Le Persil et Le Cas Chessex

Liminaire ;

Le Persil est un journal littéraire suisse de langue française édité à Lausanne. Il a été créé en 2004 par l’écrivain roumain Marius Daniel Popescu.

L’Ogre de l’écrivain vaudois Jacques Chessex a été honoré du Prix Goncourt en 2023. À l’occasion du cinquantenaire de la publication de cet ouvrage, Le Persil a eu la délicate idée de confier à un enseignant féru de lettres, Ivan Garcia, la responsabilité de la publication de cinq numéros du Persil en un seul dont le sujet dans son intégralité serait celui du Cas Chessex. Je l’avoue d’emblée, Jacques Chessex, je ne l’ai jamais lu. Pas même une seule ligne avant de parcourir dans son entier les 72 pages passionnantes de cette revue littéraire remarquable. Et Le Persil est ici un formidable outil de transmission de ce désir de connaître ce Chessex écrivain, poète, rôdeur, détrousseur de jupons et polémiste affûté. Cet auteur mort sur scène en 2009 à Yverdon a été mis à nu par ceux qui l’ont aimé, par ceux qui ont souffert de ses critiques assassines, par ses amis et par tous ses détracteurs divers et impénitents.

À « Bâtons rompus » avec Jérôme Meizoz, Quention Mouron, Bertil Galland, et à travers toutes les anecdotes et bouts de réels mis à disposition des acquéreurs du Persil, de nouveaux lecteurs pourraient se saisir des poèmes, romans et nouvelles évoqués dans cette revue de l’hiver 2023-2024 et (re)découvrir d’autres angles d’abordage du Cas Chessex, qui n’aurait jamais été nommé à l’Académie Goncourt au motif qu’en sa qualité de conseiller il n’aurait jamais proposé aux jurés d’autres lectures provenant d’auteurs suisses.

Ce Persil hivernal 2023-2024 est un hommage majeur à l’oeuvre de Chessex qui incite vraiment à lire au moins Carabas, L’Ardent Royaume ou Un Juif pour l’Exemple. Chessex, disent tous ces contributeurs, n’est pas à ignorer.

Et vous l’ignorerez d’autant moins après avoir lu « Judas, l’aimant qui ne s’aimait pas », de Serge Molla, qui ose conclure, évoquant Judas, avec cette question qui peut sidérer, « Les derniers ne sont-ils appelés à être les premiers ? ».

Et vous voudrez connaître Chessex lorsque vous aurez lu la conclusion de Jean-Michel Olivier à son article, « Rarement, on aura su fondre, dans un même récrit, la naissance d’une passion et le chant d’une langue souveraine, qui semble à chaque instant atteindre au point extrême de fusion, au centre d’or et de silence qui en constitue le noyau secret ».

Arthur Pauly ne m’éloignera pas lui aussi de l’oeuvre de Chessex interrogeant, « Pourquoi m’attacher autant à Chessex ? et pourquoi parmi toute son oeuvre cet Avant le matin plutôt qu’aucun autre petit roman à couverture jaune paille ? ».

Sylviane Dupuis rappelle cette phrase terrible de Corina da Rocha Soares : « Le scandale de Jacques Chessex est qu’il montre à l’étranger ce que les Suisses veulent cacher ».


Lectures printanières non refusées.

Stéphane Riand

Licencié en sciences commerciales et industrielles, avocat, notaire, rédacteur en chef de L'1Dex (1dex.ch).

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