Adieu à mon frère
L’un de ses anciens compagnons d’armes m’a adressé ce message de condoléances : « sans mot ». Face à la mort, cette préposition marquant l’absence et le manque, la privation et l’exclusion, et ce nom, élément du lexique en tant que signe, ouvrent chez moi à la liberté de la nécessité de dire.
Et me voici devant mon écran lisant les derniers mots que tu m’as transmis à travers une messagerie après m’avoir piqué lors du visionnage du dernier MPCM d’une fine lame : « Tu fais la tournée des escrimeurs ? Tu peux demander à Pfeco ». Voici les derniers mots d’un frère à son aîné.
Nicolas, je t’ai vu, escrimeur, à mon souvenir, à une seule occasion, dans la salle du Sacré-C(h)oeur à Sion. Ce sport, je ne le connais pas, mais je l’ai aimé parce que c’était le tien. N’en sachant rien de rien, lors d’un repas à la Brasserie « Chez Claude », un peintre m’a fait saisir la portée de l’importance du mouvement du masque. Tu l’abaisses et tu deviens guerrier, tu le relèves et te voici seigneur. Un idéal de vie qu’un aîné dans l’escrime a essayé de transmettre à un jeune qui cible les anneaux olympiques. Toi, Nicolas, né Gabriel, je t’imagine guerrier dans la salle d’opération, avec ton masque de chirurgien orthopédique, et seigneur, en rejoignant après ton travail tous ceux que tu as aimés.
Ma filleule, ta fille, m’a demandé en ce dimanche sans mot, comment on fait après le départ d’un père. Peut-on rester sans mot face à cette question ? J’ai interrogé ma fille cadette, où crois-tu qu’il est en ce moment ? Elle m’a répondu, il est où l’on croit qu’il se trouve. Et j’ai su alors où il était, il est très exactement là, dans mon esprit que l’on dit accolé à ma tête, pas ailleurs. Alors comment fait-on après la mort d’un être cher, on fait comme on peut, mais je crois que dans ces moments improbables, j’aime bien cet adjectif apprécié d’un Ours, les instants de joie, de bonheur, de complicité surgissent immanquablement de notre coeur vers notre âme. Et Delphine saura alors instantanément que l’éternité existe puisque Nico est bien là, en elle.
Je le revois avec son pull rouge et blanc traverser le Stade des Sports pour remettre à René-Pierre Quentin un souvenir à l’occasion de son dernier match avec le FC Sion avant son départ pour le FC Zurich. Je suis resté sur le bord de la touche, moi l’ainé, n’osant pas l’accompagner de crainte de subir je ne sais quel quolibet. Je le revois devant ses puzzles, toujours plus étendus, répertoriant les pièces et achevant l’exercice avec une facilité déroutante. Je le revois lisant les Petzi, qui sont à nouveau sur les rayons des libraires, et m’invitant à le suivre dans les aventures de son héros. Je le revois maniant la scie pour construire avec mon père un chalet miniature. Je le revois me disant avec sérieux, tu sais, je fais aujourd’hui dans la salle d’opération ce que j’aimais faire enfant, puis adolescent. Je le revois construire des avions, pièce à pièce. Je le revois jouant avec moi au baby-foot. Je le revois manier la raquette de ping-pong sur une vieille table à manger. Je le revois à la Rue du Pont-d’Arve à Genève mangeant mes pâtes au thon. Et surtout je le revois en juillet 1976 sur le quai de la gare à Sion, à mon retour des Etats-Unis, je le revois ne le reconnaissant pas. Le monde change si vite.
Je me revois hurlant de rage parce qu’il m’agaçait en m’invectivant, « Napoléon à Petites Bretelles ». Je me revois dans notre chambre de la Rue des Collines. Je me revois chez les Louveteaux.
Je nous revois sur les courts de tennis. Je nous revois dans un bar à Martigny lorsqu’il m’a présenté Isabelle après un entraînement de basket. Je nous revois achetant ensemble une première moto malgré l’interdiction formelle de notre père.
Je l’imagine blessé dans un accident de la route peu après au carrefour de La Matze, le jour précédant mon examen universitaire, nos parents refusant de me communiquer la mauvaise nouvelle.
