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Le nouveau livre de Béatrice Riand : Si vite que courent les crocodiles, Editions BSN Press, Sortie : le 25 août 2022, Librairie Payot Sierre, 11 heures. Pour commander, cliquer ici.

 

Manuel Vilas explore ici l’Histoire, « ce corps bourrelé de remords », en se promenant dans la petite histoire, la sienne. L’homme crie une solitude absolue après les décès consécutifs de son père et de sa mère. Tout ce qui a été ne sera plus, et le scandale est d’autant plus grand que les corps ont été incinérés.

Ce qu’il perçoit aujourd’hui comme une tentative de « gommer le cadavre ». Parce que la mort effraie. Et le décès d’un parent nous renvoie à notre propre finitude. Or, « rien n’est plus indigne que la grisaille de l’inexistence ». Ne reste maintenant qu’à trouver un sens à tout cela, alors qu’il ne reste que le vide. C’est donc pour redonner vie à ses disparus qu’il se souvient et tente de combler le néant, parce que quand il ne reste plus rien, il reste encore un livre, à quelque part.

Il y a dans ce texte des oublis et des imprécisions, peut-être parce que ses parents sont fils de la guerre. Des fils du silence, des fils de républicains qui ne « voulaient pas de mémoire ». Qui se taisent et ne conservent aucune photographie, créant ainsi une « aristocratie de la distance ». C’est une famille de pierres que la sienne, des pierres qui oublient les noms comme les enterrements, des pierres qui refusent la religion, peut-être parce que la devise des nationalistes était « Dios y la patria ».

Manuel Vilas raconte donc les siens à partir de petits riens, qu’il visite avec ferveur afin d’y débusquer l’essence première de ses parents. L’auteur dévoile tout d’eux, et ce faisant dit tout de lui. Il dit le regret de ne pas les avoir regardés, il dit que la seule littérature qui importe est celle de la vérité. Et que la seule vérité qui importe, « c’est que quelqu’un t’attende quelque part ».

ORDESA est un livre puissant, qui vous renvoie à votre propre finitude. A votre propre livre de vie. Parce qu’un jour, vous érigerez une chapelle. Parce qu’un jour, vous vous direz aussi, je vis « de l’espoir de vous revoir, maman, papa. Je ne suis fait que de l’espoir de vous revoir ».

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