoces ?

Paul Bagnoud, chimiste conseil

justement le contraire ! 11 minutes c’est énorme du point de vue de la victime, et peu du point de vue de ces peine-à-jouir…
C’est incroyable, ces juges ! Quand ils se mettent à justifier des peines atténuées en triturant le principe de proportionnalité, en l’étirant et le comprimant, leurs arguments sont déplorables, et honteux, particulièrement dans ce cas.

Camelia Cioara, Project Manager

Quand des crétins peuvent te laisser avec des traumatismes à force de te faire subir les nombreux « simples » attouchements qu’une femme subit habituellement au cours de sa vie depuis l’adolescence, voire avant déjà, je me demande si ces juges a) sont parents de filles et b) comment se sont comportés eux-mêmes dans leur jeunesse vis-à-vis de filles. Je déduis surtout qu’il ne devait pas y avoir de femme parmi les juges, ou tout au moins pas une qui ait subi elle-même de la violence dans sa vie.

Sylvie Chalot, assistante commerciale

Parfois on se demande si nous sommes vraiment civilisés ? Ça me rappelle vaguement la non condamnation d’un « jeune homme » qui avait entraîné une jeune fille de 11 ans qui se trouvait dans un parc, l’avait violé, elle était même tombée enceinte mais elle n’avait pas dit « non ». À 11 ans !!! Une jeune fille brisée, une famille brisée et des juges qui ont estimé qu’elle n’avait pas dit « non »… Alors si on doit en plus chronométrer l’animal.. Où va-t-on ???

Sima Dakkus Rassoul, conseillère communale verte

N’importe quoi !

Natalia Milojevic, psychologue

Débile !!! À vomir.

Hervé Le Breton, Directeur établissement

Doit on aussi prendre en compte la taille de l’objet du délit?.
Si c’était un humoriste, cela me ferait sourire, mais pas là.
C’est écœurant.

Amen.

Une pensée sur “Un viol léger parce que de « courte durée »

  • 17 décembre 2023 à 16 h 37 min
    Permalink

    Je crois qu’il n’y a qu’une seule question ici : avons-nous ( comme cela a été constaté dans diverses régions du monde, voir dans certaines grandes institutions aussi internationales ) une justice pro-criminalité ou pro-délinquance ?

    Il semblerait que cela soit la seule question essentielle que tout le monde devrait se poser, acteurs en politique y compris, au lieu de polémiquer sur des questions de consentement ou de durée ou tout autre fait ou revendication qui ne font que retarder les débats sur les actes de violences, les abus, les viols, etc….

    Dernièrement en France et suite au rapport établi par la CIVISE qui a récolté plus de 30’000 témoignages de victimes d’inceste sur des années, le juge Edouard Durant, malgré son excellent travail a tout simplement été évincé, écarté, non-reconduit.

    Une honte.

    Énormément de personnes se demandent pourquoi ? Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cela exprime ?

    Réponse : pour laisser la porte ouverte à tous ces comportements pervers et déviants et tolérer une justice parfois laxiste.

    Question : Est-ce cela que l’on veut dans nos pays et nos tribunaux ?

    Grave que tout cela.

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