Pédophilie en Valais. L’intransparence ecclésiale et médiatique

Gilles Berreau, le maître ès charrue du fait approximatif érigé en boue citoyenne, connaît, à tout le moins à travers les indications que doit lui rappeler ponctuellement son rédacteur en chef, les vertus de la déontologie de carnotzet. C’est dans cette fonction qu’il a signé le samedi 6 janvier 2024 à LA UNE un article intitulé « Un père livrait ses enfants au curé ».

Pour introduire mon propos, je prends appui sur un commentaire paru dans le compte facebook de l’ancien chef de l’Inspection cantonale des finances, Christian Melly, rédigé par Me Sébastien Fanti, le spécialiste valaisan de la protection des données et de la transparence, ancien préposé viré parce que trop inspiré. Voici la chose :

Pour bien saisir mon propos, la qualité de celui de mon confrère sédunois et ses faiblesses, le lecteur n’oubliera pas que l’avocat du Pré-Fleuri est aussi chroniqueur régulier du Nouvelliste. A ce titre, il sait ménager la chèvre et le chou. Ainsi, lorsqu’il soutient que « le Nouvelliste accomplit sa tâche avec indépendance et rectitude », il entend certainement que le journal a cette fonction. Je vais ici penser qu’il n’attribue pas ces qualités à Monsieur Charrue dans le cas d’espèce … et dans d’autres.

Le prêtre, l’abbé, le curé, le hérault de la parole évangélique, surtout dans un canton de tradition catholique comme l’est le Valais, qui a engendré des personnes aussi éminentes et différentes que François-Xavier Amherdt ou Narcisse Praz, est un homme politique et public au sens le plus noble du terme.

Cette qualité d’homme public est l’une de celles qui permet par exemple au Nouvelliste et à Gilles Berreau de titrer en pleine page que tel avocat dont le nom complet et riant n’est pas oublié en plein titre est poursuivi pour les crimes les plus graves de cette profession que sont l’entrave à l’action pénale, l’instigation de la justice en erreur et la violation du secret professionnel [1].

On peut penser, telle est du moins mon opinion, qui n’est peut-être pas partagée par l’Evêque, quelques confesseurs et des diacres, que des abus sexuels commis par un homme d’église envers des enfants, fussent-ils fournis comme proies par leur père, est le délit le plus impardonnable – quoique le pardon de Dieu pensé-je à mon adolescence est infini – que l’on puisse imaginer.

Alors surgit immanquablement cette question : pourquoi le prénom et le nom de l’abuseur, un homme public, n’est-il pas, comme celui de l’homme de loi, en pleine page de ce journal dominant ? Pourquoi ne permet-on pas au lecteur de connaître les dates des passages dans les cures et les paroisses du saint préposé aux ébats sacramentaux ?

Je ne connais pas la réponse à cette douloureuse question. Mais j’expose mon point de vue : dès l’instant où des pressions très importantes ont été exercées sur le journal, qui connaissait le contenu de l’article depuis longtemps, un accord agréable pour tous a été passé, point de nom, point de paroisse désignée, point d’élément qui puisse rapprocher le citoyen de la vérité. Et adoptons la position inverse si les téléphones de personnes que nous ne voulons pas pour ennemies insistent pour détruire tel ou tel confrère du barreau.

Aujourd’hui, ce n’est que de la boue à laquelle doivent être confrontés chaque prêtre, chaque curé, chaque diacre, chaque paroissien, aussi innocents et vertueux qu’ils puissent être.

Dans certains champs essentiels de la Cité, « la transparence totale est donc nécessaire pour protéger les justes ».

Personne ne doute, avec Narcisse Praz et François-Xavier Amherdt, que l’Eglise des Chrétiens et des Anarchistes partage cette position.

[1] L’avenir sera riant !

Stéphane Riand

Licencié en sciences commerciales et industrielles, avocat, notaire, rédacteur en chef de L'1Dex (1dex.ch).

5 pensées sur “Pédophilie en Valais. L’intransparence ecclésiale et médiatique

  • 9 janvier 2024 à 0 h 51 min
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    Je viens d’apprendre le nom du curé incriminé. Non, pas lui! C’est impossible, me suis-je dis! Pas cet homme charmant, sympathique, avenant……Le choc est violent! La faute impardonnable, odieuse, perverse, dégoûtante……
    Vous avez raison. S’il n’y a pas transparence, la confiance disparaît lentement mais sûrement. C’est d’ailleurs ce qui se passe, de plus en plus de gens tournant le dos à l’église catholique.

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  • 13 janvier 2024 à 17 h 10 min
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    Horreur, malheur, dégoût, colère. Pauvres enfants. Diaboliques, le père et le curé. Cruels, sauvages, ignobles. Aucun mot ne sera assez fort pour qualifier le comportement monstrueux de ces 2 individus.
    Ils devraient être en prison froide, humide et sombre pour le restant de leur vie.
    Et comment, pendant ces si longues années, personne même la maman, qui n’aurait rien soupçonné ? J’ai peine à y croire. Peut-être avait-elle peur de son mari. Incompréhensible.
    Comme tout un chacun, je pense, le nom des ces deux personnes ou au moins leurs initiales devraient figurer dans l’article.
    C’est un renseignement normal à la population que de donner leur identité. Ne pas le faire, c’est les défendre . Totalement injuste et lamentable.

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  • 17 janvier 2024 à 20 h 01 min
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    Aujourd’hui, je viens d’apprendre le nom de l’enseignant que je connais et que j’ai fréquenté, ainsi que son épouse. « Mais ce n’est pas sûr que ce soit lui », m’a-t-on dit. Impossible de croire qu’il s’agit de lui. Quelle horreur. Et si son nom circule faussement dans la communauté, c’est aussi horrible.
    Voilà où mène le manque de transparence. La rumeur enfle de jour en jour, peut-être de manière erronée. Dans ce cas, il y aura d’autres victimes.
    Lamentable, honteux.

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