Yannick Haenel est foudroyé à 15 ans par le beau visage de Judith et dans son internat, frustré comme seuls les adolescents savent l’être, il s’invente une histoire. L’histoire d’une douce jeune femme contrainte à un acte qui lui répugne et il devine déjà que cette femme donnera « un avenir à (son) déchiffrement de l’existence » parce qu’elle sera « en quelque sorte le présage de l’écriture et son emblème ».
Et c’est tout le propos de cet ouvrage, « retrouver une parole qui s’accorde aux énigmes enflammées qui peuplent la peinture ».
L’auteur retrouvera Judit par hasard, à Rome, au Palais Barberini. Il verra le tableau dans son ensemble, et c’est un choc. La douce jeune femme dont il avait tant rêvé est une tueuse, qui fronce à peine les sourcils alors qu’elle décapite un homme.
À partir de là commence la quête, s’amorce une plongée dans la peinture du Caravage. Qui est-elle, pour regarder la mort en face ? Que dit cette lumière implacable qui caresse les corps « avec l’intensité de la dernière solitude »?