La prise de position des étudiants en architecture de l’EPFL

Le 3 mai dernier, l’EPFL a exprimé sa volonté de suspendre l’activité de l’association Polyquity pendant 6 mois en raison des propos tenus lors de l’une de ses conférences, soulevant le non-respect du cadre réglementaire établi par la LEX de l’école (https://www.epfl.ch/campus/community/fr/droits-de-lassociation-polyquity-explications-de-lepfl/).

Le mardi 7 mai, un groupe d’étudiant.e.x.s a organisé une manifestation pacifique au sein du hall de notre bâtiment SG. Une réponse disproportionnée de la part de la sécurité de l’EPFL s’en est suivie (blocage des accès au bâtiment, enfermement d’étudiant.e.x.s dans certaines classes, blocage des accès camipro, bouclage et contrôle des accès au hall à l’aide de chaînes, intervention policière).

Les réactions disproportionnées de notre institution envers les membres de notre communauté étudiant.e.x.s ne cessent de se multiplier et nous semblent aujourd’hui plus que jamais préoccupantes.

L’ASAR et ses commissions (MAP, InSitu, Event, BéSAR, L’atelier magazine, TNT, Uda, Oscar, DRAG Lab, Tournois Bernard) ainsi que l’ARES (les délégué.e.x.s de la section d’architecture), soutiennent la liberté d’association, d’expression et de conscience qui enrichissent le débat politique dans nos universités et EPF. La politique autoritaire et sécuritaire mise en place par l’école instaure un climat de plus en plus pesant sur notre vie communautaire et se manifeste aujourd’hui dans les récents événements sur notre campus.

L’ASAR, ses commissions et l’ARES, dénoncent tout d’abord clairement la suspension de Polyquity. Nous estimons que cette mesure est disproportionnée au vu des faits avancés. Par ailleurs, le rôle de Polyquity dans le soutien aux victimes de violences sexistes et sexuelles sur notre campus, ainsi que dans la prévention de ces violences, est primordial. Cette suspension engendre un malaise certain et un sentiment d’insécurité dans notre école, en particulier chez les femmes et les minorités, qui sont défendues par Polyquity. C’est pourquoi nous estimons que l’association doit pouvoir continuer ses missions. En ce sens, nous demandons à la direction de l’EPFL de lever cette sanction au plus vite en attendant une réévaluation.

L’ASAR, ses commissions et l’ARES, dénoncent également la violence des méthodes employées par les instances de sécurité lors de l’après-midi du 7 mai. La passivité de la manifestation ne justifie en aucun cas la mise en danger de ses participant.e.x.s ni celle des étudiant.e.x.s qui travaillent dans le bâtiment principal et qui se sont retrouvé.e.x.s enfermé.e.x.s dans le hall SG ou dans les espaces d’ateliers. Le déploiement d’un nombre excessif d’agent.e.x.s nous semble également choquant, tout comme la présence de chaînes sur les portes donnant accès au hall, même une fois la manifestation terminée. De plus, la décision de fermer le campus le lendemain de la manifestation nous semble exagérée. L’EPFL doit demeurer un lieu public accessible à toutes et tous, étudiant.e.x.s ou non.

Nous appelons également tous les membres de notre section à s’exprimer sur ce sujet.

Par ailleurs, nous sommes convaincu.e.x.s que la désescalade n’est possible qu’en continuant à engager un dialogue sain et ouvert entre toutes les parties.

Nous vous invitons à nous rejoindre dans le hall du SG ce midi !

Abigail Riand, présidente ASAR et ses commisions Anna Hausel, Les délégué.e.x.s d’architecture ARES et CERES

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