SION JO 2026. SUR LA ROUTE DE L’ANNULATION DE LA VOTATION DU 10 JUIN ! (175)

L’Etat du Valais a-t-il perdu la boule ? La question peut paraître un brin osée. Mais, en vérité, elle est extraordinairement pertinente. Un constitutionnaliste plus avisé pourrait être bien plus sévère. Vérifiez par vous-même.

Ainsi, ce jour du 7 mai 2018, l’Etat du Valais, par Frédéric Favre, la Ville de Sion, par Philippe Varone, appuyés tous deux par le Comité d’organisation de Sion 2026, représenté par la cheffe de la communication, Romaine Jean, ont décidé d’organiser une conférence de presse. Et qu’y a-t-on appris ? Voici : « Swiss Olympic, la Ville de Sion et l’Etat du Valais ont fait part au CIO de leur intention de signer conjointement le contrat de ville hôte relatif aux Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver Sion 2026. Ils ont obtenu du CIO un accord de principe concernant les conditions de leur engagement et la clarification des responsabilités. » Moi, j’appelle ça un KO technique par effet boomerang !

J’exagère, me direz-vous ? Je vous recommande d’hésiter avant de porter ce jugement. En effet, sur quoi porte la votation du 10 juin 2018 ? Sur un crédit de 100 millions que doivent autoriser les Valaisans. Sur strictement rien d’autre. Or, voici que nous apprenons aujourd’hui que l’Etat du Valais, embourbé dans un échec presque programmé, a essayé aujourd’hui de faire quelque chose pour convaincre les Sédunois de ne pas commettre l’irréparable , en votant NON le 10 juin. Mais la solution choisie est proprement abracadabrantesque. Catastrophique même.

Le Conseil d’Etat et le Grand Conseil ont choisi d’interroger les citoyens sur la question des 100 millions. Une brochure, ne reflétant que partiellement la position des opposants, a été éditée. Et, aujourd’hui, en ce jour historique, on apprend que l’Etat du Valais est d’accord de suppléer ou d’accompagner la Ville de Sion dans la signature du contrat de ville hôte. Ainsi, ce faisant, l’Etat du Valais annonce qu’elle va prendre des engagements supplémentaires, hypothétiques ou réels, envers le CIO. Et cette question ne fait pas l’objet du vote du 10 juin 2018 !

Cette votation ne peut ainsi plus être tenue valablement, le peuple ayant été trompé sur les réelles intentions de nos gouvernants.

Naturellement, personne n’ira interroger le Tribunal fédéral en demandant des mesures provisionnelles (surtout ne pas trop alléger son porte-monnaie). Mais, le risque d’une annulation de la votation est très important.

Les importants de la Planta, de l’Hôtel de Ville et du Comité d’organisation n’ont plus de bon sens, et se lancent dans des opérations de communication incompréhensibles. Ridicules pour tout dire.

Bonjour à tous ceux qui aiment se prélasser dans la bouillabaisse !

 

 

Post Scriptum : je crois vraiment que sauver le Valais de la cacophonie exige aujourd’hui un grand NON dans l’urne … si la votation a lieu !

 

Références :

La brochure ne dit rien sur le contenu de la conférence de presse de ce jour : BROCHURE JO 2026 VOTE DU 10 JUIN 2018.

Le communiqué de ce jour est sans lien avec la brochure pour le vote et avec la question posée au peuple valaisan le 10 juin 2018 : 2018 05 07 – Com – CVH

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Stéphane Riand

Licencié en sciences commerciales et industrielles, avocat, notaire, rédacteur en chef de L'1Dex (1dex.ch).

8 pensées sur “SION JO 2026. SUR LA ROUTE DE L’ANNULATION DE LA VOTATION DU 10 JUIN ! (175)

  • 7 mai 2018 à 19 h 32 min
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    N’y a-t-il donc pas un comité d’opposants constitué qui pourrait agir et faire annuler cette votation ? On a l’impression que les opposants ne sont pas du tout organisés … c’est dommage parce que s’ils l’étaient, ce serait 60% de non dans les sondages …

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  • 7 mai 2018 à 20 h 18 min
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    et bien quand on saura pour de vrai que ce qui est paradoxal fait toujours perdre la boule on fera un immense pas en avant et pas que concernant les Jeux.
    puis quand on acceptera de comprendre comment ce paradoxal fonctionne pour de vrai……on fera un deuxième grand pas en avant………puis quand on aura compris et qu’on sera à même de s’en protéger ( du paradoxal donc )parce qu’on aura une bonne « logique intégrée » là ce sera le bonheur………….enfin presque

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  • 7 mai 2018 à 21 h 54 min
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    « K.0. technique » : haha : un peu comme le serpent qui se mange la queue par son envie totalitaire de tout bouffer.

