Sion. Philippe Varone, l’Hidalgo parisien du Valais

Paris

Anne Hidalgo, 1,7 % aux dernières élections présidentielles, est encore la maire de Paris, profitant d’un système électoral propre à Paris, Lyon et Marseille, qui lui permet de régner sur la capitale de la France. Les confrontations verbales homériques qui l’opposent à Rachida Dati, qui vise sa place, font rire ou sourire le Tout Paris. En point de mire de ces affrontements, la circulation en ville.

Anne Hidalgo, soutenue par les écologistes et une grande partie de la Gauche, a choisi depuis belle lurette d’expulser la voiture de la Cité. Vaine tentative. Dernière mesure en date prise contre les SUV étrangers : les Parisiens pourront continuer à garer leurs grosses voitures sans surcoût, mais les gens de la province et d’ailleurs subiront des taxes léonines de parking.

Les chauffeurs de taxi parisiens sont fous de rage contre les mesures prises par la maire de Paris. L’un d’entre eux m’a même dit que s’il croisait Anne sur un passage piéton, … « je l’écraserai ». Ils n’ont de cesse par exemple de fustiger l’utilisation de la chaussée publique à la Rue Rivoli où, en sens unique, une seule voie de circulation est réservée aux voitures, qui sont, par exemple, aussi exclus des quais, souvent vides. Les bouchons parisiens deviennent plus célèbres que les Bouchons Lyonnais ! Circuler à Paris, de par les restrictions en cascades, relèvent du masochisme volontaire. Mais les taxis et les Parisiens vivant à Paris sont très sévères à l’égard de ce qu’ils ressentent fortement comme une discrimination ciblée que les grèves et les manifestations diverses accroissent. Un chauffeur de taxi, avec vingt-quatre années de métier, m’a dit ce dernier dimanche, qu’il n’avait jamais vu la Place de l’Etoile aussi engorgée. Quelques agriculteurs encore en colère avaient prolongé leurs festivités. Anne H., invoquant le demi marathon de Paris, a même choisi d’interdire pendant plusieurs heures l’accès en voiture aux gares de Lyon et d’Austerlitz. On se réjouit déjà des Jeux Olympiques.

En un mot, Paris et la voiture, c’est une histoire d’amour si funeste que certains prient pour que Soeur Anne déguerpisse et cède sa couronne à Rachida

Sion

L’Avenue Rivoli à Sion, sur le plan de la circulation et non pas de l’architecture, c’est l’addition de l’Avenue de la Gare et de l’Avenue Ritz. Les bouchons à gogo sont ce mois-ci accrus non pas par des paysans en colère mais par de nouveaux travaux effectués à la Rue des Amandiers pourtant récemment déjà fermée pour d’autres travaux (ici on félicite le chef du projet pour la qualité du calendrier !).

A Sion, les Verts, ceux-là mêmes qui, avec le PS, ont bousillé la proportionnelle qu’ils réclamaient à corps et à cris au moment de la création de la Constituante, ont obtenu, à force certainement d’autres concessions accordées aux majoritaires, l’obtention de couloirs pour les vélos et de couloirs pour les bus, ces citoyens devant être préservés des horreurs automobiles. Mais que de chauffeurs regardant le matin, à midi, le soir, ces couloirs vides dont ils ne peuvent se servir pour fluidifier la circulation. La traversée de la ville de Sion aux heures de pointes, que j’évite parce que, contrairement à d’autres, je le peux, tient de la gageure. A certains moments, Sion est même jalouse de Paris, pouvant en sus se flatter de ces couleurs jaunes garantissant une parfaite harmonie entre les citoyens.

Mais Sion a gagné un avantage sur Paris : elle n’accueillera pas les Jeux Olympiques voulus pourtant par les PLR Philippe et Frédéric.

Que faire ?

Répondre à cette question nécessite de pouvoir comprendre ce qui a été fait depuis quelques années. Comme je ne suis pas sûr de saisir la logique qui a présidé à l’édification d’une nouvelle circulation en terre sédunoise et qu’un esprit malin m’a suggéré d’inviter dans ce but Philippe Varone à MPCM, je lui lance ici formellement une invitation, comme je l’ai fait avec Aferdita Bogiqi qui l’a accepté pour la Journée mondiale des femmes ce huit mars. L’avenir, plus ou moins rapproché, dira si l’invitation, risquée pour lui, a été acceptée.

L’insoluble

Confrontés dans le réel à la question « Que faire ? », les observateurs éclairés donnent presque tous leur langue au chat. Ils ne savent pas. Même les chauffeurs taxis, qui réclament à corps et à cris, la réouverture des quais à Paris, savent que cette solution n’est pas la panacée. Même les Saviésans qui travaillent à Sion savent que l’interdiction qui leur est donnée de couper l’Avenue Ritz pour foncer vers Saint-Germain n’évitera pas des retards au point que certains d’entre eux, en fin de journée, quittent la capitale valaisanne pour rejoindre leur village par Conthey (tiens donc, les écolos ont-ils pensé à ce surplus de carburant dépensé !).

Penser les transports publics en Valais, c’est tout autant la quadrature du cercle qu’à Paris. Et ce n’est pas les Montheysans qui me contrediront.

Post Scriptum

Les prochains invités pour MPCM : a) Abigail Seran; b) Lucas Malcotti; c) Jean-Blaise Evéquoz; d) Pierre Zufferey; e) d’autres encore …

Stéphane Riand

Licencié en sciences commerciales et industrielles, avocat, notaire, rédacteur en chef de L'1Dex (1dex.ch).

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