SION JO 2026. CONSTANTIN PHILOSOPHE … (178)

(PAR JOE DI MAGGIO [CONNU DE LA REDACTION])

 

Suite à la distribution généralisée de son livre « je voulais vous dire », il convient d’analyser cette déconcertante pratique poético-publicitaire.

Dans son livre, Constantin, en bon Philosophe-du-Valais, s’octroie la prétention de parler au nom de tous, de dire quel est le but intime du Valais, ce qui le justifie et lui donne sens. Pour lui, il y a une sorte de conatus téléologique, une forme de désir impersonnel, supra – individuel, qui est partagé non seulement par nos aïeux, nos grands-pères et nos pères, mais également par la population actuelle. Le Valais est tout au long du livre substantivé, il apparaît comme un « ami » doté d’une volonté propre dont l’épanouissement et l’acmé résiderait dans les Jeux Olympique. Notre Hegel valaisan, « bâtisseur », propriétaire d’un club de foot et entrepreneur, prodigue sa parole généreusement et universellement afin de convaincre et persuader les Valaisans sur la vérité et la fin du Valais.

Mais nous ne pouvons que rire face à ce bouffon-philosophe qui use de la rhétorique la plus insipide et la plus captieuse pour mener son projet à bien et qui se permet de traiter, indirectement, ceux qui s’y oppose de frustré qui n’ont jamais rien fait de grand, qui n’ont jamais eu un projet les dépassant, eux, pauvres individus, pour viser un idéal collectif supra-individuel : « Ceux qui n’entreprennent jamais rien mais bâtissent leur existence sur le dénigrement des projets des autres ». Ceux-là, ne sont certes pas des Valaisans dans leur cœur, puisque les Valaisans, croient au Valais comme ils croient aux J.O du Valais. Et ceux qui ne croient pas aux J.O ne croient pas non plus à l’avenir de nos jeunes filles pleines d’espoir, ils ne croient pas à la création, à l’avenir, à l’audace, au prestige. Ceux qui comprennent le Valais, ceux qui ont compris la sagesse de nos aïeux, ceux-là doivent percevoir la nécessité triomphale et morale des J.O. (p.11 : il faut parfois faire un petit tour en hélicoptère pour bien le comprendre). Les Valaisans comprennent cela, ils « veulent vivre », ils ont soif de vivre, ils veulent la tradition, la sagesse mais également l’espoir et l’innovation ; ils voient que tout cela est réuni dans les J.O, que les J.O sont leur souverain bien, et que de ne pas les désirer est en soi une erreur morale, un péché contre le Valais.

Voilà à peu près la mono idée qui traverse son livre sans qualité : ni poétique, ni désintéressé, ni vrai, ni authentique. Les formules confondent le lecteur : tantôt d’une rare poésie : « Mais les montagnes en général, c’est Mozart », tantôt elles donnent un vertige philosophique: «la merde qui n’est pas vraiment de la merde puisque c’est juste ce qui signifie l’existence des vaches bien nourries », ou les profonds titres : « Le Choix De Vivre », « Le Chemin Des Idées », ou les slogans qui ne font aucun sens et qui peuvent être appliqués partout : « Naître ici, c’est aimer vivre, vouloir vivre ». Et les journalistes qui ne peuvent pas s’empêcher de le comparer à Rousseau et à Voltaire et qui s’humilie par là même, par leur manque d’appréciation, et par leur façon de faire des associations flatteuses qui n’ont simplement aucun sens. Ce livre reste une mauvaise publicité, la plus nauséabonde que l’on puisse imaginer, qui se voile et se cache, qui n’a même pas la sincérité des affiches et des tracts. Découvrir son cœur, s’improviser philosophe et poète pour influencer une votation ; c’est bien le mauvais goût par excellence (quand bien même il tente vainement de le nier).

En conclusion, que Constantin construise et « bâtisse », qu’il remporte des matchs, mais, par pitié, qu’il ne vienne pas en philosophe ou en poète lyrique pour bâtir et construire ! Parfois, il faut ne rien faire pour bien faire ; il faut s’effacer et laisser les valaisans choisir sans les inonder, narcissique, de son petit livre fraîchement rédigé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.