Quentin Mouron et les écrivains trop cons

I.

Quentin Mouron

II.

Stéphane Riand

« Qu’est-ce que la politique ? Marie Christine Horn dans #sansraison fait de la politique; @beatriceriand dans #cesgensla, dans #sivitequecourentlescrocodiles et plus encore, avant #metoo , dans #jauraispreferebaudelaireheureux, fait de la politique. Le livre sur le harcèlement a conduit à une proposition de pénalisation du harcèlement sur le lieu de travail refusé par 45 femmes (sic!); le livre sur #linceste a conduit à une interpellation écrite au conseil fédéral. Et je vous le dis, non seulement en tant qu’époux mais aussi en tant que lecteur éclairé, il s’agit de vraie littérature. Faire de la politique, ce n’est pas seulement soutenir publiquement le Soudan ou les femmes en Iran. Mais cela dit, encourager les artistes – et tous les citoyens – à s’engager dans la chose publique, ce n’est effectivement jamais inutile. Lorsque Abigail Seran s’engage à faire vivre la maison des écrivains à Monthey, c’est aussi un engagement citoyen dans la Cité, de même que l’engagement de Laure Mi Hyun Croset au sein du parlement européen des femmes écrivains; de même encore l’engagement de Stéphanie Glassey Schwitter pour la LAVI et les femmes agressées, c’est un engagement politique. Le dernier texte de Christelle Magarotto à L’1Dex mériterait d’être bien lu par Quentin Mouron qui pourrait enfin prendre connaissance des deux numéros de L’1Dex Mag et constater que parmi les quelque cent intellectuels qui ont participé à la rédaction de ces textes, sous la responsabilité éditoriale de Béatrice Riand, il y a un certain lot d’écrivains engagés, dont Joël Cerutti Yves Gaudin Slobodan Despot (relire #lemiel) Stéphane Albelda Nicolas Couchepin George Van Mellaert (ses idées sur le monde de la justice sont ignorées des #avocats ici bien plus « cons » que les écrivains ainsi définis par Quentin Mouron comme « cons ») et par bien d’autres que j’oublie ou que je n’ai pas lus. Cela dit, j’invite volontiers Quentin Mouron sur le canapé de #MPCM pour répondre à mes questions. Et bonjour à tous les écrivains pas cons ! »

III.

Marie-Christine Horn

« J’ai pris connaissance de cette chronique tout à fait condescendante avec un léger amusement. Tu le sais, pourtant, Quentin, qu’on ne juge pas un livre à sa couverture, encore moins au travers de trois lignes sur les réseaux sociaux à l’instar des commentaires des contributeurs du Matin Dimanche qui s’époumonnent dans de longues diatribes sur la base d’un chapeau d’article. Cependant je conçois qu’il est plus aisé de critiquer les collègues sur la base d’un post FB ou d’une photo Insta, seuls moyens de leur assurer une hypothétique visibilité, plutôt que de critiquer ces livres que tu n’as clairement pas lus. Ou, en tant que grand Maître autoproclamé de la pensée, de profiter de la large place qui t’es accordée par les médias pour soutenir un art déjà difficile qui mériterait davantage une main tendue qu’une baffe dans la gueule. C’est un acte gratuit, ça, Quentin. A 250 balles la chronique, c’est cher payé le manque de classe et l’aveu de ton inculture en matière de littérature romande. »

IV.

Béatrice Riand

« 

Le Dieu a parlé du haut de l’Olympe. Soit.

Toutefois, quelques interrogations turlupinent l’idiote que je suis, et qui suit attentivement, et parfois jusqu’à la nausée, les informations sur le conflit israélo-palestinien: qui suis-je pour donner des leçons de morale à qui que ce soit ?

Moi qui ai visité autrefois une partie de la Cisjordanie, moi qui ai il y a bien longtemps sillonné tout Israël, qui suis-je pour montrer du doigt, juger, condamner ?

Qui suis-je pour évoquer la terreur d’un peuple traumatisé depuis les origines ? Qui suis-je pour commenter le chagrin d’un homme dont la femme enceinte a été éventrée ? Qui suis-je pour parler de ces enfants dont on a assassiné sauvagement leurs parents devant eux ? Qui suis-je pour énumérer tous les otages de Gaza ?

Et qui suis-je pour aborder les misères de la bande de Gaza, la lente asphyxie, la cruauté du Hamas qui règne par et pour la terreur, les errements d’un gouvernement d’extrême-droite israélien qui n’a su qu’attiser la colère, la mort des innocents sous les bombes?

Qui suis-je pour en parler mais sans blesser parce que la fragilité est là et qu’il est si facile de parler dans le vide pour ne rien dire.

Je me tais par respect, je n’ai pas à donner de leçons à quiconque là-bas. Je me tais par respect pour leurs morts, tous leurs morts, et j’essaie de faire fuir la mort ici. Chez moi.

S’engager, ce n’est pas hurler. Ni parler dans le vide.

S’engager, c’est poser des actes concrets, sans le clamer haut et fort. Et sans se poser en chantre de la moralité.

S’engage qui veut. S’engage qui peut. »

V.

Christelle Magarotto

« La liberté d’expression a un prix. Qui veut le payer ? Qui est prêt à s’engager, vraiment au risque d’y laisser sa peau ? Qui pour porter une parole dissidente ? Parce que les auteurs, seuls, on ne les entend pas et un auteur qui réfléchit par lui-même est vite seul ou en danger. Ne rien dire du tout, ou s’associer à des camps qui ont les moyens d’attaquer en meute, c’est lâche, mais c’est admis autant que de regarder ailleurs face à un massacre. Peu importe son échelle. Le monde tourne comme ça. Il tourne mal, mais il tourne et l’Histoire se répète jusqu’à ce que tout foire et qu’on puisse à nouveau célébrer la vanité qu’on appellera légèreté. C’est une chose compliquée le courage, une chose profondément désintéressée. La plupart des auteurs veulent juste être publiés, même pas vraiment être lus. »

VI.

L’1Dex

Les écrivains sont donc trop cons.

Mais qu’en est-il des politiques, des historiens, des philosophes, des journalistes et de tant d’autres, ici, dans la Cité suisse, en Romandie et ailleurs ?

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