Je n’ai pas connu Boston, ni les hôpitaux universitaires, ni les escapades à ski, ni la Patrouille des Glaciers, ni les virées en hélicoptère, ni les scalpels, ni les vis, ni les bistouris, ni plein de choses.
J’ai connu un peu ta femme, tes enfants, tes amis, tes collègues, tes patients. Tu nous a quittés après avoir opéré Emma, je te revois me disant, elle est extraordinaire, à son âge elle se relève d’une opération comme une adolescente.
Tu as beaucoup aimé Béa et je t’ai aimé encore plus pour ça. Tu as été mon Antigone.
Tu as aimé le Cameroun, tu as aimé Locarno, tu as aimé la Sardaigne, tu as aimé la Dordogne, tu as aimé Montana-Crans, tu as aimé le Massachusetts, tu as aimé Interlaken, tu as aimé Chefchaouen, tu as aimé Genève, tu as aimé Sion.
Tu as aimé Khalid – « C’était plus qu’un ami… c’était ma boussole, mon protecteur…plus que mon frère » –, Paul, René, Antoine, Christophe, Alexandre, Philippe, Gérald et tant d’autres.
Tu as aimé ton papa, ta maman, ton frère Grégoire, et tes soeurs, Françoise et Raphaèle.
Tu as aimé Isabelle, Delphine, Bastien, Pauline, Jonathan et Charlotte, et tes petits-enfants.
Je crois que tu m’as aimé.
Alors, on fait comment demain, Delphine ? Je ne sais pas, je ne sais rien. Ce que je sais, c’est qu’un homme bon est parti et qu’il manquera à tous ceux qu’il a côtoyés, à tous les malades qu’il a soignés et à tous les pauvres gens auxquels il est allé avec quelques autres porter secours en Afrique.
Et le sommeil [1] luira demain.
Avec lui dans notre coeur.
[1] Je ne corrige pas ce lapsus
Mes sincères condoléances !
Je te souhaite à toi et à ta famille mes sincères condoléances. J’aimais beaucoup Nicolas, comme tant de monde…
Je suis de tout coeur avec toi et toute ta famille dans ces moments si douloureux. Avec mes mes meilleures pensées. Chantal
Hommage touchant à un frère, un ami, un bienfaiteur..RIP ds le coeur de chacun
Sincères condoléances!
Magnifique hommage ️
Si jeune… si triste…
Je me rappelle bien de vous tous à Condemines
Je suis de tout coeur en pensées avec vous tous ✨
Avec le temps la douleur s’estompera et vous trouverez des forces dans vos souvenirs
Je vous embrasse
Triste, et comme toujours, beaucoup trop tôt. Courage à toute la famille, à ces amis.
Mes meilleurs pensées mon ami. Courage et force.
L histoire d une fratrie qui perdure jusqu’à l au delà! L histoire d un homme bon qui va manquer à bon nombre d entre nous… sincères condoléances à vous son frère, Isabelle, ses enfants, sa famille..
Mon Dieu, dites-moi que ce n’est pas vrai
TOUTE MA, SYMPATHIE À LA FAMILLE.
MERCI Docteur, je pensais justement à vous dernièrement. Merci pour votre accompagnement à des êtres chers, soulageant leurs maux par votre PROFESSIONNALISME, avec des mots simples et une ÉTINCELLE dans le regard.
Bon voyage dans l’éternité et bonjour à qui vous rencontrerez à l’occasion.
RIP
MMD
Mon Dieu, dites-moi que ce n’est pas vrai
TOUTE MA SYMPATHIE À LA FAMILLE.
MERCI Docteur, je pensais justement à vous dernièrement. Merci pour votre accompagnement à des êtres chers, soulageant leurs maux par votre PROFESSIONNALISME, avec des mots simples et une ÉTINCELLE dans le regard.
Bon voyage dans l’éternité et bonjour à qui vous rencontrerez à l’occasion.
RIP
MMD
En pensée avec vous , mes condoléances.
J’ai connu Nicolas lorsqu’il travaillait à Genève. C’était un homme merveilleux, souriant, toujours prêt pour venir aider ses collègues.
Toutes mes condoléances à sa famille
Pascal Gervaz
Il a laissé un message de profonde humanité. afp
Tellement triste nouvelle… Je dois à Nicolas de pouvoir marcher à nouveau normalement. Je lui faisais une confiance totale et un rendez-vous dans son cabinet était toujours un moment très agréable. Comme il va nous manquer…
Toutes mes condoléances à ses proches.
