SION JO 2026. FREDERIC FAVRE : « Je suis légitimé par Christian Constantin et par le Conseil fédéral » (208)

Christian Constantin, le pape napoléonien du FC Sion, le dit urbi et orbi : sans lui, le projet JO 2026 n’existerait pas. En catimini, il assène en substance : tous des moutons, et moi je suis le berger. Poussons la logique institutionnelle qui mène le Valais touristique à la baguette.

Frédéric Favre, qui n’a pas froid aux yeux et qui ose tout, découvre à la fin de la campagne des arguments qui valent leur pesant de cacahuètes : « les citoyens doivent faire confiance à leurs autorités », et, « je suis légitimé par le Conseil fédéral et par le 80 % du parlement valaisan ». Le petit stagiaire, grand karatéka devant l’éternel, apprend vite : savoir dire n’importe quoi quand on est homme politique est une arme magique qui permet de s’en sortir dans toutes les situations.

Bilalian, extraordinairement sévère envers Jean-Luc Mélenchon, a terminé l’une de ses diatribes télévisées contre le tribun de Marseille par cette phrase : « Je ne supporte pas quand on trompe les braves gens. Et les électeurs de Mélenchon sont des braves, qui sont trompés par l’homme politique ». En Valais, la situation est identique : les Valaisans en faveur des Jeux sont de braves gens, qui vont voter sérieusement en pensant que les arguments qu’ils ont entendus de leurs élus sont fondés et dispersés dans la Cité en toute bonne foi par les prophètes politiques qui les font tourner dans les foyers, dans les hameaux, dans les villages, dans les villes et dans les médias.

Plus personne, pourtant, ne s’interroge sur les moyens considérables, de propagande, dépensés pour convaincre tous ces braves gens de se lancer dans une opération de « sauvetage du Valais », qui confine à la tromperie politique massive. Les opposants n’ont pas de mots assez durs, comme le révèle Julien Wicky dans Le Matin Dimanche du 20 mai 2018, pour décrire la chose : « Un bulldozer », « une pression insidieuse conduisant à l’omerta », « battage », « utilisation des infrastructures publiques », « Valais régressif et infantile », « battage délirant et sans distance critique », etc.

Les personnes qui ont assisté aux présentations de l’apprenti-stagiaire devenu prophète désignent maintenant Frédéric Favre sous les sobriquets de « prédicateur » ou de « sacristain ». FF essaie  l’ironie contre les opposants mais, dans le même temps, il a besoin de disposer d’une tablette à Infrarouge, lui donnant accès à l’esprit de Romaine Jean, en arrière-boutique, ce qui n’a pas empêché que son team a été mis KO par un jab très appuyé de Cyrille Fauchère qui, à travers quelques paroles de bon sens, s’est taillé un costard couleur cantonale : même à gauche, on lui voit un avenir de conseiller d’Etat, dans un costume qui lui siérait mieux qu’au PLR en fonction.

Si le Valais bénéficiera de retombées importantes, si tous les présidents de communes s’investissent massivement dans cette votation, si des moyens hors normes, dans la publicité et la propagande, sont mis à disposition des initiants, si les conseillers d’Etat, hors leur temps de travail, s’investissent avec autant d’acharnement, si des pressions indélicates massives sont mises sur les électeurs pour qu’ils votent OUI, comment tous ces braves élus, comment tous ces braves moutons, comment tous ces valets serviles de Christian C. expliquent-ils le résultat des sondages ?

Dans cette « ambiance électrique », dans ce « Fioul sentimental » (titre du prochain livre de Gabriel Bender et de FRançois Maret), tentant une dernière manoeuvre « institutionnelle », type manipulations pour bourrique, Frédéric Favre fonde son action sur la légitimité que lui auraient conféré le Conseil fédéral et le parlement cantonal. Mais pourquoi ces conférences récurrentes lorsque toutes les institutions, qui représentent les citoyens, sont d’accord entre elles ? Il n’y a plus même besoin de convaincre quiconque puisque tous les Valaisans ne pourront que partager ce projet mirifique qui fera bénéficier à tous de retombées financières très importantes sans le moindre risque d’endettement. Le Valaisan ne serait tout de même pas assez bête pour refuser ces cadeaux tombés du ciel !

Il n’y a plus besoin de démocratie, il n’y a plus besoin de votations, il n’y a plus même besoin d’élections, il suffit de demander l’avis de CC, qui le transmettra à ses amis politiques, qui imposeront à leur stagiaire, devenu apprenti et proche de l’obtention du CFC de chef d’Etat, qui complètera son « Doctorate » en ressources humaines, de faire le travail sur le terrain. On saura le remercier plus tard dans les urnes. Par conséquent, pour s’éviter des discours inutiles, des frais inutiles, des débats inutiles, que le parlement valaisan crée un décret pérenne, que l’on communiquera par souci de transparence au Conseil fédéral qui l’avalisera, selon lequel, en cas de doute sur tout projet public, le Conseil d’Etat a le devoir de consulter le mage d’Octodure et de ratifier la décision qui émergera du vif débat qui opposera, hors la présence des caméras, Christian C. à C. Constantin, arbitré par un duo d’arbitres composé par le président du FC Sion et par l’administrateur d’Olympique des Alpes SA.

« Je suis légitimé par le Conseil fédéral », qui est « légitimé par le parlement cantonal », qui est « légitimé par le Conseil d’Etat2, qui est légitimé par le chef du département de l’économie de l’époque (J-M. Cina), qui est légitimé par le président de la SSR d’aujourd’hui (Jean-Michel C.), qui est légitimé par C.C. de l’empire du milieu, qui est légitimé par un ancien sponsor du FC Sion ayant bénéficié d’un taux de pondération si doux avant d’être puni pour fraude fiscale massive, qui est légitimé par un certain nombre de moutons qui seront dénombrés à l’unité près dès le 10 juin 20218.