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  • 8 mai 2018 à 1 h 38 min
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    Le Troue noir de la suisse faut pas s’étonner, les neurones sa fonctionne plus?

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  • 8 mai 2018 à 11 h 39 min
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    Le conseil d’état du Valais trouvera bien un juriste pour trouver quelque « chose » pour justifier la votation et la brochure d’explications y relative.

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  • 10 mai 2018 à 19 h 06 min
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    La question ainsi posée sur la base de l’acceptation ou le refus de claquer 100 millions est une arnaque intellectuelle et morale. La vraie question à poser est: « Voulez-vous des Jeux olympiques en Valais en 2916? »
    Oui? ou Non?

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  • 10 mai 2018 à 19 h 14 min
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    Je ne devrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Car je ne connais plus rien du Valais d’antan, que j’ai aimé passionnément, mais il y a des décennies. Aujourd’hui, il ne me reste, parole, que L’1dex, et cela suffit à mon bonheur de savoir que dans le Valais des cimes blanches il y a une revue telle que la nôtre.

    Pour le reste, je me souviens de la première candidature de Sion en vue des J. O., pour 1960 si je ne m’abuse. J’y étais opposé, déjà. Bien plus tard, j’ai quelque part écrit ce que m’en a dit un jour mon frère cadet, pour une autre candidature: « Espérons qu’on aura les Jeux!» Ils furent, je crois, attribués alors à Turin. Moi: «Qu’est-ce que le sport dans les Jeux d’aujourd’hui?» Lui, dare-dare: «On est bien d’accord là-dessus, mais ça relancerait l’économie pour longtemps…»
    L’argent, donc, toujours l’argent-roi, celui des pragmatiques. Toutefois, méfions-nous-en. En Roumanie, où je vis la moitié de l’année, on fait parfois référence à ce dicton: «L’argent, c’est l’oeil du diable.»
    N’empêche, le sport reste aimable, n’est-ce pas, quand il nous fait jouer comme des enfants. Il y a quatre siècles, Béroalde de Verville (in Le Moyen de parvenir) disait joliment que jouer «c’est se délecter sans penser à mal». Ne souriez pas trop de ma naïveté: je suis du temps où nous courions par jeu, par belle et simple joie de vivre, pour le plaisir… Je crois savoir que ce temps-là n’a pas tout à fait disparu, hors des J. O., bien sûr

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  • 11 mai 2018 à 12 h 56 min
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    Ayant vécu plus de vingt ans hors de Suisse, en Europe et ailleurs, j’ai toujours constaté que l’Helvétie est favorablement connue et reconnue, souvent enviée. Mais la cherté de son franc a retenu plus d’un touriste potentiel. Des JO alpestres, certes à visibilité mondiale par écran interposé et par essence éphémères, n’apporteront aucun impact économique notable dans nos régions sur le long terme. C’est un leurre flagrant trop souvent servi. Seules des actions-cadres sociales, culturelles, économiques et touristiques, cantonales ou nationales de longue durée, ciblées, équitables, voire récurrentes, et bien diffusées, apportent un bénéfice pérenne à la communauté citoyenne. Les sports d’hiver doivent être gérés dans leur spécificité et leur propre problématique, sans empiéter sur d’autres domaines touristiques saisonniers ou logistiques. L’étranger visiteur, avide de découvertes, est connaisseur de nos offres, et sait faire son choix sur l’année. Sachons fidéliser nos appréciés touristes par la diversité et l’originalité de prestations régionales, abordables et attractives. Ne cherchons pas à attirer des masses parcourant nos sites au pas de charge, mais bien plutôt des individualités qui savent prendre le temps de savourer nos beautés naturelles sans les dépraver. Cela demande une soutenue imagination, locale, créative et visionnaire, qui surpasse de loin un court et tumultueux évènement sportif aux coûteuses et illusoires promesses de notoriété et de fructueuses retombées planétaires. Choisir la sagesse d’une réalité au devenir sûr et durable plutôt que l’ivresse émotionnelle d’une brève fête dispendieuse aux futures médailles toutes relatives.

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