«Sans mot» ! Merci de l’avoir dit et écrit pour nous tous ❣️ ☀️
Mon cher ami, si généreux, humble et intègre. Ton sourire, ta bienveillance.
Je n’arrive pas à le croire, tu me, tu nous manques terriblement.
Toutes mes amitiés et sincères condoléances à la famille.
Bien en pensées avec vous, sincères condoléances
J’ai travaillé avec Nicolas il y’ a longtemps, aux HUG, j’en garde le souvenir lumineux d’un homme droit et fondamentalement bon
À vous, sa famille, ses proches, ses amis, mes sincères condoléances
Je vous souhaite bonne route,,, et merci du fond du cœur pour ce que vous avez fait pour moi et tant d’autres… …avec gentillesse et bienveillance…
Quel bien triste départ, les souvenirs subsistent et l’être pour toujours en nos pensées vit.
Un chaleureux merci pour son engagement auprès de chaque être jusqu’en Afrique
Quelques mots contre vos maux, avec mes sincères condoléances
c’est avec tristesse que je vous souhaite un bon voyage..
Je vous remercie pour ce que vous avez fait pour moi et tant bien d’autres..
Ma sympathie à toute sa famille..
Laurence
Cher Maître Riand,
Je vous fais part de ma sympathie émue pour la perte immense de votre frère bien-aimé.
Monsieur Nicolas Riand,
Quel bien triste nouvelle, je me souviendrais éternellement de vous, votre professionnalisme, votre sourire et votre gentillesse…
Vous m’avez opéré et grâce à vous je marche sans douleur !
Merci Monsieur Riand
Ma sympathie à toute votre famille
Trop triste nouvelle….
après m avoir permis de remarcher sans douleurs, votre talent et votre coeur m ont touchés , votre gentillesse et disponibilité, l étincelle dans vos yeux qui donne confiance.
Merci et vous resterez dans mon cœur, à chaque ballade .
Mes sincères condoléances
Quel bel hommage à l’homme qu’il a été qui restera à jamais dans le coeur de toutes les personnes aimées.
Sincères condoléances
Merci d’avoir accompagné par ces mots les larmes que je me refusais à pleurer.
Chaudes pensées pour toi, sa famille, ses enfants, Khalid, et tous les autres à qui il va manquer.
à vous Me Riand et à vos proches et bien sùr à sa famille toute ma sympathie.
…et à toi demi-ayentôt que j’ai brièvement connu mais suffisamment pour avoir été soulagé lors d’une opération (qualité de coeur et compétence) et oui pourquoi si tôt, toi l’amoureux inconditionnel de la vie.. et oui je te sais sourire de nos interrogations !
Gérard D. AYENT
Quoi dire
Les années 90
Les trois Nicolas
Le temps que nous avons travaillé dur jour comme la nuit
Les rires le sérieux le contentement
Arrive moi même à 18.00 le soir blessé et le prise en charge de Nicolas
Hélas tout à coup les trois Nicolas autour de moi!
Quelle chance de avoir passé de magnifiques moments autour d’un professionnel comme Nicolas et avoir la chance d’apprendre autant comme infirmière instrumentiste
Nicolas reste en paix
Tu peux être fière et très fière de avoir fait à côté de ta femme adorable Isa ta famille adorable et avoir soigné autant du monde inclu moi mon mari et mon fils
For ever in our hearts protect your family and us au all
Rest in peace
Amen
Toutes mes condoléances à Isa et famille
Nicolas je l’ai connue comme médecin assistant
J’ai travaillé pendant 8 ans au l’hôpital de Sion
C’était un génie de l’orthopédie
Repose en paix
Pour moi ce n’est pas simplement mon médecin c’est bien plus. A chaque opération à chaque visite il avait toujours le sourire le mot gentil et un humour qui me faisait tellement du bien. Il était mon médecin il savait que pour moi c’était le meilleur. Un ange est parti beaucoup trop tôt, je suis en pensées et en prières avec toute sa famille. Nos mots nos paroles ne pourront combler le vide qu’il laisse. Avec toutes ma sympathie.
A Nicolas
Merci pour ta présence
Merci pour tes précieux conseils
Joyeuse danse au silence des étoiles
A Dieu