Aimez-vous lire ?

Lire Tahar Ben Jelloun, c’est vivre un éblouissement dès les premières lignes, c’est l’entendre murmurer que les nuits ne se connaissent pas mais se devinent et qu’il sait « la peau des choses qui s’absentent pour faire de Naples un souvenir obstiné ».
Oui, Tahar Ben Jalloun est un sage habité ou peut-être un mage des temps anciens, il pense que « vieillir c’est construire une maison de plus en plus grande avec des réminiscences, des reliques, des éclats de lumière, des ombres épaisses, des pierres lourdes ».
Alors qu’importe l’histoire, un amour après un grand amour, un amour sans le geste mais avec le verbe, oui qu’importe, parce que « le premier amour est toujours le dernier » et que « le souvenir d’une douleur est toujours une douleur ».
Et pourtant Wahida, la seule et l’unique, sauvera Gharib de l’exil et de la solitude, mais pour un bref instant seulement, l’espace d’un soupir. Il l’emmène dans les musées pour admirer le temps qui passe, elle attend un homme qui ne viendra pas mais la vendra. Gharib lui prend la main mais pas le sein, et ce n’est pas rien quand on ne connaît que l’argent qu’on vous jette à la figure sans même vous regarder parce qu’une vie « qui a commencé très tôt » vous éteint les paupières. Un homme amoureux des femmes, qui ne la touche pas mais promène une fille perdue « sur les traces d’un amour fou », avec l’espoir insensé qu’un jour, peut-être, il puisse oublier sa première gazelle.
Ce n’est pas un roman, mais un long poème, et à la fin, « il nous reste l’effroi de l’histoire qui ne s’efface pas ».

Sublime.

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