Trump triomphant et Puidgemont banni ou le cancer au stade terminal de la démocratie

Quelle est la profondeur du mal qui affecte les démocraties occidentales ? S’il fallait pointer le scanner sur deux tumeurs singulières de ce cancer qui ronge nos sociétés, peut-être faudrait-il souligner la singularité des cas personnels qui affectent Donald Trump aux Etats-Unis et Carles Puidgemont en Espagne.

A ma droite, Donald de la Trump Tower, bientôt mise sous le joug d’une curatelle immobilière en raison des malversations du successeur de Barak Obama, est donc ce brigand sans nom, coupable d’abus sexuels, de fraudes fiscales massives, de diffamations en séries, d’escroqueries bancaires remarquables et d’instigation manifeste à insurrection qui a débouché sur l’assaut du Capitole destiné à la conservation d’un pouvoir que les urnes lui avaient ôté.

A ma gauche, Carles Puidgemont, député européen à Bruxelles, chef des Indépendantistes catalans, démocrate convaincu qui croit aux vertus du choix offert à des citoyens libres et pensants, qui essaie avec classe, humilité, sérieux et ténacité de permettre à la Catalogne de décider de son destin, un responsable politique qui a refusé avec fermeté l’offre perverse de Vladimir Poutine de l’assister avec des militaires, des armes et de l’argent après la victoire du scrutin visant à connaître la volonté du peuple catalan en 2017. Un enfant de Girona, dont le club de football est aujourd’hui en course avec le Real Madrid pour le titre de champion d’Espagne, qui a soutenu la révolution poétique made in Catalunya et qui a choisi après son succès magistral de ne pas lever le drapeau catalan pour éviter l’assaut des chars ibériques. Un homme du centre droit avec des convictions de rassembleur qui doivent convaincre tous les partis indépendantistes.

Le traitement de ces deux hommes par les institutions paraît si éloigné de l’élémentaire équité que l’on s’interroge sur ce qui anime les âmes en feu des démocraties. Car comment le Parti républicain aux USA, les citoyens de ce pays, un grand nombre d’Etats de là-bas peuvent-ils soutenir un homme qui prétend à nouveau diriger la principale puissance nucléaire mondiale et dont les tribunaux ne paraissent pas pouvoir ralentir sa progression délétère ? Et dans le même comment l’Espagne, que l’on dit s’être extraite du franquisme et des troupes phalangistes, ose-t-elle à travers ses parlementaires, ses juges, son gouvernement vouloir enfermer à vie Carles Puidgemont et l’écarter de toute responsabilité politique ?

Oui, si la démocratie, telle qu’on l’imagine seul avec soi-même, existait, si la démocratie lue dans les constitutions et dans les ouvrages historiques avait une quelconque substance, si la démocratie enseignée dans les écoles et dans les universités correspondait aux discours retranscrits, si la démocratie révélée par la liberté de la presse, la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté d’association avait une réelle force, alors le peuple américain devrait se lever pour refuser à Donald Trump d’apparaître à jamais dans la sphère publique et le peuple ibérique, catalan et castillan, devrait envahir les places publiques pour contraindre les dominants à se réjouir du retour en Catalogne, à Barcelone, à Girone, à Tarragone, à Platja d’Aro et partout en Espagne d’un vrai héros de la démocratie, Monsieur Carles Puidgemont.

Mais que faire pour que les chirurgiens de la politique d’aujourd’hui n’utilisent pas leur scalpel pour s’en prendre aux tissus sains du corps de la Cité et éviter avec un doigté de lâches et de veules les tumeurs malignes grossières qui mènent nos villes et nos compagnes vers l’avilissement de nos âmes, oui que faire ?

Se taire ne paraît pas le bon chemin.

Stéphane Riand

Licencié en sciences commerciales et industrielles, avocat, notaire, rédacteur en chef de L'1Dex (1dex.ch).

2 pensées sur “Trump triomphant et Puidgemont banni ou le cancer au stade terminal de la démocratie

  • 5 février 2024 à 14 h 32 min
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    La manipulation médiatique fonctionne à merveille : Trump devient l’épouvantail à démocratie alors que les idoles de gauche telles que Obama, Clinton, Biden et cie, malgré leurs comportements va-t’en guerre, pédophiles et mafieux, comportements bien pires que ceux dont est accusé Trump et bien au-delà de toute morale, sont vus en apôtres de la démocratie… mais quelle triste mascarade !

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  • 5 février 2024 à 14 h 51 min
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    Ah tiens j’ai oublié de mentionner John Podesta, encore un chantre de la démocratie, nommé conseiller pour le climat de cet autre chantre de la démocratie qu’est Joe Biden… et cité par un article récent de la RTS :

    https://www.rts.ch/info/monde/14671423-john-podesta-conseiller-de-joe-biden-devient-son-emissaire-pour-le-climat.html

    … pas un mot de la RTS sur les implications pédophiles de John Podesta…
    Elle est belle cette démocratie, avec ses élites pédophiles et ses médias passant sous silence les crimes contre l’humanité et ses enfants, le tout sous protection judiciaire.
    Il est peut-être là, le véritable cancer de la démocratie.

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