Frédéric Favre est légitimé par Christian Constantin, le Valais est sauvé.

Bonjour à tous les empêcheurs de tourner en rond qui n’ont jamais cru que CC pouvait jouer le rôle du Père Noël !

 

 

Stéphane Riand

Licencié en sciences commerciales et industrielles, avocat, notaire, rédacteur en chef de L'1Dex (1dex.ch).

6 pensées sur “SION JO 2026. FREDERIC FAVRE : « Je suis légitimé par Christian Constantin et par le Conseil fédéral » (208)

  • 21 mai 2018 à 7 h 49 min
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    Ahhhhhhh mais Est-ce que ce serait par pour ça que Giroud a été exonéré d’amende par le service des contribuables ?!? en fait.. (?)
    Pour services rendus à la NaSion, du fait de son sponsoring autrefois de cette naSion…
    Et parce que sinon j’ai jamais compris POURQUOI les conseillers d’Etat en charge du dossier avaient fait de tels cadeaux au vigneron…
    Et là quand tu sais en plus que Dominique Cina (qu’on ne présente plus) est frère de l’autre Cina (celui de la télé), ça conforterait la thèse d’une affaire ici de grosses EMOTIONS (du genre de celle: Fier d’être valaisan et faisons les JO) plutôt que de grosses cervelles (ou grosse CONSCIENCE PROFESSIONNELLE plutôt ici (dans le cadre de la gestion du bien public)).
    Après le lien entre Roberto Schmidt et celui de la télé est partisan, genre: si le parti est impacté la réélection dans 3 ans sera plus difficile.

    (Et) parce que sinon je vois pas…

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    • 21 mai 2018 à 8 h 15 min
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      et en tous cas hier soir dans Mise-au-point à la tv, c’est Jacobacci qui a eu la fierté (la BONNE fierté je précise bien ici) de dire à Rebetez: Non, mais eh, vas-y là Rebetez, on est en train de bouffer, tu vas quand même pas nous filmer quand on est en train de bouffer ou bien… ? »
      Et parce que CC lui (juste à côté)… il a rien dit lui.
      (Lui i peut se laisser filmer jusqu’à dans les CHIOTTES entre nous j’ai l’impression, si ça peut faire croire qu’il est sympathique. (Voire) Humain…
      Une idée pour une prochaine émission, Rebetez ?)

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  • 21 mai 2018 à 7 h 51 min
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    Monsieur Favre avec une tablette durant l’émission Infrarouge, c’est un peu comme si mes élèves, lors des prochains examens cantonaux, pouvaient être reliés à papa et maman par le biais de leur téléphone portable et d’un kit oreillette. A propos de cette émission, effectivement, le seul qui m’ait donné l’impression d’avoir l’étoffe d’un conseiller d’état était Monsieur Fauchère.

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  • 21 mai 2018 à 9 h 16 min
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    Je suis légitimé aussi par les autorités fédérales et l état contre mr Favre ! C est homme est un vil
    manipulateur . Inerte . Et il le sait comme d autres . Demission ! Ne sait pas lire des lettres d intellects
    et universitaires au dessus de tous soupçons . ( autorités ) , et autres . Respect de ses confrères .

    Valaisans , valaisannes reveillez vous ! On ne remplace pas un incapable par un autre !

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  • 21 mai 2018 à 22 h 11 min
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    JO 2026 en Valais, on peut être farouchement pour ou contre. Dans chaque camp on trouve des personnes qui défendent avec honnêteté et bonne foi leur avis. Pour ma part, les exploits sportifs et la grande fête Olympique ne m’ont jamais fait vibrer. L’esprit de compétition ne me parait pas une qualité qui a fait avancer l’humanité; et l’esprit de clocher qui fait hurler de joie une foule – du moment que le vainqueur a le même drapeau que celle-ci sur son passeport- me rappelle à la chanson de Brassens à propos des imbéciles heureux qui sont nés quelque-part.
    Pour autant, si je ne partage pas le plaisir et l’émotion qu’éprouvent les fans de sports, je comprends bien qu’une telle passion est source de petits et grands bonheurs qui participent au bien être d’une société et que chacun doit être libre de s’exprimer et de pratiquer une activité qui lui apporte du plaisir. Cependant, ce qui me gêne dans cette manifestation, c’est le fait qu’on va me faire participer contre mon gré puisque on m’oblige à acheter un billet dont le prix n’est d’ailleurs pas fixé. Le fond de soutien financier de 100 millions de francs engagé par le canton du Valais est tout de même puisé dans la caisse que j’alimente avec mes impôts.
    J’entends des propos rassurants de personnalités de tous bords impliquées dans le projet qui parient même que des bénéfices résulteront de ces jeux. Ces gens, que je crois honnêtes en proportion égale aux opposants, me promettent des lendemains qui chantent. Je rêve qu’ils joignent des actes à la parole, qu’ils me démontrent leur certitude par un engagement concret : et si plutôt que d’engager la caisse commune, ils mettaient personnellement de leur poche ce montant ? Dix-milles personnes, entreprises ou sociétés engagées et passionnées qui amènent dix-milles francs chacune = 100 millions… Ou une forme d’engagement participatif qui permet à tout un chacun de s’impliquer à la hauteur de ses moyens pour atteindre ce montant, bref, je demande à être convaincu de la bonne foi de tous ces gens qui parient sur les bienfaits de ces Jeux Olympiques… avec l’argent des autres.

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  • 24 mai 2018 à 1 h 29 min
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    Bref… Les JO des Promoteurs payés par des graines de glands!!!

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