Collège de l’Abbaye de Saint-Maurice. Ce que l’on ne vous dira peut-être pas demain à la conférence de presse du collège à 15 heures
Jean Romain
Qui dira ce que Jean Romain, qui en connaît un rayon sur l’enseignement, a écrit sur facebook ? Personne. Donc lisons-le, ici, à L’1Dex :
J’ai passé de fort belles années au collège de l’Abbaye de Saint-Maurice, j’y ai croisé des gens formidables, des professeurs attentifs à qui je dois beaucoup et dans bien des domaines. Lorsque je me retourne sur ces années, je me rends compte que je suis criblé de dettes. J’y ai vécu en jeune homme parfaitement libre, et ma longue étape à l’internat fut un roman, un roman que j’ai écrit d’ailleurs des années plus tard : « Les Chevaux de la pluie », réédité en poche.
Les sinistres affaires qui secouent l’Abbaye m’ont attristé. Et moi peut-être plus qu’un autre. Dès la fin de l’année passée, j’ai eu l’impression qu’on avait piétiné ces années heureuses, qu’on avait sali ce long ruban de lumière. J’en veux aux quelques prêtres qui ont commis ces crimes et ont fait des victimes. J’en suis encore révolté bien que jamais à l’époque nous n’ayons entendu parlé de ces turpitudes. Jamais.
Mais parallèlement j’ai ressenti, qui se levait dans mon âme comme une épine, l’injustice qui consistait à entraîner le collège, ses professeurs, sa réputation, et par ricochet ses élèves dans un sillage abbatial qui n’est pas le leur. Le département valaisan se trompe. D’où mon engagement, qui ne fait que commencer d’ailleurs, pour défendre un lycée à l’enseignement rayonnant.
La pétition
Qui dira que la pétition fut un franc succès ? Personne. Donc :
Le recteur
Qui dira que de hautes têtes en pointe du commando ont tenté de convaincre le chanoine-recteur de démissionner de son poste. Mais le Brave, non contraint par sa hiérarchie religieuse, est tenace et, au moment où ces lignes sont dactylographiées, n’a pas cédé. Ne méritant nullement l’opprobre, il reste ferme et décidé. Les parents paraissent le soutenir avec vigueur. Lui-même n’a ni sodomisé, ni giflé, ni violenté les étudiants, pourquoi voudrait-on, même indirectement, le ranger dans la même charrette que certains criminels bien peu chrétiens. On ne dira pas lors de cette conférence de presse que des portes ont été claquées, que la mauvaise humeur a pointé et que les positions divergentes ont clairement germé au grand dam de la dominance. Un chanoine indocile mérite un peu de respect. Ce n’est pas parce qu’il est bien éloigné de Narcisse Praz qu’il faudrait accepter qu’il soit fouetté sur la place publique.
Darbellay trop peu escargot
Christophe Darbellay a raté le coche. Il s’est hâté avant même que la commission ne se soit penchée sur le sujet. Il a voulu forcer la mise en proposant à un recteur-chanoine de quitter le rang. Mais le bougre a résisté. Un juste ne peut accepter certaines compromissions, fut-il chrétien et non laïc. L’Etat du Valais soutient le Lycée-Collège certes, mais les révélations, nombreuses et immondes, accusant certains membres, morts ou vivants, de l’Eglise d’abus sexuels, ne signifient pas que tous les curés, chanoines, prêtres, diacres et autres servants de messe doivent baisser leur tête, frôler les murs et chanter à longueurs de journées des Mea Culpa à la chaîne. La rumeur dit que même que d’autres catholiques romains auraient tenté de déloger le recteur très peu collaborant avec ce qui serait un acte injuste quoique laïc.
Entre laïcité et justice, il faut choisir. L’1Dex choisit la justice.
Et vous ?
Basketball
Le Collège de l’Abbaye de Saint-Maurice a formé quelques excellents basketteurs. Parmi eux Raphaël Mariéthod, un shooteur gaucher qui évolua en Ligue Nationale A avec le BBC Sion et dont l’adresse était parfois extraordinaire.
Et aussi un certain Jean-Romain Putallaz, qui, à cause d’une vilaine blessure au dos, dut préférer la philosophie au jeu de ballon. Mais je peux vous assurer que ce mec dans sa jeunesse était sacrément bon. Le regretté Christian Michellod lui a rendu hommage au moment de son retrait du sport de compétition :
Selon la conférence de presse du jour, le collège, l’abbaye et l’Etat du Valais semblent s’être mis d’accord. Il est donc inutile de jeter de l’huile sur le feu. Il faut laisser faire la justice et regarder vers le futur.
Et bonne route au chanoine-recteur.
Il reste recteur!
Il reste recteur !’
La justice fera son travail hors du collège.
Oui, l’Abbaye et l’Etat ont trouvé un accord, mais en de bien étranges circonstances.
Je serais prête à parier une raclette que sans « huile sur le feu », l’épilogue aurait été différent