SION JO 2026. L’EMOTION AU POKER (177)

Constatant que les arguments de raison ne parviennent pas à ébranler la sagesse du citoyen lambda, les dominants et leurs accolytes changent de registre et tentent l’émotion.

Voici un Vaudois s’enflammer sur facebook : « Amies et amis valaisans, rassemblez-vous autour de ce magnifique projet. Le marketing du OUI doit vous amenez à la victoire le 10 juin prochain. J’ai tellement de beaux souvenirs sur vos courts de tennis et sur vos pistes de ski et j’ai des liens d’amitié précieux dans votre canton depuis mon enfance. Un Lausannois de tout coeur avec vous !!! »

Et Éric Balet, le bosse de Verbier: « Thomas, comme tu n’es pas un sportif ayant participé aux JO, tu dois écouter ceux qui y ont été. »

Jean-Jacques Zuber résume bien le type d’affrontement : « Comme toujours, faute d’arguments raisonnés, on fait appel à l’émotion. L’émotion de quelques-uns ne transforme pas un mauvais projet en quelque chose de désirable pour la collectivité. »

Au poker, on peut gagner à la rivière et jouir de ce moment particulier où l’adversaire est mis KO par le tirage de l’ultime carte. Un coup gagnant se transforme en défaite statistiquement improbable. Le joueur qui pensait devoir quitter la table se retrouve avec force jetons qu’il croyait destinés à son adversaire.

Mais ces coups chanceux, chargés d’émotion, ne font pas le bon joueur de poker. Le maître dans ce jeu de cartes est précisément celui qui maîtrise ses émotions, qui connaît les probabilités et qui sait dire « je passe » quand il le faut pour mieux assommer ses adversaires au moment où personne ne l’attendait. Il ne croit pas au coup chanceux, il croit à la raison, aux pourcentages et à la solidité de son jeu.

Le Valais des dominants voudrait convaincre les citoyens de la qualité de son jeu et du bon sens qu’il y a cette fois à investir encore quelques millions pour s’imposer au flop, à la rivière, sans coup férir.

Et ils oublient les leçons du passé, à savoir que par trois fois déjà la Ville de Sion a pleuré misère après avoir cru à la bonne foi du CIO, cet organisme frappé en son sein par une exécrable et récurrente corruption. Comme le dit avec simplicité Jean-Marie Bornet, vous voudriez vous faire affaire avec quelqu’un en qui vous n’avez pas du tout confiance ?

Qui voudrait aller miser dans un casino dans lequel la banque contrôle les troupiers et manipule les roulettes ?

Bonjour aux maîtres du jeu !